Pour cette deuxième journée des Championnats de France Elite en salle, la piste du Stadium Jean-Pellez à Aubière a une nouvelle fois prouvé qu’elle était extrêmement rapide et propice à des performances de choix. Just Kwaou-Mathey a dominé le 60 m haies devant ses aînés Pascal Martinot-Lagarde et Dimitri Bascou, tandis que Gilles Biron et Muhammad Abdallah Kounta, sur 400 m, et Makenson Gletty, à l’heptathlon, ont fait un grand pas vers le rendez-vous continental de l’hiver à Istanbul.
Tous les spectateurs du Stadium Jean-Pellez savaient qu’il ne fallait pas quitter les tribunes avant la finale du 60 m haies masculin, placée en épreuve de clôture. Au terme d’une course passionnante, Just Kwaou-Mathey (23 ans) décroche la palme en 7″53 devant les expérimentés Pascal Martinot-Lagarde (31 ans) et Dimitri Bascou (35 ans), tous les deux crédités d’un 7″58. L’or, le record personnel et la meilleure performance tricolore de la saison pour le hurdler de l’Evreux AC.
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« Je ne pourrais pas vous faire la moindre analyse de ma course, je ne pensais qu’à gagner. J’étais tellement concentré qu’entre le coup de feu et le moment où je casse sur la ligne, c’est passé en un claquement de doigts. Comme j’étais décalé au couloir 3, je n’étais pas à côté de Pascal et Dimitri, et ça m’a peut-être aidé puisque j’étais focus sur mon couloir », relevait le désormais septième meilleur performeur français tous temps. Déjà projeté sur les Championnats d’Europe en salle d’Istanbul (2 au 5 mars), le médaillé de bronze de Munich l’été dernier sur 110 m haies s’y voit courir « encore plus vite ».
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Makenson Gletty devient le sixième meilleur performeur de tous les temps à l’heptathlon avec un total au-delà des 6000 points. « C’était un week-end très mouvementé où il y a eu des hauts et des bas, confie le combinard niçois après son 1000 m record. Mais j’ai su rebondir à la suite de certains points négatifs, notamment à la perche. Avec ce que j’ai envoyé au 1000 m, cela donne un beau résultat. » Il a couvert le 60 m inaugural en 6″94, enchaîné avec un bond à 7,18 m à la longueur, projeté le poids à 15,73 m puis culminé à 1,94 m à la hauteur. Ce dimanche, l’élève de Rudy Bourguignon a franchi les cinq haies en 8″01 et une barre record à 4,85 la à la perche. Gletty a conclu avec son meilleur temps de 2’37″57 pour les cinq derniers tours de piste. Total : 6090 points, huitième performance mondiale de l’hiver à l’heptathlon.
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Tout le monde attendait avec impatience la finale du 400 m et les spécialistes tricolores n’ont pas manqué le rendez-vous. Après des séries supersoniques et cinq des six finalistes crédités d’un temps sous les 47 secondes, on pouvait s’attendre à explication explosive. Gilles Biron a survolé les débats et a pulvérisé son record personnel d’une demi-seconde, en 46″11 (ancien : 46″60). Le sprinteur du Madinina Athlétisme empoche un ticket direct pour la Turquie et réalise la neuvième meilleure performance européenne de l’hiver. « Malgré la fatigue, la joie enlève tout le lactique et je suis hyper fier de moi ». Médaille d’argent pour Muhammad Abdallah Kounta qui descend une nouvelle fois sa marque cet hiver après une dernière ligne droite de feu et s’acquitte également des minima avec ses 46″28.
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Chez les femmes, 100% record personnel également pour le podium. Camille Seri empoche un deuxième titre national consécutif en 52″48. « C’est énorme pour moi de faire ce temps en menant la course ». L’espoir Louise Maraval, récente championne de France espoirs de la distance, met une seconde et demi à son meilleur chrono (53″85, à six centièmes du record de France espoirs de Sokhna Lacoste). Devant son public, la locale Marjorie Veyssiere s’offre la médaille de bronze en 53″01.
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Les quatre favorites du 800 m féminin avaient répondu présentes en série. En finale, la surprise était de ne pas retrouver Agnès Raharolary sur le podium (4e en 2’06″16). C’est au bout du suspense que Charlotte Pizzo s’est imposée dans un temps de 2’05″82 devant Lena Kandissounon (2’05″82). Agathe Guillemot (2’05″97). Du côté des hommes, pour le suspense, il faudra repasser. Benjamin Robert a glané sa sixième médaille d’or consécutive aux Championnats de France Elite (salle et piste confondus) en 1’47″84. Sur 1500 m, Azeddine Habz (3’40″93) n’a pas eu à forcer son talent pour s’emparer du titre hexagonal. Le deuxième performeur français sur la distance devance Louis Gilavert (3’41″37) et Benoît Campion (3’41″66).
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Sacré champion de France Elite en salle du triple saut avec une marque à 16,95 m, onze ans après son premier titre indoor ici même à Aubière, Benjamin Compaoré a une fois de plus rappelé que les années n’avaient pas de prise sur lui. Ce n’est toujours pas aujourd’hui qu’il sera dit que le champion d’Europe 2014 de Zurich a subi la loi des jeunes pousses aux dents longues. Une performance qui lui permet de reléguer son dauphin, Kevin Drilla, à plus d’un mètre (15,93 m), son élève Enzo Hodebar (15,87 m) complétant le podium. Toujours dans le bac à sable, Tiphaine Marchant a été extrêmement patiente et a sorti son meilleur saut au dernier essai à la longueur. Avec 6,56 m, la sauteuse d’Amiens s’est adjugée la première place du concours. « C’était incroyable. Tout le concours, j’étais perdue car je n’arrivais pas à prendre mes repères sur la course. Physiquement, cela allait mais mentalement, j’étais lessivée. Au dernier, j’ai tout tenté sachant que j’avais de toute façon un podium ». Longtemps en tête, la championne du monde 2014 en salle Éloyse Lesueur-Aymonin s’est classée deuxième avec 6,41 m, un centimètre devant la Nantaise Rougui Sow.
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Pas de nouveau titre pour Thibaut Collet. Alors qu’il arrivait avec une meilleure marque à 5,81 m, le Grenoblois n’aura franchi que son unique barre de rentrée à 5,50 m. Le titre revient à Alioune Sene, qui a effacé la barre des 5,60 m au premier essai alors que Valentin Lavillenie a dû s’y employer à deux reprises pour passer cette hauteur. Depuis le mois de décembre, le perchiste du CA Montreuil 93 doit combattre ses démons intérieurs. « J’ai eu d’énormes blocages en début de saison. À partir de là, il était devenu impossible de piquer. Je n’avais qu’une hâte : retrouver le Stadium Jean-Pellez. En revenant, j’ai fait des séances pas trop mal. Mais je suis mal retombé sur le tapis et je me suis tordu la cheville. »
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Texte : Coline Balteau
Crédits photos : Gaëlle Mobuchon / STADION
