Carnet de bord d’Agnès Raharolahy en stage avec l’équipe de France d’athlétisme à Potchefstroom

15 mai 2023 à 18:52

À l’occasion d’un stage avec l’équipe de France d’athlétisme pendant trois semaines, Agnès Raharolahy a déposé ses valises à Potchefstroom, ville sud-africaine avec un nom difficile à prononcer sans faire une faute et qui ferait un carton au Scrabble ! La médaillée de bronze des Championnats d’Europe en salle sur 800 m a accepté de faire partager son séjour et sa préparation aux lecteurs de Stadion. Dans ce carnet de bord, la pensionnaire du Nantes Métropole Athlétisme évoque son arrivée au camp d’entraînement, ses séances et l’ambiance au sein du groupe à « Potch ».

Potchefstroom, son nom exotique, ses 1400 m d’altitude pour parfaire la condition des demi-fondeurs et ses 30 degrés minimum garantis : Agnès Raharolahy se réchauffe en plein coeur du printemps, à deux heures de route de Johannesbourg. Pour la troisième fois après 2015 et 2016, l’élève d’Emmanuel Huruguen a profité pendant trois semaines (jusqu’au 10 mai) d’un cadre somptueux et d’installations idéales : stade en herbe, salle de musculation dernier cri, des piscines et une ambiance conviviale. La spécialiste du 800 m se donne toutes les chances de bien attaquer la saison estivale qui devrait l’emmener jusqu’aux Championnats du monde de Budapest (Hongrie, du 19 au 27 août 2023).

 

Dimanche 16 avril

Ça y est, c’est le départ. Toujours un peu d’appréhension au moment de refermer la porte de l’appart derrière moi. Un dernier regard aux chats, une dernière vérification que j’ai l’essentiel et je tourne la clé dans la serrure. Je pars pour quasiment un mois, la dernière fois que je suis partie si longtemps c’était lors des championnats du Monde de relais à Yokohama (Japon) en 2019. J’appréhende, mais j’ai hâte, je vais retrouver une partie des filles avec qui je me suis entraînée à Monte Gordo (Portugal) cet hiver pendant un autre camp d’entraînement et avec lesquelles ça a matché direct. Je sais que ça va me faire du bien. Ça va me remettre dans le bain après la coupure post Istanbul. On va tous se tirer vers le haut et ça va me donner le plein d’énergie et de motivation pour le reste de la saison.

 

Jeudi 20 avril

Déjà quelques jours que nous avons posé nos valises à Potchefstroom. Tout se passe très bien. La première semaine est une semaine plutôt tranquille pour laisser le temps de récupérer du long voyage et laisser le corps s’acclimater à l’altitude. On sent sur les premiers footings que le souffle est un peu plus court donc le programme des 3 premiers jours sera essentiellement décrassage, mobilité, renforcement et petite musculation. Les séances un peu plus intensives commenceront la semaine prochaine.

L’ambiance au sein du groupe est super bonne, la première semaine c’est toujours celle où on est encore plein d’énergie et où le soir on enchaîne des parties de Uno ou Undercover. Et plus on avance dans le stage, plus on sent que la fatigue est présente et on va se coucher un peu moins tard pour bien récupérer. Surtout que bizarrement ici on est tous réveillés très tôt (sauf Aurore Fleury et Alice Finot, qui sont toujours les dernières à arriver au petit déj’ !)

 

Lundi 24 avril

Avec Léna Kandissounon, on attaque la semaine par une séance de rythme sur la belle piste en herbe de Potch. Au programme 2x8x100m en 14 secondes avec 1’ de récup et 7’ entre les deux blocs. On sent encore bien les effets de l’altitude, après 5×100 m on est toutes les deux en train de bien ventiler alors qu’en plaine je pense qu’on aurait potentiellement trouvé la récup un peu longue. Une petite sieste et ça repart, cette fois-ci, fartleck avec Charlotte et Julia sur le parcours réservé aux sorties longues, une longue ligne droite en terre rouge pour changer un peu de la piste et s’éloigner de la ville et de la circulation.

Nos coachs ont essayé de s’accorder du mieux qu’ils pouvaient pour qu’on ait un maximum de séances en commun mais pas facile sur cette période. J’ai fait une coupure de quasiment 10 jours après Istanbul et j’ai fait le choix avec mon entraîneur (Emmanuel Huruguen) de reprendre progressivement. Les filles, elles, sont un peu plus avancées dans la reprise, et en plus de ça nos entraînements de base sont assez différents donc forcément tout ne peut pas coller.

 

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Agnès Raharolahy (@agnes_raharolahy)

 

Mercredi 26 avril

La piste sur laquelle on va habituellement n’est pas accessible aujourd’hui car il y a un meeting organisé le soir donc au choix une piste à 1h30 de route ou la piste en herbe. J’ai 2x4x200m rythme 800 et je décide de rester sur la piste en herbe. Après 6×200 m petite douleur au mollet qui se réveille… et je me dis que ça ne serait pas raisonnable de finir la séance à tout prix pour me traîner une douleur sur toute la fin du stage. Douleur dû à l’instabilité de l’herbe ? Peut-être !

Visiblement c’est une pathologie qui arrive fréquemment avec les terrains instables mais c’est aussi une douleur que j’ai déjà eue après un entraînement sur piste donc peut-être que ça serait survenu dans tous les cas. Peut-être si je me prends un éclair ️sous la tempête et que j’ai le pouvoir de remonter le temps je pourrais voir ce qu’il se serait passé si j’avais décidé d’aller sur la piste en tartan (poke Mehdi Belhadj) !

Bref, obligée de calmer un peu pendant trois jours. C’est toujours frustrant et ça mine un peu le moral quand ça arrive en stage parce qu’on a envie de s’entraîner avec les autres quand on les voit faire des grosses séances, parce qu’on est là exclusivement pour l’entraînement et qu’on n’a pas tous les à côté de la vie de tous les jours pour nous changer les idées. Je me retrouve donc à faire des 1’/1′ sur elliptique et à remplacer une séance de côtes par un entraînement sur assault bike… jamais ce qu’on aime mais on s’adapte pour faire au mieux et on a de la chance, le complexe de Potchefstroom est superbement bien équipé !

 

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Agnès Raharolahy (@agnes_raharolahy)

 

Lundi 1er mai

Retour à la normale. Mon mollet est encore un tout petit peu sensible mais hier j’ai fait une séance courue et ça n’a pas empiré donc on repart sur la semaine prévue. La semaine se passe super bien, je recommence à faire des séances sur un rythme qui me plait plus, jusqu’ici mis à part la séance de 100m avec Léna, c’était plutôt du long (pour moi !) sur un rythme plus lent que le rythme 800. Là ça y est on remet des choses qui vont un peu plus vite, des 250 m sur la piste, des 300 m avec des allures changeantes, des côtes qui piquent fort. Tout ce que j’aime. C’est dur pendant l’effort, je me plains un peu, mais au fond j’aime bien ! J’aurais arrêté depuis bien longtemps l’athlétisme sinon !

 

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Agnès Raharolahy (@agnes_raharolahy)

 

Mardi 9 mai

On a fait le choix de repousser la dernière grosse séance du stage à ce matin à cause des conditions climatiques. Charlotte Pizzo et Julia Chérot font un 1000 m rapide et 2×200 m et moi je me greffe à la séance mais je ne fais que 600 m sur leur rythme du 1000 et je termine par 4×200 m. C’est toujours sympa de faire des séances à plusieurs et dans un esprit hyper sain. Je pense qu’on n’en retire que du bénéfique, on se motive, on repousse nos limites un peu plus loin et on est content quand on finit avec une bonne séance.

 

Mercredi 10 mai

Dernière matinée ici… Hier soir on a fait des parties de Uno qui ont fini en fous rires grâce aux gages des perdants. Les sentences étaient, sans le faire exprès, dans le thème de Koh-Lanta du même jour : des dégustations sympas, œuf cru, piment, pâté pour chats. En tout cas, heureusement pour moi, je n’ai perdu aucune partie ! En tout cas, c’était une super soirée qui continuera de nous faire sourire quand on y repensera et qui clôture le stage en beauté.

Il est maintenant temps de clôturer ce carnet de bord, je ne retiens que du positif de ce stage : un super groupe, des supers coachs, une super ambiance. Vivement le lancement de la saison estivale pour retrouver tout le monde !

Suivez les aventures d’Agnès Raharolahy sur son compte Instagram @agnes_raharolahy

Crédit photo : Agnès Raharolahy

ARTICLES RÉCENTS
Cross d’Allonnes 2024 : Jimmy Gressier en terrain conquis

Cross d’Allonnes 2024 : Jimmy Gressier en terrain conquis

Pour cette 60e édition du Cross d'Allonnes, Jimmy Gressier a pris le meilleur face aux spécialistes des haut plateaux et s'offre un deuxième succès après celui acquis en 2021. Dix ans après le dernier podium d’une Française, Manon Trapp s'est classée troisième et...

NOUVEAUTÉS
NOUVEAUTÉS

NEWSLETTER

Rejoignez nos 30 000 abonnés pour ne rien manquer de l'actualité de l'athlétisme, du running et du trail !