Nantes a accueilli nos aînés aux Championnats de France Masters en salle, comprenez les vétérans, du 21 au 23 février 2020. Au programme, trois jours de compétition et la mise en jeu de 126 titres dans les catégories 35 ans et plus (M35 et F35 jusqu’à M90 et F80). Avec pour mots d’ordre : convivialité et bonne humeur. Immersion.
Du vendredi 21 au dimanche 23 février, il y a eu beaucoup de cheveux blancs dans le Stadium Pierre-Quinon de Nantes. Mais qu’est-ce qui pousse des athlètes de 35 ans et plus à se dépasser de la sorte ? C’est à cette à question que la rédaction a tenté de répondre en se rendant pendant trois jours au rendez-vous hexagonal masters en salle à Nantes. Comme chaque année, cette compétition a tenu une place à part dans le calendrier des quelques 700 athlètes en provenance des quatre coins de l’Hexagone. Prêts à en découdre pour décrocher l’un si ce n’est plusieurs des 126 titres nationaux attribués cette année dans la cité des Ducs, les athlètes n’en ont pas oublié l’essence même de cette épreuve : la convivialité et le partage autour d’une passion commune. Ils sont de plus en plus nombreux et toujours en pleine forme !
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Des champions d’un jour
Malgré notre présence régulière sur des compétitions de tous niveaux, tant nationale qu’internationale, on a vécu des scènes sûrement introuvables ailleurs que dans les compétitions Masters. Ce sont les stars d’un instant. La poignée de main, qui se fait habituellement en fin de course, est souvent l’occasion d’apaiser les tensions nées pendant l’effort et de faire une bonne place au fair-play. Ici, les salutations avant le départ vont également bon train. Adversaires le temps de l’effort, leur rivalité s’éteint dès la ligne d’arrivée franchie. Après la course finie, ces hommes et femmes patientent devant le panneau d’affichage en commentant leurs résultats souvent sur un ton plaisant.
Autre moment fort ? Pour le dernier d’une course, on se lève, on crie, on applaudit. Malgré quelques contre-performances, les athlètes conservent le sourire. L’entraînement, après tout, reprend dès la semaine prochaine. Leur passion pour le sport olympique numéro un est indéniable. Effort pour tous. Gloire pour un seul. Il n’y a pas d’âge pour apprendre la loi du sport.
La passion de l’athlétisme
En s’infiltrant dans la salle d’échauffement, on s’étonne du « calme » qui règne. On ressent tout sur les visages : des rires, de la joie, de la concentration, du stress et quelques fois de la déception. La chambre d’appel, dernière porte à franchir pour les athlètes avant d’entrer dans l’arène, ne déroge pas à la règle de l’atmosphère très particulière. La chambre d’appel est l’endroit où sont convoqués les compétiteurs plusieurs minutes avant la course ou le concours. Seuls les athlètes y ont accès. Les entraîneurs doivent rester en dehors. La volonté, le stress sont le même qu’à 20 ans. Pour certains les yeux rivés au sol. Une fois à l’intérieur, vérification des sacs et des pointes par les juges. Le téléphone portable ou autres objets électroniques sont laissé dans les sacs. Le scénario qui mène à la piste est finalement le même que pour leurs cadets.
A chacun d’entre eux d’être confiant et de profiter de ce dernier moment de calme avant l’entrée sur la piste. Certains renouent avec la passion de leur jeunesse. D’autres, plus jeunes, avaient en tête d’atteindre leur meilleur niveau en arrivant dans la catégorie masters. Objectif : donner le meilleur de soi en prenant du plaisir. Chez les messieurs, Marc Ducla, 90 ans, licencié à l’UA Gujan-Mestras est le doyen de cette édition tandis que chez les dames, la doyenne s’appelle Annie Petel, âgée de 79 ans et pensionnaire du club de l’AS Meudon.
Athlète… et starter
On a fait la rencontre de Maxime, qui a jonglé entre deux costumes, celui d’athlète et celui de starter. Sur la piste, ce consultant en informatique a bouclé son 60 m en 7″71, un chrono à trois petits centièmes de la finale : « La compétition avait lieu à domicile, elle permettait de clôturer la saison hivernale de façon sympathique avec les petits plus d’un Championnat de France (protocole, durée de la compétition, rythme soutenu et timing à respecter, engagement des athlètes…), explique le Finistérien d’origine. La saison est bien chargée côté juges, on essaye de faire en sorte que toutes les compétitions se passent au mieux pour les athlètes tout au long de l’année. C’est satisfaisant de voir qu’on réussit à les accompagner pendant des compétitions de ce type. »
L’athlète du Carquefou AC, 35 ans il y a un moins d’un mois, est pile concerné par décision de la FFA de descendre l’âge minimal pour la catégorie Masters à 35 ans (40 ans avant) : « Concernant ma participation en tant qu’athlète, je suis passé chez les master depuis le 1er novembre pour la FFA. Pour être plus précis, j’ai eu 35 ans le mois dernier ce qui m’a ouvert l’accès à ce championnat (c’est l’âge au démarrage de la compétition qui est pris en compte). »
À la question de savoir qu’est-ce qui le pousse à continuer à prendre des départs de course de sprint, Maxime répond « tout simplement les mêmes choses qu’avant 35 ans. C’est à dire se confronter au chrono, à soi-même mais aussi aux autres athlètes et voir le résultat des efforts effectués à l’entraînement tout au long de l’année. C’est bien de s’entraîner plusieurs fois par semaine, mais avec un objectif en ligne de mire c’est mieux. Je voulais participer pour voir l’ambiance et je n’ai pas été déçu : il y a plus d’ambiance et d’encouragements que sur beaucoup d’autres compétitions. Les athlètes, même les plus âgés ont l’esprit de compétition avec en plus un fort accent de camaraderie, un peu comme sur les épreuves combinées. »
La saison semble bien lancée pour tous nos champions et nos championnes !!
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