Athlétisme : La sélection française pour les Jeux olympiques de Paris 2024

07 juillet 2024 à 9:19

Découvrez la sélection française pour les Jeux olympiques de Paris 2024 (1er au 11 août au Stade de France pour les épreuves d’athlétisme) qui compte dans ses rangs des valeurs sûres à l’instar de Kevin Mayer, Cyréna Samba-Mayela et Mélina Robert-Michon. Décryptage !

C’est officiel depuis ce dimanche 9 heures : Ils seront 88 athlètes (48 hommes et 40 femmes) à représenter la France lors de l’événement le plus important du siècle en France. La Fédération Française d’Athlétisme et le CNOSF ont levé le suspense sur les noms des Tricolores qui auront l’honneur de porter les couleurs bleu blanc rouge du 1er au 11 août. C’est une fourchette haute, davantage que pour Tokyo (65) voilà trois ans et Rio (54) il y a huit ans.

À noter que sur les 88 sélectionnés, 29 d’entre eux étaient déjà à Tokyo en 2021, 7 à Rio en 2016 et 2 à Londres en 2012 (Kevin Mayer et Mélina Robert-Michon qui participera à son septième concours olympique au Stade de France, un record dans l’athlétisme français). Kevin Mayer (argent à Tokyo en 2021 et à Rio en 2016 au décathlon) et Mélina Robert-Michon (argent à Rio au 2016 au disque) sont les deux athlètes de la sélection à avoir goûté au podium olympique. Espérons que la liste ne fera que s’allonger jusqu’au 11 août…

Une grande vague bleue au Stade de France

Depuis trois ans, l’équipe de France d’athlétisme a été considérablement renouvelée (Jimmy Vicaut, Renaud Lavillenie, Benjamin Compaoré notamment, présents lors des deux dernières olympiades, n’ont pas été retenus), mais elle s’appuiera cet été sur plusieurs têtes d’affiche. En effet, les principaux espoirs de médailles tricolores figurent dans la liste : Kevin Mayer (décathlon), Cyréna Samba-Mayela (100 m haies), Mélina Robert-Michon (disque), Sasha Zhoya (110 m haies), Thibaut Collet (perche), Gabriel Tual (800 m) ou encore Alice Finot (3000 m steeple) ont mis tout en œuvre pour arriver aux Jeux olympiques de Paris 2024 dans la forme de leur vie et ainsi profiter d’un public bouillant acquis à leur cause. Habituel pourvoyeur de médailles dans le clan tricolore, on espère une nouvelle fois qu’une breloque sur les haies hautes tombera dans la besace bleue.

Des jeunes pousses prometteuses

Ils arrivent au bon endroit, au bon moment pour faire briller leur pays sur la plus grande scène sportive du monde. Les trois années qui nous séparent de Tokyo ont vu l’émergence d’une nouvelle génération qui n’a peur de rien et qui ne demande qu’à éclore. On pense en premier lieu à Auriana Lazraq-Khlass (25 ans, 6635 points à l’heptathlon), Louise Maraval (22 ans, 53″71 sur 400 m haies), Ilionis Guillaume (26 ans, 14,59 m au triple saut), Makenson Gletty (25 ans, 8606 points au décathlon) et Thomas Gogois (23 ans, 17,38 m au triple saut) qui ont profité de leur première cape pour monter sur la boîte aux Championnats d’Europe de Rome. Déjà présentes aux Mondiaux 2023 de Budapest, Agathe Guillemot (24 ans, 4’02″05 sur 1500 m) et Rose Loga (21 ans, 72,68 m au marteau) ont également été les très belles satisfactions de ce rendez-vous continental.

L’effet « Jeux à la maison » 

Bonne nouvelle, la dynamique est positive : Avec 16 médailles dont quatre en or lors des Championnats d’Europe de Rome, l’équipe de France d’athlétisme réalise la troisième meilleure performance de son histoire, après les éditions records de Zurich (25 médailles dont 9 titres en 2014) et Barcelone (18 médailles dont 8 titres en 2010). Cela donne une idée du potentiel du collectif dans la capitale.

Depuis vingt ans et les JO d’Athènes en 2004 (15 médailles au total), la moyenne de breloques est de trois (2 en 2004, 3 en 2008, 3 en 2012, 6 en 2016, 1 en 2021). Mathématiquement, le nombre de médailles doit gonfler, compte tenu du « home advantage », à savoir la tenue de JO à domicile : Les Bleus pourront compter sur l’appui d’un nombreux public, puisque 75 000 spectateurs garniront l’écrin dionysien sur l’ensemble des sessions. Traditionnellement, l’effet booster existe, malgré un contexte ultra concurrentiel pour l’athlétisme (206 nations à Tokyo en 2021). 

Kevin Mayer pour une troisième médaille olympique d’affilée

On a écrit, écrit, écrit et encore écrit sur le décathlon des Jeux olympiques de Paris 2024 depuis plusieurs mois, mais désormais place au spectacle les 2 et 3 août (le programme complet des épreuves d’athlétisme) où Kevin Mayer a l’opportunité d’entrer un peu plus dans l’histoire de son sport. En cas de médaille aux JO de Paris, Kevin Mayer deviendrait le deuxième athlète français après Mahiedine Mekhissi-Benabbad (2008, 2012 et 2016) à remporter trois médailles en autant de Jeux dans la même discipline et le troisième athlète tricolore après Alain Mimoun (1948, 1952 et 1956) et MMB à monter sur le podium lors de trois Jeux olympiques consécutifs.

Alors que le monde entier l’a découvert sur la piste bleue de Rio en 2016 avec une médaille d’argent au décathlon, le Montpelliérain a considérablement changé de dimension. Depuis, il n’a cessé de progresser dans plusieurs travaux et a battu le record du monde (9126 points) le 16 septembre 2018 au Décastar de Talence. En 2021 à Tokyo, le protégé d’Alexandre Bonacorsi ne décroche pas la couleur espérée avec une deuxième médaille d’argent. Est-il mieux armé trois ans plus tard pour grimper sur l’Olympe ? Voilà depuis 2021 que Kevin Mayer a annoncé se préparer spécifiquement pour ces deux jours au Stade de France. Un objectif qui a pris un peu plus de consistance encore lors des Championnats d’Europe de Rome en juin où il s’est débarrassé des minima.

Le marathon avec Mehdi Frère

Si Méline Rollin (record de France en 2h24’12), Mekdes Woldu (2h24’43) et Mélody Julien (2h25’00) ont officiellement été retenues depuis le 15 mai par la Fédération Française d’Athlétisme pour disputer les Jeux olympiques de Paris 2024 sur marathon le 11 août prochain, il nous tardait de découvrir les noms des trois marathoniens tricolores. Sans surprise, Morhad Amdouni (record de France en 2h03’47 le 18 février à Séville) et Nicolas Navarro (2h05’52 le 3 décembre 2023 à Valence) disputeront leur deuxième marathon olympique de suite, trois ans après celui de Sapporo (Japon). Toutefois, l’identité du troisième coureur restait à déterminer pour les Jeux olympiques de Paris 2024.

Alors que Mehdi Frère (2h05’41 à Valence en décembre 2023) s’est vu notifier le 6 mai un troisième manquement supposé à ses obligations de localisation de la part de l’Autorité d’intégrité de l’athlétisme (AIU), synonyme de suspension provisoirement, le fondeur du Pays de Fontainebleau Athlétisme figure bien sur la liste pour être au départ le 10 août prochain. Au total, six coureurs avaient réalisé les minima olympiques fixés à 2h08’10 (Félix Bour 2h06’45, Hassan Chahdi 2h07’30 et Benjamin Choquert 2h07’41).

La logique a été respectée sur 800 m et 3000 m steeple

Avec quatre athlètes sur 800 m et 3000 m steeple ayant réalisé les minima pour les Jeux olympiques de Paris 2024 pour seulement trois billets décernés, les Championnats de France Elite à Angers (28 au 30 juin) ont fait office de juge de paix. La règle du jeu était simple : celui qui finissait derrière les trois autres disait adieu à Paris. À ce petit jeu, Gabriel Tual, Benjamin Robert et Corentin Le Clezio se sont illustrés sur le double tour de piste, au détriment de Yanis Meziane, quatrième. Sur les sept tours et demi avec barrières, au terme d’une ligne droite à couper le souffle, c’est Nicolas-Marie Daru, Louis Gilavert et Alexis Miellet qui sont parvenus à monter sur la boîte, et Djilali Bedrani, quatrième, en a fait les frais.

Les deux font la paire

Ils sont trois Bleus à participer à deux épreuves individuelles sur ces Jeux olympiques de Paris 2024. Benjamine de la délégation française à Tokyo, Gémima Joseph sera la seule athlète tricolore à être alignée sur la ligne droite (record en 11″01). La sprinteuse du Rou Kou a franchi un palier important cet été et a également été sélectionnée sur le demi-tour de piste (record en 22″57). Gémima Joseph sera bien sûr le fer de lance du 4×100 m. Avec elle, tout fuse à la vitesse de l’éclair, les départs comme une bombe comme ses larges sourires.

De plus, comme nous l’annoncions depuis plusieurs semaines dans nos colonnes, Jimmy Gressier (12’54″97 et 27’24″51) et Yann Schrub (13’04″27 et 27’47″13) s’apprêtent à relever le double défi sur le 5000 m et 10 000 m, le programme le permettant.

La leçon de vie de Margot Chevrier

Zéro. C’était le pourcentage de chance qu’ont donné les médecins à Margot Chevrier de la voir perche en main au Stade de France en août, quelques heures après sa grave blessure le 2 mars en finale du saut à la perche des Mondiaux en salle. Victime d’une fracture ouverte à la cheville gauche, dont les images avaient largement dépassé le microsome de l’athlétisme, la Niçoise de 24 ans, externe en cinquième année de médecine, a toutefois toujours gardé espoir, se lançant dans une course contre-la-montre pour participer à son rêve de petite fille. Sur les réseaux sociaux, Margot Chevrier, qui a pris le temps de montrer les différentes étapes de son come-back sur les réseaux sociaux, a fait tout ce qui est en son possible pour être opérationnelle le lundi 5 août, date des qualifications de la perche féminine. Bien lui en a pris.

Alors que la protégée de Damiel Dossevi a fait en sorte de soigner son ranking depuis de nombreux mois et que les derniers résultats des examens sont rassurants, Margot Chevrier a eu la confiance de la FFA et du CNOSF pour intégrer la sélection française dont elle est évidemment la très bonne surprise. Toutefois, la perchiste française devra montrer son état de forme ces prochains jours pour valider sa sélection (avant le 21 juillet). Elle est en passe de faire un pied de nez au destin grâce à son courage et à sa détermination. Aux côtés de Margot Chevrier, on retrouvera Marie-Julie Bonnin et Ninon Chapelle.

MAJ 22/07 à 17h00 : Après avoir passé un test sur leur capacité à être compétitif aux Jeux olympiques de Paris 2024, Margot Chevrier (perche) et Ludvy Vaillant (400 m haies) n’ont malheureusement pas été conservés dans la sélection française.

La jeunette Alexe Déau, l’aînée Mélina Robert-Michon

Née le 4 septembre 2004, Alexe Déau (19 ans) est la plus jeune athlète tricolore à participer aux JO de Paris. Née le 18 juillet 1979, Mélina Robert-Michon (44 ans) est la doyenne de la bande. La première nommée, vice-championne d’Europe juniors (U20) l’été dernier à Jérusalem, voyait le jour depuis seulement 18 jours quand « MRM » participait à ses deuxièmes JO à Athènes. La Martiniquaise de l’ASA Maisons-Alfort, originaire de Sainte-Marie, s’est distinguée aux Championnats de France Elite à Angers en remportant deux médailles, l’argent sur 400 m (52″35) et le bronze sur 200 m (23″19).

Star de l’athlétisme français, Mélina Robert-Michon est une athlète que l’on ne présente plus. La discobole lyonnaise s’apprête à disputer ses septièmes Jeux olympiques, 24 ans après les premiers. Un record pour notre sport. Sa plus belle aventure a été celle de Rio en 2016 avec une médaille d’argent, où l’Iséroise avait pulvérisé son propre record national à 66,73 m lors de son cinquième essai. Maman épanouie de deux petites filles, compétitrice dans l’âme, elle peut réaliser un nouvel exploit olympique. Mélina Robert-Michon est hors-norme. Son parcours, sportif et en dehors des aires de lancer, l’est tout autant.

Bref, avec une mégastar, de vrais leaders et un dosage intéressant de générations, l’athlétisme français peut espérer voir grand aux Jeux olympiques de Paris 2024.

La sélection française pour les Jeux olympiques de Paris 2024

Femmes (41 athlètes)

  • 100 m : Gémima Joseph (Rou Kou)
  • 200 m : Gémima Joseph (Rou Kou), Hélène Parisot (Athlétic Clubs 92)
  • 800 m : Rénelle Lamote (Montpellier Athlétic Méditerranée Métropole), Anaïs Bourgoin (EFCVO), Léna Kandissounon (Haute Bretagne Athlétisme)
  • 1500 m : Agathe Guillemot (Haute Bretagne Athlétisme)
  • 5000 m : Sarah Madeleine (Entente Franconville Césame Val d’Oise)
  • 10 000 m : Alessia Zarbo (Nice Côte d’Azur Athlétisme)
  • Marathon : Mekdes Woldu (Entente Franconville Césame Val d’Oise), Méline Rollin (Grac Athlétisme), Mélody Julien (Association Multisports Montredonnaise)
  • 100 m haies : Cyréna Samba-Mayela (Lille Métropole Athlétisme), Laëticia Bapté (US Robert)
  • 400 m haies : Louise Maraval (Entente Sèvre), Shana Grebo (Haute Bretagne Athlétisme)
  • 3000 m steeple : Alice Finot (CA Montreuil 93), Flavie Renouard (Caen Athlétic Club)
  • Hauteur : Nawal Meniker (CA Montreuil 93), Solène Gicquel (Stade Rennais Athlétisme)
  • Perche : Marie-Julie Bonnin (Stade Bordelais Athlétisme), Ninon Chapelle (EA Cergy-Pontoise)
  • Triple saut : Ilionis Guillaume (Stade Bordelais Athlétisme)
  • Longueur : Hilary Kpatcha (Grand Toulouse Athlétisme)
  • Disque : Mélina Robert-Michon (Lyon Athlétisme)
  • Marteau : Alexandra Tavernier (Entente Savoie Athlé), Rose Loga (Athlé Chartres Lucé Asptt Mainvilliers)
  • Heptathlon : Auriana Lazraq-Khlass (Athlétisme Metz Métropole)
  • 20 km marche : Clémence Beretta (Athlétic Vosges Entente Clubs), Camille Moutard (Athlé 21), Pauline Stey (Alsace Nord Athlétisme)
  • 4×100 m : Chloé Galet (Entente Sambre Avesnois 59), Gémima Joseph (Rou Kou), Orlann Oliere (CA Montreuil 93), Maroussia Paré (US Talence), Hélène Parisot (Athlétic Clubs 92), Marie-Ange Rimlinger (US Forbach), Sarah Richard-Mingas (Entente Franconville Césame Val d’Oise)
  • 4×400 m : Amandine Brossier (Angers Athlé), Louise Maraval (Entente Sèvre), Shana Grebo (Haute Bretagne Athlétisme), Marjorie Veyssiere (Clermont Auvergne Athlétisme), Alexe Déau (ASA Maisons-Alfort), Sounkamba Sylla (Laval Agglo Athle 53), Diana Iscaye (Pays de Fontainebleau Athlétisme)

 

Remplaçants (6 athlètes)

Femmes

  • Marathon : Manon Trapp (Entente Savoie Athlé)

Hommes

  • 800 m : Yanis Meziane (Athlé 91)
  • Marathon : Félix Bour (Racing Multi Athlon)
  • 110 m haies : Aurel Manga (US Créteil)
  • 3000 m steeple : Djilali Bedrani (SA Toulouse UC)
  • Perche : Baptiste Thiery (Jeunesse Sportive Franciscaine)

Crédit photo : Solène Decosta / STADION

Crédits photos : FFA

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