Les Kényans ont réussi un doublé au Marathon de New York où Evans Chebet, déjà vainqueur à Boston cette année, s’est imposé chez les hommes en 2h08’41, et Sharon Lokedi, pour sa première apparition sur la distance, chez les dames en 2h23’23 ce dimanche.
Contrairement à d’autres marathons comme Berlin, le Marathon de New York ne dispose pas d’un parcours très « roulant » et n’a pas recours à des meneurs d’allure capables de protéger les leaders et d’assurer un rythme très soutenu. Et cela s’est traduit par des temps bien loin de ce que l’on a l’habitude de voir ces dernières années sur les autres marathons intégrés au circuit du « World Marathon Majors ». Au moins les principaux acteurs ont-ils soigné le spectacle, avec une arrivée, autant chez les hommes que chez les femmes, qui a rendu son verdict dans les tous derniers kilomètres.
Sous une météo plutôt chaude (23 degrés à l’arrivée des premiers), le Kényan Evans Chebet a remporté la course masculine en 2h08’41, avec quelques secondes d’avance sur l’Éthiopien Shura Kitata (2h08’54). Le Néerlandais Abdi Nageeye, médaillé d’argent des Jeux olympiques de Tokyo et vainqueur du Rotterdam en avril 2022 en 2h04’56, complète le podium en 2h10’31. Evans Chebet, septième meilleur performeur mondial de tous les temps avec 2h03’00 réalisés à Valence en 2020, a profité d’une terrible défaillance du Brésilien Daniel Do Nascimento, parti seul en tête dès le cinquième kilomètre (passage au 10e en 28’42 et au semi en 1h02’22, avec une avance de 2’12 sur ses poursuivants) mais qui a vu cette avance fondre comme neige au soleil à partir du 25e km. Celui qui détient un record en 2h04’51 s’est subitement écroulé à dix bornes du but, laissant Chebet filer vers la victoire. Sa deuxième sur marathon de la saison, après celle décrochée à Boston en avril dernier, en 2h06’51. Son compatriote Albert Korir, lauréat à New York en 2021, se contente de la septième place en 2h13’27.
Partie 25 minutes avant les hommes, à 14h40 heure française, la course féminine a mis du temps à se décanter. Il a fallu attendre les deux derniers kilomètres pour voir la Kényane Sharon Lokedi, revenue dans le peloton de tête au 35e après avoir été décrochée, prendre les choses en main, et placer une mine imparable. La championne NCAA 2018 du 10 000 m a réalisé un véritable exploit en s’imposant pour son premier marathon avec un temps de 2h23’23, sous le regard de son camarade Eliud Kipchoge. Une inexpérience qui n’a pas pénalisé la fondeuse de 28 ans qui devance l’Israélienne Lonah Salpeter (2h23’30) et l’Éthiopienne Gotytom Gebreslase (2h23’39), respectivement vice-championne et championne du monde à Eugene en juillet dernier.
Le forfait de la championne olympique kényane Peres Jepchirchir laissait la voie libre à une autre Kényane, Hellen Obiri, pour sa grande première incursion sur les 42,195 km. Le marathon est une épreuve d’expérience et la championne du monde du 5000 m (2017 et 2019) l’a appris à ses dépens. La cinquième meilleure performeuse mondiale de tous les temps sur semi en 1h04’14, qui a dû lâcher le groupe de tête au 37e km, a rallié la ligne au sixième rang en 2h25’49.
Grand Chelem du Kenya
La prestigieuse course disputée dans les rues de la « Big Apple » était la dernière de l’année sur le circuit des 6 World Marathon Majors (Berlin, Boston, Chicago, Londres, Tokyo et New York). À l’heure des comptes, le Kenya a réussi l’incroyable performance de devenir la première nation à remporter le Grand chelem depuis que le circuit mondial a été élargi à six courses, avec l’ajout du marathon de Tokyo en 2013. Depuis le début de l’année, ils ont fait main basse sur les cinq premiers marathons majeurs du circuit : le double champion olympique Eliud Kipchoge s’est imposé à Tokyo (6 mars) et Berlin (25 septembre), Evans Chebet à Boston (18 avril), Amos Kipruto à Londres (2 octobre) et Benson Kipruto à Chicago (9 octobre).
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Crédit photo : Instagram @nycmarathon