Championnats de France Elite en salle : Les athlètes à suivre à Aubière

17 février 2023 à 15:55

Après Miramas en 2022, c’est au tour d’Aubière d’accueillir les Championnats de France Elite en salle ces samedi 18 et dimanche 19 février 2023, une compétition qui promet beaucoup, avec la présence de plusieurs stars de l’athlétisme tricolore. Ce grand rendez-vous national indoor ne manque pas d’enjeux, avec des titres nationaux à aller chercher, mais aussi des minima à décrocher pour les Championnats d’Europe en salle à Istanbul, en Turquie (2 au 5 mars). On passe en revue les principaux favoris, épreuve par épreuve. Décryptage !

 

60 m

N’ayant pu défendre son titre l’année passée en raison de sa rééducation suite à une blessure, Cynthia Leduc est bel et bien de retour avec un chrono de 7″35 cet hiver et tentera de décrocher une troisième couronne sur la ligne droite après celles acquises en 2020 et en 2021. La sprinteuse d’Annecy Haute-Savoie Athlétisme y trouvera une belle opposition incarnée par Mallory Leconte qui veut prolonger son règne national sur 60 m, alors que Marie-Ange Rimlinger pourrait créer la surprise.

Du côté masculin, Jimmy Vicaut est absent, et difficile de dire qui lui succédera. Toutefois, Méba-Mickaël Zézé, en grande forme, tentera une nouvelle fois de se débarrasser une bonne fois pour toute des minima pour Istanbul fixés à 6″63. Il a été flashé en 6″66 à Paris (11 février) et en 6″70 à Liévin (15 février). Derrière, Aymeric Priam (6″69), William Aguessy (6″70) et Jeff Erius (6″70) se tiennent dans un mouchoir de poche. Plus globalement, avec 14 sprinteurs en 11 centièmes, la ligne droite masculine s’annonce indécise.

 

200 m

En l’absence de la championne en titre Sokhna Lacoste qui s’alignera sur 400 m, c’est à Marie-Ange Rimlinger que revient la faveur des pronostics grâce à ses 23″76 à Miramas dimanche dernier. Diana Iscaye aura un tour de piste pour montrer tout son talent. Créditée d’un 23″81 le 4 février à Eaubonne, c’est le deuxième chrono le plus rapide de la carrière de l’athlète du Pays de Fontainebleau dont les temps sont meilleurs en indoor. Une bataille est également attendue sur le 200 m masculin.

Harold Achi-Yao caracole en tête des engagés en 21″06 et peut viser un premier chrono sous les 21 secondes en salle, lui qui a déjà couru en 20″61 à l’extérieur. Il devra se méfier de Jehan Anicet (21″15). Maxime Lancelot (21″19) tentera de monter sur la boîte après avoir échoué à un centième du podium l’année passée. Les séries, qui conditionneront l’attribution des couloirs en finale, seront primordiales.

 

400 m

Sur le double tour de piste, Camille Seri est candidate à sa propre succession. La Niçoise spécialiste du 400 m haies est en grande forme, comme en témoignent ses 52″79 réalisés le 28 janvier dernier à Nantes, descendant pour la première fois sous la barre des 53 secondes en indoor. Marjorie Veyssière (53″58), Laurine Xailly (53″92) et Sokhna Lacoste (53″97) sont ses plus proches poursuivantes.

Lors du Meeting de Miramas le 3 février, Muhammad Abdallah Kounta a mis le turbo en réalisant 46″67. Ce temps, office de record indoor, n’est qu’à trois dixièmes des minima pour Istanbul. Gilles Biron (46″82) s’avance comme son principal concurrent. Alors qu’il vient de réaliser 47″01 à Metz sur 400 m, Victor Coroller aura une carte à jouer. La lutte s’annonce belle.

 

800 m

Agnès Raharolahy (2’00″83), Léna Kandissounon (2’01″31) et Charlotte Pizzo (2’02″18) déjà sélectionnables pour les championnats d’Europe en salle, vont pouvoir offrir une belle bagarre pour l’or. Avantage à Agnès Raharolahy, la championne en titre. Il y a tout juste un an, la représentante du Nantes Métropole Athlétisme battait son record personnel en 2’03″93 lors de ce rendez-vous national. Ce week-end, elle débarque dans le Puy-de-Dôme avec un temps de référence de 2’00″83, réalisé à Val-de-Reuil le 4 février.

En quête des 1’46″75 pour se rendre directement à Istanbul, Benjamin Robert reste sur deux victoires de prestige au Meeting de Metz (1’47″04 le 11 février) et au Meeting de Liévin (1’46″78, le 15 février), où il est resté à trois centièmes des minima. Grand favori, le Toulousain sera sur la ligne de départ pour réitérer son titre.

 

1500 m

Sur 1500 m, Aurore Fleury ne partira pas à la défense de son titre. Elle n’a plus accroché de dossard en compétition depuis les Championnats d’Europe à Munich l’été dernier et ne sera pas présente à Aubière. Un premier titre hexagonal que Bérénice Cleyet-Merle convoite. La demi-fondeuse licenciée au club de Villeneuve La Garenne vient d’améliorer son record en 4’10″15 à Liévin et peut rêver des 4’09″00 nécessaires pour monter dans l’avion en direction d’Istanbul. Pour cela, il ne faudra pas la jouer tactique mais tout tenter. Sarah Madeleine la suit aux bilans avec ses 4’14″74.

Difficile d’imaginer qui pourra se mettre en travers de la route d’Azeddine Habz qui a le champ libre sur 1500 m. Le deuxième performeur français sur la distance en 3’35″17, établi à Liévin derrière Jakob Ingebrigtsen, souhaite s’emparer d’un nouveau titre national en indoor. Son plus dangereux rival sera Louis Gilavert (3’37″26 à Metz), qui est capable d’un très beau finish dans la dernière ligne droite.

 

3000 m

Après un 10 km sur route à Valence le mois dernier achevé en 33’17, Alice Finot, a lancé sa saison indoor en prenant part au 3000 m de Liévin mercredi dans un temps de 8’52″32. Si Leila Hadji (9’07″53), et Aude Clavier (9’07″92) sont les deux autres athlètes à être passées sous les 9’10 en 2023, la voie semble dégagée pour la vice-championne d’Europe en salle 2021 à Torun. On voit mal qui pourrait l’empêcher de succéder à Margaux Sieracki.

Sur le papier, la médaille d’or tend les bras à Bastien Augusto, tenant du titre, qui ne cesse de progresser de course en course, avec un dernier chrono en 7’42″10 à Metz, minima en poche pour Istanbul. La concurrence est loin derrière l’athlète de l’Entente Bourges Athlé.

 

60 m haies

Sur les haies hautes, Laëticia Bapté, sacrée en 2021 et en 2022, tentera la passe de trois. Cela sera sans compter la présence de Cyréna Samba-Mayela. La championne du monde en salle 2022 de Belgrade n’avait pu prendre part à la dernière édition et avait été devancée en 2021 par la Martiniquaise de l’US Robert. Avec ses 7″90 lors du Meeting de Paris Indoor, Samba-Mayela compte huit centièmes d’avance aux bilans sur Bapté (7″98). Les deux hurdleuses ont déjà satisfait au minima pour les Europe en salle d’Istanbul. Une compétition continentale que ne voudrait pas manquer Laura Valette (8″12) qui sera l’arbitre de ce duel.

La bagarre s’annonce de haut vol également chez les messieurs. Cela a déjà été très vite pour les spécialistes français cet hiver. Les standards pour la Turquie ont déjà été validés par Pascal Martinot-Lagarde (7″53), Just Kwaou-Mathey (7″57) et Dimitri Bascou (7″63).

 

Saut en hauteur

À la hauteur, Nawal Meniker est en feu. La sauteuse du CA Montreuil 93 a soufflé le chaud et le froid ces dernières années. Avant cet hiver, son record absolu était d’1,88 m et datait de 2015. Cet hiver, la vice-championne d’Europe juniors 2015 a effacé à deux reprises une barre à 1,91 m à Eaubonne puis Nantes. Elle convoite un troisième titre en indoor (2014 et 2015), huit ans après le dernier acquis à… Aubière. Solène Gicquel (1,87 m) voudra elle aussi monter sur la plus haute marche du podium alors que Juliette Perez (1,86 m) va devoir s’employer pour glaner une nouvelle couronne. Avec cinq femmes à plus de 1,85 m sur la start-list, la discipline retrouve quelques couleurs en France.

Dans une épreuve qui n’a pas encore décollé cet hiver, Taylor Minos (2,17 m), Kristen Biyengui (2,15 m) ou encore Raphaël Moudoulou (2,15 m), peuvent prétendre à la plus haute marche du podium chez les hommes. Les douze engagés de ce concours de hauteur se tiennent en sept centimètres. Bien malin celui qui saura prédire l’ordre exact des trois médaillés. Les deux sélectionnés français aux derniers Championnats d’Europe, Sébastien Micheau et Nathan Ismar, n’ont pas disputé le moindre concours cet hiver.

 

Perche

L’année dernière, les sauteuses à la perche avaient livré une véritable bataille pour monter sur la plus haute marche du podium. À ce jeu, Margot Chevrier avait devancé Ninon Chapelle. Elles seront toutes les deux prêtes à Aubière. Mais c’est sans compter sur la présence de Marie-Julie Bonnin qui a effacé à deux reprises cette saison une barre à 4,45 m. La Bordelaise pourrait créer la surprise après sa quatrième place lors du Meeting de Paris Indoor le 11 février. Elle aura à cœur d’effacer le zéro pointé de Liévin mercredi.

Il avait bluffé tout le monde l’année passée, Thibaut Collet remet son titre en jeu cette année. Le Grenoblois est actuellement le meilleur performeur tricolore. Il ne lui manque qu’un petit centimètre pour atteindre les 5,82 m synonyme d’un ticket direct pour la Turquie. Un concours où il devra se méfier de plusieurs de ses adversaires, à commencer par Ethan Cormont (5,72 m), Robin Emig (5,65 m) et Mathieu Collet (5,65 m) tandis que Valentin Lavillenie, toujours à la recherche de ses sensations, a réalisé son meilleur envol de la saison à Liévin mercredi (5,64 m).

 

Longueur

Devenue maman depuis sa dernière compétition en septembre 2020 à Albi, Eloyse Lesueur-Aymonin a montré qu’elle en avait encore sous le pied et arrive à Aubière avec l’étiquette de favorite. Avec un saut à 6,53 m à Eaubonne le 22 janvier, lors des championnats régionaux, la championne du monde indoor 2014 arrivera-t-elle à retomber au-delà des 6,75 m, qui constituent la marque demandée pour Istanbul ? Tiphaine Mauchant, qui a atterri à 6,61 m à Amiens le 4 février, s’annonce comme sa principale adversaire pour la gagne.

Quatre sauteurs pour trois places sur le podium. Voilà à quoi pourrait se résumer le concours masculin : Jules Pommery (7,96 m), Jean-Pierre Bertrand (7,81 m), Erwan Konaté (7,73 m) et Augustin Bey (7,67 m).

 

Triple saut

Elles sont quatre à avoir franchi la ligne des 13 mètres cet hiver. En tête de ce quatuor, Ilionis Guillaume est actuellement la meilleure performeuse française de l’année avec ses 13,87 m réalisés lors du Meeting de Paris Indoor. Toutefois, la taulière Rouguy Diallo, mesurée à 13,32 m pour son unique concours de la saison dans la capitale également, sera difficile à déloger de la première position.

Au triple saut, Jean-Marc Pontvianne, médaillé de bronze en Bavière l’été dernier, prendra part à son premier concours de la saison. Jonathan Seremes, qui vient de porter son record en salle à 16,57 m, devrait se disputer la palme avec le pensionnaire de l’Entente Nîmes Athlétisme.

 

Poids

Christine Gavarin y va crescendo pour son retour à la compétition en salle. Dix ans après sa première et dernière saison en indoor, l’athlète de 28 ans arrive avec la meilleure performance des engagées (15,42 m) pour glaner un premier titre national. Elle sera opposée à Naomi Wuta, qui a projeté pour la première fois son boulet en acier à plus de 15 mètres en indoor (15,30 m), à deux petits centimètres de son record extérieur. Amanda Ngandu-Ntumba (14,91 m) qui avait triomphé l’an passé, brigue un troisième titre consécutif.

Plus le poids devient lourd, plus Stephen Louis Mailagi lance loin. Il a déjà lancé à 18,59 m cette saison et talonne les 18,65 m de Yann Moisan. La présence d’un autre lanceur sur les deux premières marches du podium relèverait de l’exploit.

 

Epreuves combinées

La piste du Stadium Jean-Pellez convient on ne peut mieux à Léonie Cambours. Cela fait trois saisons consécutives que la combinarde du Stade Sottevillais 76 réalise ses meilleurs totaux là-bas. Avec ses 4490 unités, office de record personnel, en janvier, elle se dépassera pour passer la barre des 4580 points pour prétendre à une qualification pour Istanbul. Sélectionnée aux Mondiaux indoor de Belgrade et aux Europe en plein air de Munich en 2022, elle a l’occasion de frapper un grand coup un an après sa victoire à Miramas (4435 points).

Comme à l’accoutumée, Kevin Mayer ne disputera pas l’intégralité des épreuves de l’heptathlon et s’alignera sur le 60 m et le poids avec ses camarades combinards samedi, en plus du 60 m haies avec les spécialistes français dimanche. À l’issue de ces deux jours de compétition, le recordman d’Europe de la spécialité depuis 2017 (6479 points) se décidera pour sa participation ou non aux Championnats d’Europe en salle. Makenson Gletty (5926 points) endossera le dossard de favori puisqu’il dispose de plus de 300 points de marge sur ses poursuivants aux bilans. 

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Texte : Coline Balteau
Crédit photo : Jean-Luc Juvin / STADION

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