Marie-José Pérec : « L’athlétisme m’a beaucoup apporté »

11 septembre 2020 à 20:42

Très discrète dans les médias, Marie-José Pérec était présente à la conférence de presse des Championnats de France Elite à Albi ce vendredi. La triple championne olympique était émue au moment d’évoquer ses souvenirs, elle qui a fait rêver toute une génération. Interview.

.

Quel est votre sentiment de vous retrouver à Albi ce week-end ?

Je suis ravie d’être là parce que l’athlétisme ça a été toute ma vie. Je continue à vous suivre et à regarder ce que vous faites. Je pense que c’est le cycle de la vie. Pendant des années, j’étais en action et aujourd’hui j’ai le plaisir de suivre les autres. Franchement, pour les athlètes, c’est tellement important d’avoir les Championnats de France parce qu’en fait pour moi ce n’est pas facile de me mettre à leur place et de dire que pendant des mois on ne peut pas s’entraîner et on ne peut pas avoir des compétitions. On se prépare pendant quatre ans pour préparer un événement qui est finalement reporté. Là je pense à Mélina Robert-Michon et je me dis que c’est vraiment génial que ces Championnats puissent avoir lieu et qu’on se retrouve tous ensemble à Albi pour le centenaire de la FFA. Lorsque je suis arrivée à Grand Théâtre des Cordeliers, j’ai aperçu une frise retraçant toute l’histoire de notre sport et ça me donne la chair de poule. Je suis heureuse de faire partie de cette famille. L’athlétisme m’a beaucoup apporté. Souvent les gens disent « vous nous avez fait rêver, c’était extraordinaire« . Mais les gens ne peuvent pas imaginer ce qu’ils m’ont apporté. Là c’est à moi de vous dire merci tout simplement.

.

— Quel regard portez-vous sur l’équipe de France actuelle ?

Je suis très fière parce que finalement je vais vous avouer quelque chose, il y a eu des athlètes avant moi bien sûr, mais j’ai le sentiment que j’ai donné un petit peu envie. Je suis vraiment impressionnée des performances qui sont accomplies aujourd’hui. Je me dis mais qu’est ce qu’ils ont de la chance d’être un groupe, d’être une équipe parce que finalement pendant ma carrière, on était un peu seul et je trouve ça formidable parce que l’athlétisme est un sport individuel et je me dis que non, c’est un « sport individuel d’équipe ».

.

— Quel est le meilleur souvenir de votre carrière si vous deviez ne retenir qu’un seul ?

Durant ma carrière, ce qui m’a le plus marquée en équipe de France c’est lorsque notre équipe de relais a eu le record du monde du 4×100 m (37″79 à Split en 1990). C’était quelque chose d’extraordinaire parce que les Américains n’avaient jamais perdu ce record. Quand je regardais nos relayeurs (Max Morinière, Daniel Sangouma, Jean-Charles Trouabal et Bruno Marie-Rose), pour moi c’était des supermen. Je peux parler de Jean Galfione en 1996 à Atlanta. J’avais l’impression qu’il y avait une pression énorme parce qu’on attendait beaucoup de moi. Je n’ai jamais pensé que Jean aurait cette médaille d’or parce qu’en face, il y avait un monstre (NDLR : Sergueï Bubka). C’était une surprise incroyable et à ce moment-là je pouvais respirer parce que finalement, on peut tous avoir quelque chose.

.

— Comment se déroule votre reconversion ?

Je vis une vie incroyable ! Je me suis impliquée dès la fin de ma carrière sportive avec mon compagnon (Sébastien Foucras) sur un événement qui s’appelle Les Étoiles du Sport. Je suis engagée dans plusieurs projets qui me plaisent où on apprend aux personnes à faire du sport et à se dépasser. Je m’éclate encore plus qu’avant parce que tout cela se passe dans la décontraction.

Crédit photo : Matthieu Tourault / STADION

ARTICLES RÉCENTS
NOUVEAUTÉS
NOUVEAUTÉS

NEWSLETTER

Rejoignez nos 30 000 abonnés pour ne rien manquer de l'actualité de l'athlétisme, du running et du trail !