Championnats du Monde de Doha : Il y aura des jours meilleurs

28 septembre 2019 à 21:06

Seul athlète français présent en finale ce samedi, Alexandra Tavernier a pris la sixième place du lancer de marteau avec 73,33 m aux Championnats du Monde de Doha. Lors d’une soirée où plusieurs déceptions se sont enchaînées côté tricolore, Valentin Lavillenie s’est qualifié pour la finale de la perche tandis que Pierre-Ambroise Bosse a assuré l’essentiel en séries du 800 m.

Vice-championne d’Europe du lancer du marteau, Alexandra Tavernier a terminé sixième de la finale des Mondiaux de Doha. Médaillée de bronze à Pékin en 2015, la native d’Annecy n’a pas réussi à faire mieux que 73,33 m, loin de son record de France (74,84 m) établi cette année : « Je n’ai pas du tout réussi à rentrer dans mon concours. On dit qu’il faut se faire plaisir un maximum et ne pas avoir de regrets, je pense que là j’ai zéro pointé partout, a-t-elle réagi. J’étais hyper spectatrice. A aucun moment le coeur n’a battu, je n’ai pas stressé, je suis restée de marbre sans que rien ne se passe ». L’Américaine DeAnna Price a remporté la palme, sa première médaille internationale. Avec un lancer à 77,54 m réalisé au troisième essai, Price (26 ans) n’a laissé aucune chance à ses adversaires, devançant la Polonaise Joanna Fiodorow (76,35 m) et la Chinoise Zheng Wang (74,76 m). Blessée, la reine de la discipline polonaise Anita Wlodarczyk, double championne olympique, était absente.

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PAB fait parler l’expérience

Pierre-Ambroise Bosse a évité brillamment le piège des séries. Dans une série menée par le Qatari Abubaker Haydar Abdalla avec  un passage au 400 m en 50″79, le champion du monde en titre à Londres est resté calé au cœur du peloton, à la corde. PAB a produit son effort à 200 m de la ligne, il revient à hauteur de la tête à l’entrée de la ligne droite et décroche la troisième et dernière place directement qualificative en 1’46″14, derrière le Canadien Brandon McBride (1’45″96) et le Qatari Abubaker Abdalla (1’46″11).

Allongé, couvert d’une serviette blanche, le Lillois n’arrivait pas à récupérer après sa course. Il ne s’est pas exprimé en zone mixte, passant par la case infirmerie avant de rentrer à l’hôtel. Meilleur performeur mondial cette saison avec un chrono de 1’41″89 en juillet à Monaco, le Botswanais Nijel Amos n’a pas pris le départ des séries, souffrant d’une récente douleur au tendon d’Achille gauche. Frayeur pour le double vice-champion du monde polonais Adam Kszczot qui a pris la sixième et dernière place qualificative au temps en 1’46″20. Les demi-finales sont prévues demain à 20h55.

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Renaud KO, Valentin OK

Les qualifications restent un écueil délicat à franchir pour les athlètes. Renaud Lavillenie en a fait l’amère expérience en ne parvenant pas à se hisser en finale de la perche ce soir. Le recordman du monde est resté bloqué à 5,70 m, une barre traditionnellement synonyme de simple papier à signer pour le Clermontois. Mais ce samedi, le perchiste français quitte le Qatar sur une triste première : jamais il n’avait échoué à se qualifier pour la finale d’une grande compétition en plein air de toute sa carrière. Renaud Lavillenie, qui restait sur cinq médailles en cinq participations lors du rendez-vous planétaire de l’été, n’avait jamais craqué en qualifications. Lui qui court après un sacre mondial depuis le début de sa carrière voit la malédiction se poursuivre une fois de plus.

Si son frère Valentin Lavillenie n’a pas réussi à dompter 5,75 m, hauteur demandée pour assurer la présence en finale, il avait fait le job un peu plus tôt en rendant un clean sheet sur ses trois premiers sauts (5,45 m, 5,60 et 5,70 m). Trois sauts parfaitement maîtrisés pour prendre la neuvième place des deux concours de qualification et décrocher sa deuxième finale mondiale après celle disputée en 2013 à Moscou. Victime d’une grave blessure au pied gauche en mai 2018 (lire notre interview), Valentin Lavillenie n’aurait normalement jamais du reprendre une perche dans les mains s’il avait écouté les médecins. Il prouve qu’avec de la volonté et de la détermination, rien n’est impossible. Le troisième Français en lice Alioune Sene se contente de la vingt-sixième place avec 5,45 m.

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Vicaut et Lamote grimacent

Rénelle Lamote le sait, elle n’attaque pas ces Mondiaux de Doha dans la forme de sa vie. Hier pourtant, la triple médaillée européenne sur 800 m a été impériale en série (1ère en 2’03″36), prouvant qu’elle pouvait bien figurer dans cette compétition. Mais là aussi, la déception est au rendez-vous, puisque l’athlète de Fontainebleau, qui devait terminer à une des deux premières places, ou réaliser un des deux meilleurs temps sur l’ensemble des trois demies pour se hisser en finale, ne prend finalement qu’une sixième place en 2’02″86. Malheureusement insuffisant pour la Française qui aura coincé dans les 200 derniers mètres et n’aura visiblement pas su digérer cette seconde course en deux jours : «  J’avais des courbatures à l’échauffement, la série d’hier m’a laissé des traces. J’ai souffert sur un rythme pas très rapide. Je pensais que j’étais bien en arrivant mais ma préparation a été raccourcie par des blessures et ça ne tient pas sur l’enchaînement des courses ».

Forte désillusion également pour Jimmy Vicaut qui ne participera pas à sa quatrième finale planétaire du 100 m. Saignant en séries la veille avec un chrono de 10″08, le co-recordman d’Europe du 100 m (9″86) a terminé à la septième place de sa demi-finale en 10″16 (+0,8 m/s). Le protégé de Dimitri Demonière à l’INSEP peut nourrir de grands regrets, le dernier billet qualificatif au temps étant décroché par l’Italien Filippo Tortu avec 10″11 : « Je pèche au départ, la course n’est pas très belle, c’est dommage il y avait un coup à jouer ». Une chose est sûre, le sprinteur français va se remobiliser pour le relais 4×100 m : « On va essayer de se faire plaisir ! ».

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Record de France pour le 4×400 m mixte

Toujours sur la ligne droite mais chez les féminines, Orlann Ombissa-Dzangue (11’’24 cette année) a terminé cinquième de sa série, restant à un dixième de sa meilleure course de l’année avec 11″34 (-0,4 m/s). Un chrono insuffisant pour rejoindre le tour suivant : « Je ne comprends pas, j’étais bien à l’échauffement. Dès dès le départ, je n’étais pas dedans, je pars en cycle arrière mais je suis tout de même au contact avec les filles. Le niveau est très dense cette année ». Il aura manqué trois centièmes à l’athlète du SCO Ste Marguerite Marseille pour se qualifier en demi-finales. Le dernier ticket attribué au temps est revenu à la Britannique Lansiquot (11″31). La Jamaïcaine Elaine Thompson, favorite pour le titre mondial, a remporté la course en 11″14.

Ludvy Vaillant se classe quatrième de sa demi-finale du 400 m haies en 49″10 et ne sera malheureusement pas de la partie en finale. Le dernier ticket au temps est décroché par l’Estonien Rasmus Magi en 48″93 : « C’est une véritable déception, je sais pas ce qui s’est passé, j’étais bien, j’ai bien respecté le schéma de course habituel mais je pense avoir manqué de fraîcheur ». Enfin, le quatuor français (Mame-Ibra Anne, Amandine Brossier, Agnès Raharolahy et Thomas Jordier) s’est emparé de la sixième place de la première série du 4×400 m mixte en 3’17 »17 et ne se qualifie pas pour la finale. Il s’agit toutefois du nouveau record de France de la distance. Désormais, tous derrière Yohann Diniz qui partira défendre son titre mondial, ce soir à partir de 22h30 ! Championnats du Monde Doha Championnats du Monde Doha Championnats du Monde Doha Championnats du Monde Doha

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