Depuis plusieurs années, le Meeting Herculis de Monaco est devenu « the place to be » pour les meilleurs athlètes de la planète dont la performance espérée est souvent celle réussie. Classée numéro un des meetings en 2020, la réunion monégasque sera aussi une belle occasion pour les onze Français de briller ce vendredi 9 juillet au Stade Louis II, à trois semaines des Jeux olympiques de Tokyo (30 juillet au 8 août). Suite à la conférence de presse à laquelle Stadion a assisté cet après-midi, nous vous présentons la compétition, épreuve par épreuve.
Triple saut Femmes (19h05)
La Vénézuélienne Yulimar Rojas (25 ans) connaît parfaitement le sautoir de Monaco, et compte bien s’offrir une troisième victoire consécutive en Principauté. La recordwoman du monde en salle (15,43 m en février 2020) a amélioré son record personnel en plein air pour le porter à 15,43 m le 22 mai dernier à Andujar (Espagne), à sept centimètres seulement du record planétaire détenu depuis 1995 par l’Ukrainienne Inessa Kravets (15,50 m). Le record du Meeting de Monaco a été établi en 2014 à 15,31 m par la Colombienne Caterine Ibarguen. La double championne du monde (2017 et 2019) retrouvera la Jamaïcaine Shanieka Ricketts (14,98 m) et la Cubaine Liadagmis Povea (14,93 m), qui profiteront de cette opposition de choix pour peut-être dépasser la ligne symbolique des 15 mètres.
Javelot Femmes (19h20)
Maria Andrejczyk partira avec la pancarte de favorite. La Polonaise est devenue le 9 mai dernier à Split (Croatie) la troisième meilleure performeuse de l’histoire au javelot en remportant le concours de la Coupe d’Europe des lancers avec un jet à 71,40 m, réalisant ainsi le septième meilleur lancer de l’histoire au javelot. Le record du meeting qui est la propriété de la Tchèque Barbora Spotakova depuis 2011 avec 69,51 m est en danger. Face à elle, l’Australienne Kesley-Lee Barber, championne du monde de Doha en 2019, et la Croate Sara Kolak, championne olympique de Rio en 2016, bloquées respectivement à 61,09 m et 60,02 m, chercheront à faire planer leur engin le plus loin possible dans le ciel monégasque.
Perche Femmes (19h20)
Dans les concours, la perche féminine proposera un duel en haute altitude entre l’Américaine l’Américaine Katie Nageotte (4,95 m) et la Russe Anzhelika Sidorova (4,91 m), les deux meilleures mondiales cette année. Attention toutefois à Holly Bradshaw qui a porté son record de Grande-Bretagne à 4,90 m il y a une dizaine de jours à Manchester. Le concours de la perche aura un goût de finale olympique, avec les huit meilleures performeuses de l’année.
Hauteur Hommes (19h50)
Du côté du sautoir en hauteur, le quasi-local de l’étape, l’Italien Gianmarco Tamberi retrouvera le sautoir de son record personnel (2,39 m en 2016). Le champion du monde en salle en 2016 aura à cœur de briller devant le public italien, toujours nombreux à Monaco, et améliorer ses 2,33 m réalisés à Florence le 10 juin dernier. Face à lui, le Russe Ilya Ivanyuk et le Biélorusse Maksim Nadasekau, champion d’Europe en salle à Torun en mars dernier, qui se partagent la tête des bilans mondiaux depuis le 17 mai avec 2,37 m.
400 m haies Hommes (20h03)
Après le record du monde du 400 m haies battu jeudi à Oslo (Kevin Young avec 46″78 en 1992) par la superstar norvégienne Karsten Warholm en 46″70, on salivait d’avance de le voir affronter son grand rival américain Rai Benjamin sur le Rocher. Mais l’Américain, qui a remporté ses sélections olympiques en 46″83, a finalement choisi de ne pas faire le déplacement jusqu’à Monaco, privilégiant la récupération et l’entraînement à Los Angeles, avant de partir pour Tokyo. Parmi les attractions qui attendent les spectateurs, Karsten Warohlm pourrait s’attaquer de nouveau à sa marque de référence planétaire. Le double champion du monde de la spécialité en 2017 et en 2019 ne devrait pas avoir la partie facile avec le Brésilien Alison dos Santos qui a signé un nouveau record d’Amérique du Sud dimanche 4 juillet à Stockholm. Le Français Wilfried Happio, champion d’Europe espoirs en 2019, tient ici une superbe occasion pour abaisser son record personnel qui est de 49″03, réussi lors de la finale continentale il y a deux ans.
800 m Femmes (20h18)
Halimah Nakaayi avait créé la sensation aux Mondiaux 2019 à Doha en remportant la finale du 800 m, en 1’58″04, son record personnel. Depuis, l’Ougandaise a vu sa progression, et son calendrier de compétitions, fortement perturbés par la crise sanitaire. Elle a effectué une rentrée en douceur, en 2’00″62 le 19 juin au Meeting de l’Est Lyonnais de Décines. À trois semaines des Jeux, sa sortie sur la piste de Monaco s’annonce comme l’un des moments les plus scrutés de la soirée. De retour à son meilleur niveau, Rénelle Lamote (1’58″01 en 2016) pourrait s’offrir le chrono sous les 1’58 qu’elle espère. Les Britanniques Jemma Reekie (1’58″27) et Laura Muir (1’58″46) seront aussi au départ du Meeting de Monaco.
1500 m Hommes (20h32)
Timothy Cheruiyot, le champion du monde en titre, connaît bien le Meeting Herculis de Monaco. Il s’y est imposé ces trois dernières années sur 1 500 m, brisant à chaque fois la barrière des 3’30 : 3’28″41 en 2018, 3’29″97 en 2019, 3’28″45 l’an passé. Numéro un au bilan mondial de la saison depuis sa victoire en Ligue de Diamant le 28 mai à Doha (3’30’’48), le Kényan sera encore l’homme à battre. Mais le Norvégien Jakob Ingebrigtsen, le cadet de la fratrie scandinave, se pose en sérieux rival. Quatrième aux Mondiaux en 2019, il ne s’est pas encore aligné cette saison sur 1500 m, mais sa victoire sur 5000 m le 10 juin au Meeting de Florence, en 12’48’’45, son record personnel, en dit long sur son état de forme. Tous les deux sélectionnés pour les Jeux, Baptiste Mischler (3’34″30) et Azeddine Habz (3’34″68) devraient profiter d’une course rapide pour se rapprocher de l’élite.
200 m Femmes (20h43)
Le 200 m féminin du Meeting Herculis de Monaco s’annonce comme l’une des affiches les plus alléchantes de la réunion toute entière. Il mettra aux prises, pour la première fois, les deux immenses favorites des Jeux de Tokyo. D’un côté, la Jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce (34 ans), victorieuse des sélections olympiques le 27 juin avec un chrono de 21″79, son record personnel. De l’autre, l’Américaine Gabrielle Thomas, plus jeune de dix ans, authentifiée comme la nouvelle sensation du sprint féminin mondial depuis sa victoire aux sélections olympiques le 26 juin en 21″61, troisième meilleur chrono de l’histoire. Les 8000 spectateurs du stade Louis II retiendront son souffle, mais en gardant un œil sur les autres couloirs. Ils auront belle allure avec la Bahamienne Shaunae Miller-Uibo (22″03 cette année), championne olympique du 400 m à Rio, dont le record personnel sur la distance (21’’74) la place au douzième rang de l’histoire.
3000 m steeple Hommes (20h49)
Djilali Bedrani est un habitué du Meeting Herculis de Monaco. Il s’y est illustré à plusieurs reprises, battant même son record personnel en 2019, en franchissant la ligne en 8’09 »47. Cette année, le Toulousain coaché par Sébastien Gamel tentera d’abaisser sa meilleure performance de la saison (8’15 »87 à Florence, 9e perf mondiale de l’année) afin d’arriver en pleine confiance au Japon. Ses camarades Alexis Phelut (8’18″67), champion de France Elite du 3000 m steeple, et Mehdi Belhadj (8’17″04) seront aussi à suivre.
Longueur Hommes (20h50)
Le concours de longueur promet déjà quelques étincelles, avec les confirmations du Grec Miltiadis Tentoglou et du Jamaïcain Tajay Gayle. Le premier cité, champion d’Europe en titre, a déjà montré qu’il faudra compter sur lui cette saison, s’emparant de la meilleure performance mondiale de l’année, avec 8,60 m le 26 mai dernier. Le second, champion du monde en titre, est pour le moment scotché à 8,27 m, mais a sauté 8,56 m trop venté début juin (+2,5 m/s). Pour sa quatrième participation à Monaco, le détenteur du record du monde du décathlon Kevin Mayer fera sa rentrée au Stade Louis II ce vendredi. En effet, le Montpelliérain avait déjà pris part au saut au saut en longueur en 2016, au lancer du poids en 2018 et au lancer du javelot en 2019. Cette année, il sera aligné une nouvelle fois au concours de saut en longueur où il détient une meilleure marque à 7,80 m réalisé en 2018 à Talence.
800 m Hommes (21h06)
Bien malin celui qui trouvera l’identité du vainqueur, voire des trois premiers. En effet, une flopée d’athlètes entendent jouer leur carte dans la lutte pour la victoire. Citons pêle-mêle l‘Américain Clayton Murphy, meilleur performeur planétaire 2021 en 1’43″17, le Polonais Patryk Dobek (1’43″73), champion d’Europe en salle à Torun, le Britannique Oliver Dustin, auteur de 1’43″82 à Nice le 12 juin, le Botswanais Nijel Amos (1’45″26), détenteur du record du meeting depuis 2019 avec 1’41″89 ou encore le Bosnien Amel Tuka (1’44″76), vice-champion du monde à Doha. Le double champion de France Elite Benjamin Robert, qui avait crevé l’écran l’an passé à Monaco (4e en 1’44″56), est en grande forme et a les moyens d’améliorer ses 1’44″53 actuels. La lutte pour le podium devrait aussi concerner Gabriel Tual (1’44″44), en constante progression en 2021.
1500 m Femmes (21h16)
La course se présente comme un bras de fer entre la Néerlandaise Sifan Hassan, championne et recordwoman du monde, victorieuse sur le mile au Meeting Herculis de Monaco en 2019, et la Kényane Faith Kipyegon, championne olympique à Rio en 2016, médaillée d’or mondiale l’année suivante à Londres. Les deux jeunes femmes se sont rencontrées cette saison à Florence, le 10 juin, pour un premier duel. Safan Hissan l’avait emporté d’un rien sur Faith Kipyegon (3’53″63 contre 3’53″91). Revanche ce vendredi 9 juillet au Stade Louis II ? Invitée de dernière minute, Aurore Fleury, auteure de son record personnel (4’08″14) à Nancy lundi, fera sa première apparition en Diamond League.
100 m Hommes (21h28)
La nouvelle sensation du sprint mondial est américaine. Trayvon Bromell, 25 ans, longtemps perturbé par les blessures (il avait quitté la piste des Jeux de Rio 2016 en fauteuil roulant après la finale du 4×100 m), a pris possession du 100 m depuis le début de la saison. Et il entend bien la conserver au moins jusqu’aux Jeux de Tokyo. Auteur d’un chrono à 9″77 au début du mois de juin en Floride, meilleur temps mondial de l’année, il a confirmé sa supériorité en s’imposant le 20 juin en finale des sélections olympiques américaines (9″80). À Monaco, il sera opposé à son compatriote Fred Kerley, troisième des sélections américaines en 9″86, au Canadien André de Grasse (9″99 cette saison), à l’Italien Lamont Marcell Jacobs (9″95 en 2021), et au Français Jimmy Vicaut (10″17 cette saison, 9″86 en 2015).
3000 m steeple Femmes (21h36)
Beatrice Chepkoech aime Monaco. Et la Principauté le lui rend bien. La Kényane avait écrit une page de l’histoire de la réunion en 2018 en s’offrant le record du monde du 3 000 m steeple. Depuis, elle a effacé un autre record du monde, mais sur route cette fois, en réussissant 14’43 sur 5 km le 14 février dernier dans les rues monégasques. Championne du monde en 2019 à Doha, elle n’a encore jamais décroché une médaille olympique mais compte bien combler ce manque en août prochain à Tokyo. La Bahreïnie Winfred Mutile Yavi (9’02″64), la Kényane Hyvin Jepkemoi (9’04″34) et l’Américaine Emma Coburn (9’08″22) semblent les plus à même de contrecarrer ses plans.
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Crédits photos : STADION