Des conditions idéales sont attendues pour la quatrième édition du Marathon du Golfe de Saint-Tropez, organisée ce dimanche 24 mars, qui sera le support des Championnats de France de la spécialité. Une compétition à laquelle Alexandre Bourgeois et Augustine Emeraux-Lombard paraissent les mieux armés pour couper la ligne d’arrivée en premiers. Floriane Hot, championne du monde des 100 km en 2022, aura également son mot à dire.
Lancé en 2019, le Marathon du Golfe de Saint-Tropez a très vite trouvé sa place dans le calendrier running provençal où des coureurs venus des quatre coins de l’Europe se pressent. Si trois éditions (2020, 2021 et 2022) ont dû être annulées en raison de la crise sanitaire, la dynamique a été relancée l’an dernier avec plus de 3000 finishers sur l’ensemble des épreuves du programme (marathon, marathon relais par équipe de 4 et de 2, semi-marathon, 10 km et Transgolfe de 18 km). L’événement, qui est un rendez-vous incontournable des coureurs à pied de la région, continue d’attirer les foules avec près de 4000 coureurs dans les épreuves open en 2024. Le Marathon du Golfe de Saint-Tropez, c’est tout d’abord une fête. Une fête où champions et anonymes sont réunis par la passion de la course à pied, dans une ambiance chaleureuse et conviviale.
Il n’y a pas eu de Championnats de France en 2023
Les titres mis en jeu auront d’autant plus d’attrait que le rendez-vous national des 42,195 km ne s’est pas tenu en 2023. Ce dimanche, 350 coureurs sont engagés dans le cadre des Championnats de France de marathon 2024. Si plusieurs leaders, en préparation pour les Championnats d’Europe de Rome (7 au 12 juin) et pour Jeux olympiques de Paris (1er au 11 août pour les épreuves d’athlétisme), ont fait l’impasse sur cet événement, l’épreuve va mettre en lumière d’autres fondeurs tricolores, désireux d’en profiter, à commencer par Alexandre Bouregeois chez les messieurs.
Alexandre Bourgeois, trois ans après ?
Qui va succéder à Duncan Perrillat au palmarès des Championnats de France de marathon à Deauville en 2022 ? En regardant la liste des engagés, Alexandre Bourgeois fait figure de favori. Pour sa première incursion sur la distance, lors des Championnats de France de marathon à Rennes en 2021, le pensionnaire Dijon Université Club avait pris la deuxième place de ce championnat en 2h16’52 (troisième au scratch) derrière Duncan Perrillat lequel avait été déclassé au motif qu’il ne portait pas le maillot de son club, héritant à juste titre donc de la médaille d’or.
Ce dimanche, le protégé de Thomas Dufresne souhaite monter sur la plus haute marche du podium dans les règles de l’art, alors que sa compagne, son fils d’un an et son frère jumeau Matthieu lui aussi très bon marathonien (2h21’19 en 2022), seront présents pour l’accompagner et l’encourager. « Mon objectif, c’est d’aller chercher le titre, un titre que j’avais obtenu en 2021 suite à l’oubli de maillot de club de Duncan. Cette année, j’aimerai gagner sans passer par cette voie. »
Le banquier de profession (Banque Populaire), détenteur d’un record sur la distance reine de la course à pied en 2h14’47 (Valence en 2022), « trouve dommage qu’il n’y ait pas plus de densité. On doit être trois à avoir un record en dessous des 2h20. Quand on voit le niveau français actuel sur marathon, c’est dommage qu’il ne soit pas plus mis en valeur à l’occasion de ce championnat. »
Valence en premier choix
Alexandre Bouregois s’est préparé spécifiquement pour le Marathon de Valence en 2023 mais il est malheureusement tombé malade quatre jours avant l’échéance, mettant le clignotant au bout de 15 km d’effort. « Je me suis servi de cette préparation à Valence pour continuer sur ma lancée sur ce championnat. Toutefois, j’ai moins fait en kilométrage avec une moyenne de 120/130 km hebdomadaire, avec une grosse semaine à 145 km et de belles sorties longues en solitaire. Je suis assez confiant, mais on verra comment les jambes répondent parce que sur un marathon on part toujours dans l’inconnu. La distance ne me fait plus peur donc on va bien s’amuser avec les autres Français en lice. J’espère porter haut les couleurs de mon club du Dijon Université Club ! »
Un parcours tantôt plat, tantôt vallonné
La magie du Marathon du Golfe de Saint-Tropez réside évidemment dans son décor. L’équipe d’Azur Sport Organisation propose un somptueux mais difficile parcours, longeant vignobles et bord de mer, entre le Pont du Préconil à Sainte-Maxime (départ à 8h00) et Cavalaire-sur-Mer. Entre les deux, les participants exploreront six autres communes du golfe, à l’instar de la mythique ville de Saint-Tropez à la mi-course (Grimaud, Gassin, Cogolin, Saint-Tropez, Ramatuelle, La Croix-Valmer). La principale difficulté du tracé se situe dans le secteur des collines de Ramatuelle, environnement exceptionnel préservé, entre le 30e et le 35e km. Voir si le vent est favorable ou non dans les derniers kilomètres, ce qui aura bien entendu un impact sur les chronos, certes il est vrai assez anecdotique au vu du profil du circuit.
« On est sur un parcours un peu atypique avec 350 m de D+, ça ne va pas être une course à chrono donc l’objectif, c’est vraiment le titre », conclut Alexandre Bouregois qui aura comme principaux adversaires les représentants de l’Athlé Provence Clubs Julien Navarro (2h15’43 en 2023, frère de Nicolas), Fouad Latreche (2h18’49 en 2021) et Ronald Villy (2h20’52 en 2023) ainsi que Benjamin Polin (2h23’02 à Paris en 2023, Athlétic Vosges Entente Clubs), champion de France des 100 km en 2022 et 2023. Visage bien connu des des bitumes nationaux, Alaâ Hrioued (record en 2h15’30 en 2023, deuxième au scratch à Rennes en 2021 devant Alexandre Bourgeois), athlète marocain pensionnaire du Coquelicot 42, bien qu’il ne puisse prétendre au titre de champion de France, sera aussi là pour jouer la victoire.
Augustine Emeraux-Lombard en pole
Chez les féminines, Anaïs Quemener, vainqueure en 2022 à Deauville, ne courra pas après un deuxième mandat consécutif aux Championnats de France de marathon. Alors qu’on retrouve une densité aux alentours des 2h45, Augustine Emeraux-Lombard (26 ans) semble la plus à même de reprendre le flambeau. La sociétaire du Nancy Athlétisme Métropole qui possède un temps de référence en 2h36’36 établi le 3 décembre dernier à Valence, visera une première couronne nationale dans le Var, pour ce qui sera seulement sa troisième expérience sur marathon.
« Ma préparation a été plus courte que lorsque j’ai préparé Valence en 2022 et 2023 mais je suis prête et j’ai hâte d’en découdre. J’aime bien avoir des courses intermédiaires pour savoir où j’en suis dans ma préparation. J’aurai dû participer au semi-marathon de Cannes le 3 mars qui a malheureusement été annulé pour cause de météo défavorable. donc je n’ai pas de repères mais j’ai fait de très bonnes séances avec pas mal de bornes. Je sais que je pars avec la meilleure performance des engagées. L’objectif sera d’aller chercher une place plutôt que le chrono, sachant que le parcours ne va pas être roulant et qu’il est annoncé avec beaucoup de dénivelé, notamment à partir du 30e km, mais je me suis préparée à ça. Il faudra courir intelligemment. Depuis décembre, je suis soutenue par Alltricks avec adidas donc j’ai hâte de pouvoir performer avec leurs équipements. »
Floriane Hot en embuscade
La protégée de Frédéric Fabiani devra toutefois faire face à la concurrence incarnée par Floriane Hot (2h41’28 à Valence en 2021), championne du monde des 100 km en 2022 et détentrice du record d’Europe des 100 km, qui sera une candidate très sérieuse à la breloque. À l’image d’Alexandre Bouregois, ce sont de jeunes parents qui sont amenés à truster les avant-postes ce dimanche : Voilà neuf mois (en juin dernier) que Floriane Hot a donné naissance à leur premier fils, Nino.
« Ma préparation s’est globalement bien passée, nous confie la représentante de l’Athlé Provence Clubs. C’était une préparation différente des autres prépa marathon où j’ai fait moins de piste mais plus de dénivelé car le parcours va être bien casse-pattes. On a pu aller le repérer deux fois avec Nicolas (Navarro, son compagnon) et Julien (Navarro) donc ça me permettra d’avoir quelques repères. L’objectif sera de me donner à fond, et puisque ce sera compliqué de jouer son meilleur chrono sur ce parcours, j’essaierai d’aller chercher la meilleure place possible. »
Nous suivrons également de près Françoise Parage, (2h41’58 en 2023, A Six Fours), Emilie Tissot (2h45’47 en 2023, Vendenheim Athlé), Mylène Da Costa Reis (2h46’35 en 2023, As Municipale de Pau) et Fanny Malagré (2h47’21, Stade Rennais Athlétisme) qui semblent les athlètes les plus à même d’accrocher le bon wagon.
Crédits photos : STADION
