Championnats d’Europe en salle : Carton presque plein pour les Bleus à Apeldoorn

06 mars 2025 à 22:26

Les Bleus n’ont pas tardé à entrer dans le vif du sujet à Apeldoorn ! Pour cette première soirée des Championnats d’Europe en salle (6 au 9 mars), Agathe Guillemot et Bérénice Cleyet-Merle ont assuré avec beaucoup de maîtrise leur place en finale du 1500 m, tandis qu’Azeddine Habz, Louis Gilavert et Paul Anselmini ont réalisé un carton plein chez les hommes. Sur 60 m haies, Wilhem Belocian, Just Kwaou-Mathey et Théo Pedre font déjà peur à la concurrence, tout comme Laëticia Bapté et Sacha Alessandrini, qui verront les demi-finales. À la perche, Marie-Julie Bonnin poursuit l’aventure, tandis qu’Ilionis Guillaume a validé son ticket pour la finale du triple saut. Seule Alix Dehaynain n’a pas réussi à passer le cut lors des qualifications du la perche. Une première session pleine de promesses pour les Tricolores.

Les lumières se sont allumées, la piste bleue a vibré et les premiers Bleus en lice ont fait le job : les Championnats d’Europe en salle à Apeldoorn ont démarré fort ce jeudi soir. Pour la première compétition internationale post-JO, la salle Omnisport hollandaise et son vélodrome de feu accueillaient les premiers athlètes, dont certains tricolores en forme olympique. À commencer par les monstres du 1500 m. Et pour la première fois dans un grand Championnat, la wavelight était de sortie. En séries du 1500 m (mais également du 3000 m), les lumières étaient calées sur le même rythme pour toutes les courses, débutant après le premier tiers de la course et s’éteignant avant le dernier tour. Le but est d’aider les spectateurs à comparer plus facilement les allures d’une série à l’autre. Et cela n’a pas dérangé nos demi-fondeurs tricolores.

 

 

En toute décontraction, Agathe Guillemot (2e en 4’11″52), recordwoman de France de la discipline en 4’04″64, n’a pas lâché d’une semelle la favorite britannique Georgia Hunter Bell (4’11″31) et ne s’est pas fait piéger lors de sa série du 1500 m. La Bretonne, native de Pont-l’Abbé, a rejoint la finale en compagnie de la Portugaise Salomé Afonso (4’11″82) et peut clairement croire à une médaille. Pourquoi pas l’or ?

 

 

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« Demain est un autre jour et on va aller chercher cette médaille. Il y avait quand même un peu de tension, avouait la membre de la team ‘Team kRocket’. Sur le papier, on était quand même trois au-dessus dans cette série. Mais avec un train à ce niveau-là, finalement tout le monde peut passer. Je m’étais dit que si Georgia Bell voulait mener le rythme, j’allais la suivre. Dans tous les cas, elle allait sans doute se qualifier. Donc, en la suivant, je suivais le bon lièvre. À un moment donné, j’étais un peu chahutée. On voulait ma deuxième place. J’ai un peu lancé Georgia Bell sur le sprint un peu plus tôt que je pense qu’elle voulait et, à deux tours de l’arrivée, on a commencé à ré-accélérer. Ça a mis un peu d’air dans le peloton et c’était plus agréable. Les séries, c’est toujours un peu bizarre, parce qu’on sait que c’est plus bas tout donné. J’étais prête à m’employer, mais je ne voulais pas non plus perdre trop de plumes. On enchaîne quand même deux 1500 m en deux jours. Demain est un autre jour et on va aller chercher cette médaille. ​​Vu ce qu’a fait Georgia Bell, j’ai l’impression qu’elle va vouloir mener demain (vendredi). Je trouve qu’elle a un peu d’avance. Si ça peut être une course rapide, tant mieux, c’est plus facile à gérer. Il n’y a qu’à suivre. Si jamais c’était tactique, je trouvais que j’étais bonne sur 800 m. Je pense que sur une fin de course un peu explosive, j’aurais ma carte à jouer. Mais le but, c’est toujours de rester à l’avant. Il ne faut pas louper le coche, parce qu’en salle, c’est très dur de se replacer. »

 

Bérénice Cleyet-Merle tient sa première finale internationale

La licenciée du Haute Bretagne Athlétisme ne sera pas la seule frenchie en finale puisque Bérénice Cleyet-Merle (1ère en 4’13″51) débutait tranquillement sa compétition, en queue de peloton dans les premiers tours, avant de lâcher les chevaux dans l’ultime tour pour espérer rêver vendredi soir (21h00). La native de Vienne (Isère) voulait gratter sa première finale de grand Championnat après avoir manqué les Jeux à domicile. Une belle revanche pour celle qui a devancé la Polonaise Weronika Lizakowska (4’13″51) et la Portugaise Patricia Silva (4’13″93), toutes les deux également qualifiées en finale.

 

 

« Je suis vraiment contente pour Bérénice (Cleyet-Merle), se réjouissait Agathe Guillemot. C’est sa première finale internationale. Je sais qu’elle la voulait vraiment. C’est vraiment chouette de pouvoir vivre ça à deux, je pense qu’on se sentira plus fortes. Vivre l’échauffement, le transport, toute une journée avec une coéquipière, c’est chouette. C’est ce qui me manquait l’année dernière. Je suis contente qu’aujourd’hui, il y ait Bérénice avec moi. »

 

 

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Les Bleus du 1500 m masculin reçus 3/3

Dernier en piste dans les séries, Azeddine Habz, en forme cet hiver avec notamment un record de France de la spécialité en 3’32″24 (New York le 8 février) dans sa poche, s’est démené pour accéder à la finale ce vendredi dès 21h15. Embourbé entre plusieurs athlètes à la mi-course, celui qui doublera (1500 m – 3000 m) lors de ces Europe s’est finalement positionné deuxième en 3’40”43, tout proche du Britannique Neil Gourley (3’40″24) alors que le Suédois Samuel Pihlström (3’40”52) a confisqué le dernier billet qualificatif.

 

 

Parti sur les chapeaux de roues lors de la première série du 1500 m hommes dont les trois premiers se hissent en finale, Louis Gilavert (2e en 3’38″11) est resté accroché derrière l’indéboulonnable norvégien Jakob Ingebrigtsen (3’37″49), terrifiant de facilité après son record du monde du Mile en salle (3’45″14) et du 1500 m en salle (3’29″63) sur une seule et même course à Liévin le 13 février. Le représentant du Pays de Fontainebleau Athlétisme a pris les devants sur le Belge Ruben Verheyden (3’38″21), qui fera partie des 8 meilleurs européens en indoor.

 

 

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Paul Anselmini (2e en 3’42″47), lui, a dû lancer une attaque éclaire dans les derniers mètres afin de rejoindre ses compatriotes en finale après avoir terminé derrière le Portugais Isaac Nader (3’42”32) tandis que l’Allemand Robert Farken (3’42″53) a pris le dernier ticket au nez et à la barbe du crack espagnol Mohamed Attaoui (4e en 4’42″55).

 

Laëticia Bapté peut souffler, Sacha Alessandrini savoure

Un peu trop facile et moins incisive qu’à l’accoutumée, Laëticia Bapté aurait pu se faire piéger lors de sa mise en route du 60 m haies femmes. Auteure du meilleur chrono des engagées grâce à ses 7’76 réalisés en séries des « Elite » à Miramas, la Martiniquaise a tremblé après un départ un peu anticipé lors de la quatrième et dernière série mais, finalement conclu par un remake. Pas à 100% de ses capacités, la Tricolore a même laissé la victoire à l’Irlandaise Sarah Lavin (7″93), se plaçant quatre centièmes derrière (7″97). Il faudra monter en puissance ce vendredi dès 13h45 en demi-finales.

 

 

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Elle espérait tant faire mieux qu’à l’Euro de Glasgow en 2019 où elle avait été éliminée dès les séries et Sacha Alessandrini a cassé ce plafond de verre in extremis. Cinquième d’une première série (8”05) facilement remportée par l’une des stars locales Nadine Visser (7″89), la sociétaire du Nice Côte d’Azur Athlétisme a vu la Finlandaise Lotta Harala (2e en 8″00) et l’Italienne Elisa Maria di Lazzaro (troisième, 8″05) valider leurs entrées en finale devant la jeune nantaise qui récupère finalement le dernier billet pour les demies.

 

Les 3 fantastiques au rendez-vous des demies

Grand vivier historique de breloques, le 60 m haies a parfaitement souri aux Bleus lors des séries. Premier artiste : Wilhem Belocian. Titré en 2021 à Torun et médaillé de bronze en 2015 à Prague, le Guadeloupéen s’est emparé du meilleur temps des engagés avec 7″46 et a frappé un énorme coup alors que le record de France (Dimitri Bascou en 7″41 en 2016) pourrait lui tendre les bras en demi-finales ou en finale.

 

 

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De son côté, Just Kwaou-Mathey a continué dans la lignée de son hiver prometteur en s’imposant dans sa série avec un chrono dantesque (7″47), meilleur temps de l’année à la clé, moins d’un an après sa rupture du tendon d’Achille. Et ne nous arrêtons pas là, car l’invité surprise, l’espoir Théo Pedre, ouvrait le bal en maintenant un rythme effréné posé par l’Espagnol Enrique Llopis (7″53), ce qui n’a pas stoppé le médaillé de bronze aux France en salle à Miramas finalement classé en deuxième position en 7″68, se rapprochant de son meilleur chrono de 2025 (7″61). Les demies ce vendredi dès 14h05 ne seront qu’une formalité pour les trois fusées ?

 

 

Ça passe pour « MJ », ça casse pour Alix Dehaynain

Marie-Julie Bonnin a débarqué aux Pays-Bas avec beaucoup d’ambition et a timidement démarré sa campagne européenne en salle ce jeudi en qualifs’ de la perche. A défaut de se rapprocher du record de France (4,75 m) que la Bordelaise entrevoit de près, “MJ” a fait le nécessaire pour intégrer les huit meilleures, finissant à la septième place grâce à une barre atteignant 4,55 m derrière notamment la Slovène Tina Sutej et la Suissesse Angelica Moser, championne d’Europe à Rome en 2024 et titrée en 2021 à Torun, ses plus coriaces concurrentes. La championne d’Europe espoirs 2023 aurait aimé concourir aux côtés d’Alix Dehaynain en finale, mais la Lilloise a échoué par trois fois à 4,55 m et ne se positionne qu’à la onzième place. La seule petite ombre au tableau de la soirée tricolore.

 

 

 

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Ilionis Guillaume tient sa place en finale du triple saut

Seule Bleue du concours de qualification du triple saut, Ilionis Guillaume (13,98 m cette saison lors de son titre national à Miramas) a obtenu sa place en finale (vendredi à partir de 18h50), terminant en cinquième position position d’un concours glané par l’Espagnole Ana Peleteiro-Compaoré (14,14 m). Un cri au départ, beaucoup de marge sur la planche… l’Haïtienne de naissance s’est rapprochée dès son premier bond de la marque qualificative en finale (14,00 m) avec un saut mesuré à 13,93 m. Copie conforme lors de son troisième bond, alors que le second n’allait pas si loin (13,58 m). Cela a malgré tout suffi à celle qui cherche à battre le record de France (14,69 m) depuis de nombreux mois, mais reste bloquée pour l’instant à 14,59 m (en plein air). La médaillée de bronze des Europe de Rome l’été dernier visera la breloque dorée, demain soir à partir de 18h50.

 

 

 

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Premier titre pour les Pays-Bas

Un 4×400 m mixte se disputait pour la première fois en salle et devait sacrer la première équipe de ces Europe. Dans une salle en fusion, le relais a tourné à la démonstration pour les Pays-Bas en 3’15″63. Devant leur public, les Oranjes ont brillé sous l’impulsion de leur superstar Femke Bol, dernière relayeuse en mode fusée. Les tribunes étaient en feu, et la machine Bol continue d’écraser tout sur son passage.

 

 

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Texte : Dorian Vuillet
Crédits photos : Solène Decosta & Gaëlle Mobuchon / STADION

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