L’athlétisme est toujours l’un des temps forts des Jeux olympiques. Cette édition des JO de Tokyo n’a pas dérogé à la règle, avec d’immenses performances. Orphelin de « La Foudre » Usain Bolt depuis 2017, l’athlétisme planétaire se cherche de nouvelles stars. Plusieurs athlètes ont prouvé au Japon qu’ils détenaient les meilleures cartes pour assurer la succession du Jamaïcain. Retour sur les faits les plus marquants de ces dix derniers jours.
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Allyson Felix, la plus grande
Elle n’a pas attendu l’avènement de Usain Bolt pour crever l’écran. 17 ans se sont écoulés depuis sa première médaille des Jeux d’Athènes. 17 ans, et quatre éditions des Jeux plus tard, Allyson Felix est encore là. Avec cette fois, 11 médailles olympiques autour du cou. L’Américaine, reconvertie dans le tour de piste, est devenue l’athlète la plus médaillée de l’histoire des Jeux. À Tokyo, elle a glané le bronze sur 400 m, et l’or sur le 4x400m. Légendaire.
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Elaine Thompson, la reine du sprint
La sprinteuse jamaïcaine est rentrée dans l’histoire des Jeux olympiques, en devenant la première sprinteuse à réaliser un double doublé. Impériale sur 100-200 m (comme à Rio en 2016), Elaine Thompson a aussi raflé l’or sur le 4×100 m. Aucune athlète n’avait remporté ces trois titres depuis Florence Griffith-Joyner, en 1988. Le tout, avec des chronos supersoniques (10″61, 21″53, et 41″02). La patronne du sprint, c’est bien elle.
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Le 400 m haies en folie
Sans aucun doute deux des courses les plus folles de l’année, voire de l’histoire des Jeux. Sydney Mc Laughlin était déjà la première femme à courir sous les 52 secondes, avec ce nouveau record du monde battu juste avant les Jeux, en 51″90. Poussée dans ses retranchements par sa coéquipière Dalilah Muhammad, elle-même ancienne détentrice du record, la jeune femme de 22 ans remporte le titre en 51″46. Meilleur chrono de l’histoire explosé. En 51″58, Muhammad rentre elle-aussi dans l’histoire. La Néerlandaise Femke Bol (21 ans) s’empare du bronze avec un temps de 52″03.
Côté hommes, la finale était elle-aussi très attendue aux JO de Tokyo. On attendait un duel Karsten Warholm-Rai Benjamin, on n’a pas été déçus. Le premier cité avait battu le record du monde cette année, en 46″70. Mais ce qui s’est passé, ce matin d’août à Tokyo, a dépassé de loin toutes les espérances. Avec un temps supersonique de 45″94, Warholm entre dans la légende en devenant le premier homme sous les 46 secondes. Il devance Benjamin, auteur lui aussi du temps stratosphérique de 46″17. Le troisième, Alison Dos Santos, réalise 46″72, à deux centièmes de ce qui était encore il y a peu le record du monde.
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Yulimar Rojas, la consécration
Depuis le temps qu’elle le cherchait, ce moment est enfin arrivé. Dès le premier essai de la finale du triple-saut féminin, la Vénézuélienne a donné le ton. Avec un saut mesuré à 15,41 m, elle venait d’entrée de jeu de tuer le concours. Le record du monde d’Inessa Kravets (15,50 m), réalisé lors de son année de naissance, n’allait plus tenir. Et c’est au sixième essai, que Rojas a écrit une des plus belles pages de sa carrière, en s’envolant à 15,67 m.
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Sifan Hassan, la patronne du demi-fond
La fondeuse néerlandaise a encore frappé. Sa chute en série du 1500 m a fait le tour du monde. Cela ne l’a pas empêchée, quelques heures après avoir malgré tout remporté sa série, d’empocher l’or sur 5000 m avec une facilité déconcertante. Médaillée de bronze sur 1500 m, Hassan a dominé dès le lendemain le 10 000 m. Après 24,5 km parcourus dans le stade olympique de Tokyo en seulement six jours, le repos est plus que mérité pour l’athlète de 28 ans.
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Neeraj Chopra, à jamais le premier
Les JO de Tokyo sont aussi faits de belles surprises. Pas grand-monde n’attendait Neeraj Chopra à ce stade de la compétition. Avec un jet à 87,58 m dès le premier essai au javelot, personne n’a jamais pu le remonter. Il devient le premier Indien médaillé d’or en athlétisme.
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Mais aussi…
L’Américaine Athing Mu (championne olympique du 800 m et du 4×400 m à 18 ans), le Suédois Armand Duplantis (premier titre olympique pour le recordman du monde de la perche), l’Italien Marcell Jacobs au 100 m (record d’Europe en 9″80), le deuxième titre sur marathon du Kényan Eliud Kipchoge, ou encore la démonstration du prodige norvégien Jakob Ingebrigtsen sur 1500 m (nouveau record olympique et d’Europe en 3’28″32).
Texte : Mathilde L’Azou
Crédit photo : Solène Decosta / STADION