JO Paris 2024 : Agathe Guillemot et Ryan Zézé assurent le show au Stade de France

06 août 2024 à 14:33

L’équipe de France a montré ce mardi matin qu’elle avait encore des chances d’accrocher des finales et pourquoi pas des médailles aux Jeux olympiques de Paris 2024 sous la houlette d’Agathe Guillemot (1500 m) et Ryan Zézé (200 m) qui ont profité au maximum d’une chaude ambiance au Stade de France pour atteindre les demi-finales. Leurs compatriotes Wilhem Belocian et Raphaël Mohamed se sont aussi qualifiés au forceps dans le dernier carré du 110 m haies. Bonne nouvelle aussi pour Hilary Kpatcha qui s’est offert son billet pour la finale de la longueur.

 

Agathe Guillemot et la « teuf à 10h du mat’ avec 70 000 personnes »

Au terme d’une première série du 1500 m bien maîtrisée pour ouvrir le bal d’un matin dyonisien, Agathe Guillemot est restée dans le bon wagon en faisant preuve de patience et s’est classée dans les 6 qualifiées (5e en 3’59″22) derrière les intouchables Laura Muir et surtout une Gudaf Tsegay revancharde d’une finale du 5000 m loupée lundi soir. C’est la deuxième fois que la Finistérienne de 25 ans court la distance en moins de quatre minutes. « C’était une teuf à 10h du mat’ avec 70 000 personnes, se marrait la native de Pont-l’Abbé en zone mixte. J’ai kiffé, c’était comme un mariage, il y avait toute ma famille, je suis allée la voir après la course, faire des câlins. J’ai été conquérante sur le premier 100 m pour bien se placer et ensuite j’ai dosé mon effort parce que j’ai vu que la Japonaise (Nozomi Tanaka) était partie très vite. Et il faut connaître ses forces, c’est une course où il faut être dans les six premières, et si tu grilles tes cartouches dès le premier 500, ça ne sert à rien. J’ai été lucide, avec un peu de panache ! Je suis très contente du chrono, ça me met vraiment en confiance avec un petit 3’59’’ comme ça en série, en étant bien à l’arrivée ! J’ai l’impression que 3’58 maintenant c’est facile. Je me dis que 3’55, c’est possible dans une course où je pars plus vite. J’avais dit à Marc (Reuzé, son coach) hier (lundi 5 août) : « Je suis capable de courir 3’58’’en série, je pense que c’est ce qu’il faudra faire ». J’avais tablé entre 3’58 et 4’02, au vu de ce qui avait été fait sur le 1500 m hommes et le 800 m femmes. Les gens ont vraiment envie d’être à l’avant, de se protéger car il n’y a plus de qualif au temps. »

 

 

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Wilhem Belocian et Raphaël Mohamed, une histoire de millièmes

Sous un soleil d’aplomb dès 10h, la session matinale de ce mardi a notamment été marquée par les cassés parfaits des hurdleurs français. Il s’en est fallu d’un rien mais Wilhem Belocian et Raphaël Mohamed ont rejoint Sasha Zhoya en demi-finale du 110 m haies. Le premier a devancé le Japonais Shunya Takayama pour 5 millièmes et a signé sa meilleure performance de la saison en 13″45 lors des repêchages. « Les centièmes sont passés du bon côté même si je me suis fait très peur, se rassurait le Guadeloupéen. J’ai abordé cette course différemment, parce que si ça ne passe pas, on prend la porte. J’étais en mode déterminé. Je savais qu’il fallait que je sorte vite et fort des blocks, et c’est ce que j’ai fait. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé après, mais ce n’est pas grave (rires) ! J’ai la chance d’avoir une préparatrice mentale d’exception. On a fait un gros travail sur les pensées parasites, pour installer du positif après chaque pensée négative. Il y a eu pas mal d’attente, et ça m’a bien aidé dans ces moments-là. C’est à nous (les trois hurdleurs français en demi-finales) de faire le job maintenant pour pourquoi pas aller en finale. »

 

 

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« Je dois ma qualification au fameux cassé du renard français »

C’est aussi passé mais cette fois-ci au millième pour son camarade venu de la Réunion après un suspense insoutenable et un quatrième starter dont le pistolet électronique faisait des siennes. « C’est la première fois que j’ai une course qui se finit comme ça, dévoilait l’athlète du RC Mamoudzou. C’est le 110 m haies le plus long et le plus stressant de ma carrière. Entre le faux départ et l’attente interminable à l’arrivée. Mais plus le temps passait, plus l’espoir montait en moi. »

 

 

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Cela s’est finalement joué à la photo finish entre quatre coureurs alors que le Tricolore était pourtant à la traîne avant la dernière haie. « Quand j’ai vu mon nom sur le tableau, j’étais soulagé, glissait-il. Je dois ma qualification au fameux cassé du renard français. C’est ça qui me sauve ! Je ne pourrais pas vous expliquer comment faire, juste vous conseiller de regarder à la télé. Maintenant, il va falloir me recentrer pour courir beaucoup plus vite en demi-finales. Je ne prends pas un bon départ, mais j’ai pu rattraper les autres par la suite. Ça ne passera pas comme ça au prochain tour, mais je sais comment régler ça. Tout se jouera sur la vitesse gestuelle entre les obstacles, il faudra être agressif du début à la fin ». Mission également réussie pour l’Américain Freddie Crittenden (13″42), gêné et trottinant durant sa série, qui a profité de son joker pour rallier le dernier carré.

 

Ryan Zézé a rendez-vous aux demies du 200 m

Dans les starting-blocks, Ryan Zézé s’est qualifié en demi-finale en 20″40 (vent nul), en terminant devant le Canadien Aaron Brown (20″42). Le champion de France Elite 2024 avait parfaitement démarré et a su maintenir son rythme. Un bain de foule mérité pour le sprinteur du Stade Bordelais Athlétisme qui n’a pas hésité à haranguer le public. « Il va falloir aller plus vite en demie, signalait celui qui a claqué le meilleur chrono des repêchages. Hier, j’étais déçu de mon temps, mais maintenant focus sur moi. On verra ce que ça donnera. Chaque course est différente. Aaron Brown était un prétendant et j’ai réussi à saisir ma chance. On verra en demie maintenant ».

L’autre frenchie qui avait le droit à un joker, Pablo Mateo, a, lui, manqué de jus dans la dernière ligne droite, terminant troisième de son repêchage en 20”57. Lucide après son demi-tour de piste, le champion de France de ligne reconnaissait ne pas être au niveau mais a tenu à remercier son staff. « Le public est magique. Il nous pousse dans nos derniers retranchements. Aujourd’hui, je dois reconnaître que je ne suis pas bon. Je ne suis pas en forme. On a bien travaillé avec mon coach. Sans lui, je ne serais pas ici. Mais j’ai eu des aléas qui ont entaché ma préparation. Maintenant, on va retourner au travail pour aller chercher quelque chose avec le relais. On a bien bossé les passages et on a pris confiance. On sait qu’on peut aller chercher quelque chose. »

 

 

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Hilary Kpatcha en finale de la longueur

Mal embarquée pour se qualifier pour la finale de la longueur, Hilary Kpatcha a eu chaud mais tiendra son rang pour un centimètre ce jeudi (dès 20h) parmi les meilleurs marsupilamis de la planète. Avec un saut checké à 6,59 m (+0,1 m/s), la licenciée au Grand Toulouse Athlétisme devient la quatrième tricolore de l’histoire à se hisser dans une finale olympique de la longueur. La cinquième des Championnats d’Europe de Rome devra se rapprocher de son record cette saison (6,88 m) pour espérer un résultat probant en finale. « Je me suis fait peur même si je suis très ravie d’être là. J’ai eu du mal à trouver mes marques au début, sans doute crispée. Sur mon dernier saut, mon coach me dit : “Oh ! On est là pour se faire des souvenirs, c’est lâche toi ! Il me fallait ça pour me remobiliser. J’ai super hâte (d’être en finale) et j’ai pris des informations précieuses. Je me sens rassuré car je sais que je suis capable d’aller plus loin. On était pas mal à faire de grandes performances pendant la saison et j’ai vu les coéquipières pas du tout rentrer dans la finale. »

Émue, la Balmanaise de 26 ans a eu des mots forts pour ancien coach Jean-Luc Séna, décédé en décembre 2021, et dont cette perte a été difficile à vivre. « Je suis très honoré et reconnaissante de tout ce que j’ai mis en place. Je me suis dit : « tu vas trouver la solution ». Emotionnellement je sais gérer les choses. Il va falloir redescendre et faire les choses étape par étape. J’espère que Jean-Luc est fier de moi. J’ai pensé à lui, il me suit partout. Je m’accroche à ce coach et prof d’EPS qui a juste écouté ses intuitions et sa passion pour m’amener vers le haut niveau tout en étant bienveillant et pédagogue avec moi mais également en écoutant ma personnalité et en s’adaptant à moi. »

 

 

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Touché au coude, Teura’itera’i Tupaia a manqué son concours de javelot

Premier lanceur de javelot français qualifié pour les JO depuis 20 ans, Teuraiterai Tupaia a vécu une matinée difficile. Malgré ses précédents succès et un record de France (86,11 m) à son palmarès, le Polynésien a eu du mal à trouver son rythme et aucun de ses essais n’a été mesuré en qualifications. L’athlète de 24 ans, blessé au coude depuis les Championnats d’Europe de Rome, a semblé mal en point tout au long de la compétition. La tête baissée, le pensionnaire de l’Entente de Haute Alsace a mordu ses deux premiers lancers et a intentionnellement raté le troisième. « Je suis super déçu de cette prestation, s’exprimait celui qui lance pour l’Entente de Haute Alsace. Le public m’a poussé, même peut-être un peu trop. Au troisième essai, je me suis mis plus de pression, j’ai précipité ma course d’élan, je n’étais plus aussi fluide et ample que durant les dernières compétitions. On a pourtant pu faire plein de réglages pendant le pré-camp à l’Insep. Tout était réglé nickel, mais là, j’étais trop près de la ligne et j’ai mordu dès le premier essai. Sur deux de mes jets, mes pointes n’accrochent pas, et derrière, ça fait un cafouillage. L’impact de ma blessure au coude est énorme. Dès l’échauffement, je serrais les dents. Ça piquait, mais j’avais envie de lancer et de m’exprimer. Je voulais faire un bon jet d’entrée et voir ensuite comment ça se passait, mais j’avais déjà super mal ». Enfin, l’Allemand Julian Weber ne s’est pas employé pour se qualifier directement en finale (84 m), envoyant un missile dès sa première tentative mesurée à 87,76 m tandis que le champion olympique en titre Neeraj Chopra a assumé son statut et a enregistré le meilleur jet de cette session mesuré à 89,34 m, son « season best ».

Tous les résultats de l’athlétisme aux JO de Paris 2024

Texte : Dorian Vuillet
Crédits photos : Solène Decosta & Gaëlle Mobuchon / STADION

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