C’est le rêve d’une carrière sportive, peut-être même d’une vie. Participer à des Jeux olympiques dans son pays. Flavie Renouard a réalisé les minima pour les JO de Paris 2024 en juillet dernier grâce à un chrono de 9’19″07 sur 3000 m steeple. Quelques jours plus tard, la pensionnaire du Caen Athlétic Club a remporté la médaille d’argent aux Championnats de France à Albi avant de décrocher sa place pour les Championnats du Monde de Budapest (19 au 27 août 2023). Des étoiles plein les yeux, la Normande de 22 ans s’est confiée à Stadion.
— Flavie, êtes-vous retombée sur terre depuis le 23 juillet ?
Après la Diamond League de Londres, je suis bien redescendue et j’ai vite enchaîné avec les Championnats de France Elite. Il y avait encore beaucoup d’émotion et j’étais toujours sur mon petit nuage. Après Albi, j’ai enfin pris conscience de la performance que j’avais réalisée et je suis repartie à l’entraînement à fond.
— À quoi avez-vous pensé en lisant votre chrono sur le panneau d’affichage ?
La course s’est super bien passée. J’étais avec un petit groupe de filles mais nous n’étions pas sur des bases très rapides, ce qui me fallait pour commencer prudemment ma course avant de finir fort sur le dernier 1000 m. La lumière rouge était réglée sur 9’23 (minima pour les Mondiaux et les JO), je la double au dernier tour et je sens que je fais moins que ce chrono. Quand je franchis la ligne, je sais que j’ai réalisé les minima mais je ne vois pas mon chrono. Je vais directement voir mon père et je suis très contente, remplie d’émotion. Et puis mon chrono s’affiche, je vois que j’ai cassé la barre des 9’20 avec un temps de 9’19″07 (ancien record : 9’29″10). Un moment extraordinaire !
— Avez-vous eu l’occasion de revoir votre course ? Voyez-vous déjà des axes d’amélioration ?
J’ai revu la fin de ma course et les émotions sont un peu remontées. Tactiquement, si j’avais essayé de partir plus vite et d’être encore plus régulière, il y avait quelques secondes à grappiller. C’est sûr qu’il y a encore et toujours des points techniques à améliorer comme quelques barrières mais c’était vraiment correct dans l’ensemble.
— Vous voilà deuxième performeuse française de tous les temps derrière Alice Finot… Qu’est-ce que ça représente pour vous ?
Avec mon ancien chrono réalisé à Barcelone (9’29″10) deux semaines auparavant, j’étais déjà la troisième meilleure performeuse française de tous les temps et maintenant deuxième… c’est encore mieux et ça me donne envie d’être la première. Faudra être patiente et travailler dur pour cela. Il n’y a pas de limites à mes performances, je franchirai les étapes les unes après les autres. Je pense avoir une belle marge de progression.
— Est-ce que les derniers chronos réalisés par Alice vous boostent ?
Oui bien sûr ! Ça me donne envie de faire des chronos de ouf et d’essayer petit à petit d’être dans le top français voire européen et mondial. C’est super parce que je m’approche vraiment de son chrono au fur et à mesure donc c’est cool.
— Quelles sont vos ambitions à Budapest ?
Je suis très heureuse d’aller à ces Championnats du monde de Budapest. Je vais profiter à fond, ça va être une expérience de ouf. Au niveau de la performance, je vais tout donner pour essayer d’aller en finale parce que je sais que ça va être hyper dur. Nous sommes dans un mouchoir de poche entre les Européennes, les Africaines et les Américaines. Seules les cinq meilleures des trois séries iront en finale (27 août) sans repêchage au temps donc il va falloir vraiment tout donner sur la fin pour essayer d’être dans les cinq premières de ma série. L’objectif reste d’atteindre cette finale.
— Vous avez aussi réalisé les minima olympiques de Paris 2024, vous êtes déjà libérée d’un poids important. Est-ce un rêve qui se réalise ?
Faire les Mondiaux à Budapest et les Jeux olympiques de Paris 2024, c’est juste énorme ! Les JO, c’est juste un rêve d’enfant qui se réalise. J’ai hâte d’être à Paris et de profiter à fond. Je devrais être prête mentalement à entendre mon nom dans le stade. C’est vrai que ma perf’ à Londres m’a soulagée, je sais maintenant que je n’aurai pas à courir après les minima l’année prochaine. Je pourrais m’entraîner sereinement et essayer de passer des caps. Pourquoi pas battre de nouveau mon record personnel, tout est possible.
— Vous avez découvert l’équipe de France seniors lors des Championnats d’Europe 2022 de Munich puis lors des championnats d’Europe par équipes 2023 à Chorzow. Que retenez-vous de ces deux compétitions ?
J’adore l’ambiance avec l’équipe de France. Les jeunes et les moins jeunes sont réunis, c’est cool de pouvoir parler avec tout le monde et se mélanger un peu, même si c’est vrai que bien souvent les membres d’une discipline restent ensemble. Il y a une émulation vraiment positive dans cette équipe et c’est une expérience dingue. Quand on est sur la piste, on a juste envie de se transcender pour représenter au mieux le maillot de l’équipe de France. Aux Championnats d’Europe à Munich puis par équipes à Chorzow, j’ai donné le meilleur de moi-même et j’ai encouragé les Bleus. Au final, c’est un sport individuel mais il y a quand même une dimension d’équipe et de partage. À Munich, j’ai été beaucoup en contact avec Rénelle Lamote et Renaud Lavillenie qui ont été de bon conseil pour mon premier grand championnat seniors.
— Vous êtes en alternance au Crédit Mutuel jusqu’aux JO de Paris 2024. Vous semblez très bien gérer votre double projet ?
Cela se passe très bien. Je m’occupe surtout de l’événementiel, de la communication et du marketing du Crédit Mutuel en interne. Je m’entends très bien avec les collègues et je suis arrivée à me libérer du temps pour les entraînements. Au lieu de faire 35 heures, je n’en fais que 25. Le Crédit Mutuel est à fond derrière moi, il me porte et c’est un peu grâce à cet environnement de travail et aussi familial que j’arrive à percer. J’ai besoin de faire autre chose que de l’athlétisme et quand je me sens bien au boulot, en général je me sens bien sur la piste. Comme j’ai été blessée cet hiver, cela me faisait du bien d’aller travailler et penser autre chose qu’à l’athlétisme. J’ai trouvé un bon équilibre.
— Heureuse de faire partie de la famille d’ASICS ?
Très heureuse même ! J’ai toujours couru avec des baskets ASICS depuis petite. Je me suis naturellement tournée vers eux depuis début 2022. J’apprécie la simplicité de la marque ainsi que son honnêteté. Les produits évoluent bien et le choix est très varié.
— On vous a souvent vu cet été avec les pointes Metaspeed LD. Quel est votre avis sur la paire ?
La Metaspeed LD a tellement bien évolué cette année et je me sens hyper bien dedans. Elles sont tellement confortables. Je peux tout faire avec cette paire. Je fais toutes mes séances et mes courses avec ces pointes. Être bien ses baskets, cela joue dans les performances.
— Quels sont les points forts de la marque ?
J’aime bien tous les produits de la marque, je porte même des baskets ASICS dans la vie de tous les jours. C’est une chance qu’ASICS soit mon équipementier et que je puisse porter leurs vêtements sans avoir à acheter des chaussures, des t-shirts ou encore des brassières. Je suis fière d’être ambassadrice d’ASICS et de représenter les belles valeurs de la marque. Son slogan « un esprit sain dans un corps sain » est pour moi une valeur que j’affectionne tout particulièrement. ASICS est vraiment attentive avec mes différents besoins au quotidien.
Les séries du 3000 m steeple femmes aux Mondiaux de Budapest se dérouleront le mercredi 23 août à 19h45.
Propos recueillis par Dorian Vuillet
Crédit photo : Julie Fuster / STADION
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