Championnats de France Elite : Louise Maraval et Shana Grebo étincelantes sur 400 m haies

30 juin 2024 à 17:26

Lors d’une troisième et ultime journée des Championnats de France Elite, les performances de haute volée et les records sans oublier l’engouement autour du malheureux Renaud Lavillenie (5,61 m à la perche) ont ensoleillé Angers ce dimanche. Entre Gabriel Tual, champion de France du 800 m, qui a réussi la meilleure performance européenne de la saison en 1’43″99 et le show de Sasha Zhoya (13″32) sur 110 m haies en passant par le ticket olympique gratté par Shana Grebo (53″78) sur le 400 m haies où Louise Maraval (53″71) a obtenu l’or, les fans d’athlétisme ont vibré lors de nombreux moments palpitants. Résumé complet !

Après les grosses veste requises la veille, les casquettes et crèmes solaires étaient de sortie à Angers ce dimanche. Le soleil revenu, les athlètes des Championnats de France Elite avaient une dernière chance de composter leur billet pour les JO de Paris. Parmi ceux-là, la légende Renaud Lavillenie n’a pas pris l’envol qu’il aurait souhaité. Après un premier saut à 5,45 m passé sous les claps de nombreux spectateurs venus le supporter, le champion olympique de Londres 2012 parvenait à effacer 5,60 m en deux essais avant de faire l’impasse à 5,67 m et de tenter d’hausser à 5,72 m. Manquant sa troisième tentative à cette hauteur, le pari olympique du recordman de France (6,16 m en 2014) était perdu, des minima olympiques (5,82 m) un peu trop hauts pour l’un des grands messieurs de l’athlétisme tricolore.

 

 

Avec toute son expérience, le doyen de 37 ans préférait voir le verre à moitié plein après le concours. « Faut savoir regarder en arrière pour voir tout le chemin parcouru depuis un an. J’étais très loin d’imaginer de pouvoir me qualifier. En septembre, quand j’étais sur mon lit d’hôpital, je pensais à ce jour sans avoir aucune certitude de pouvoir défendre mes chances.

Mais ses sentiments semblent partagés. « Aujourd’hui, je suis quand même frustré parce que les conditions n’ont pas aidé pour se donner les moyens de sauter haut. J’étais bien physiquement, bien préparé pour aujourd’hui malgré toutes les péripéties et j’aurai forcément mérité de pouvoir m’exprimer à fond. Le mois de juin est catastrophique en termes de météo. A côté de ça, j’arrive à sécuriser un podium, c’est quoi qu’il arrive un objectif quand on vient à un championnat de France. J’ai tout donné alors que j’aurais pu ne pas être en mesure de m’exprimer avec la lésion que j’ai eu il y a trois semaines. J’ai fait confiance à mon staff et me l’ont rendu. J’étais là le jour J mais on ne se qualifie pas aux JO par hasard, cela nécessite beaucoup. Cela ne m’empêchera pas de continuer de faire du saut à la perche et de me projeter sur la suite. »

 

La passe de trois pour Thibaut Collet

Enlacé par son successeur Thibaut Collet, le Clermontois termine tout de même à la troisième place, derrière le Grenoblois qui s’est adjugé un troisième titre national en plein air consécutif. En commençant à 5,60 m, le perchiste de 25 ans refusait son premier saut et dû attendre sa seconde tentative pour lancer sa compétition. 5,72 m coché puis 5,82 m atteint à son deuxième essai, le sacre était dans la poche. Assez en confiance pour battre son record (5,95 m) ? L’Isérois aura tout tenté à 5,96 m mais échouera par trois fois sans déception aucune.

 

 

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« J’aurais bien aimé battre le record des championnats, pour l’anecdote, puisque Renaud l’avait réalisé ici. Et accessoirement battre mon record, mais le vent a décidé que ça ne serait pas pour aujourd’hui. Je suis quand même satisfait du résultat global de mon concours, et d’avoir fait 5,82 m une nouvelle fois. Je m’en sors bien, mais le vent latéral n’était pas simple. Le but, c’est de répéter les concours à un certain niveau. Evidemment, j’aimerais bien que ce soit un tout petit peu plus haut, mais il me reste encore des compètes et toute la préparation finale pour les Jeux pour y parvenir. C’est plutôt cool d’avoir gagné un cinquième titre ! (plein air et salle confondus). »

 

 

Thibaut Collet a devancé Anthony Ammirati (Entente Pays Fayence Athletisme), deuxième avec 5,60 m, ainsi que Robin Emig (Gap Hautes Alpes Athlétisme) et donc Renaud Lavillenie, ex-aequo à 5,60 m également, mais derrière Ammirati aux essais.

 

Gabriel Tual s’envole, Corentin Le Clézio dans un rêve

Quatre hommes pour trois places. L’objectif était simple, la qualification olympique du 800 m se jouait en finale sous les yeux de Pierre-Ambroise Bosse, champion du monde de la distance en 2017. Sur un nuage dès le début des deux tours de piste, Gabriel Tual (US Talence) a établi un nouveau record personnel mais aussi celui des championnats en réalisant la septième meilleure performance française de l’histoire ainsi que la 11e marque mondiale de la saison avec ce temps expéditif de 1’43″99.

 

 

« Les chronos parlent d’eux-mêmes, la forme et l’esprit mental aussi… c’est incroyable !, se réjouissait le champion d’Europe de Rome. Entre l’Euro de Rome et là, je ne vois pas ce que je peux rajouter. Je prends de plus en plus confiance. Je ne m’attendais pas à une course aussi rapide, surtout qu’il y avait du vent. Je pensais que ça allait se regarder, mais j’étais armé pour tout type de stratégie. Aux Championnats d’Europe, il y avait moins de pression. Là, tu joues la qualif aux Jeux, et quand tu t’entraînes plusieurs années pour ça, il y a forcément de la pression et il ne faut pas s’écrouler. C’est plus un soulagement aujourd’hui. Il y a maintenant Paris, Monaco, puis ce sera la dernière ligne droite pour les Jeux. Je pense que je suis armé pour faire des gros trucs. »

 

 

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Derrière lui, Benjamin Robert (SA Toulouse UC) prenait la deuxième place en 1’44″99 juste devant celui qui s’est incrusté dans cette bataille au Jeux olympiques Corentin Le Clezio (EACPA) avec un chrono de 1’45″23. « J’ai fait les minima olympiques au dernier moment donc déjà ça, c’était inattendu, confie Le Clezio dès la fin de la course. Au final, c’était un gros chrono mais si tu fais ces minima mais pas de podium (national), tu ne vas pas aux Jeux donc c’était vraiment un week-end stressant surtout hier en séries. J’y ai cru jusqu’au bout même si j’étais un peu loin entre 500 et 600 mètres. Gabriel (Tual) était loin devant mais quand j’ai vu que Benjamin (Robert) et Yanis (Meziane) étaient pas si loins, je me suis dit qu’avec un gros finish, ce qui est ma force, ça pourrait le faire. C’est ouf, il y a un an et six mois j’avais un record en 1’48 et là je fais 1’44 pour aller aux Jeux… c’est le rêve ». Ce dernier verra la piste violette du Stade de France vraisemblablement à la place de Yanis Meziane, effondré et chutant au pied du podium alors qu’il avait lui aussi réalisé les minima. Révélation de la saison dernière, le représentant de l’Athlé 91 a fini quatrième en 1’45″27.

 

Sasha Zhoya revient en patron malgré une polémique en séries

Pour conclure ce week-end, rien de tel que le 110 m haies masculin où la densité est toujours au rendez-vous depuis quelques années même s’il manquait Just Kwaou-Mathey (rupture du tendon d’Achille droit début avril, forfait pour le reste de la saison 2024) et Aurel Manga, opéré de l’appendicite, il y a peu de temps et forfait de dernière minute. Mais avant d’en venir à ce combat de titans, il faut d’abord rebobiner plus d’une heure avant la finale lorsque le favori Sasha Zhoya, plus vu en compétition depuis le 2 mars dernier et gêné à un tendon d’Achille cette saison, a trébuché à la suite d’un problème de starting-blocks, laissant ses adversaires prendre de la distance. Le hurdler affilié au Clermont Athlétisme Auvergne leva le bras pour demander un rappel de la course, en vain. Obligé de rattraper son retard, la fusée Zhoya a réalisé un retour canon et coupait, par miracle, la ligne d’arrivée à la deuxième place de sa série (13″84).

 

 

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Furax, le natif de Perth (Australie) devait être calmé par Mehdi Baala et poussait un coup de gueule en zone mixte. « J’espère que pour la finale, on aura des vrais blocks, des blocks Omega, des blocks qu’ils utiliseront aux Jeux, des blocks qui, si tu pousses, ils ne partent pas en arrière. Ou alors qu’un arbitre regarde sur chaque block pour être sûr qu’il n’y ait pas de truc comme ça. Là, j’ai de la chance que je passe en finale, mais si je ne passe pas en finale, il se passe quoi ? Je recours trois minutes après ? Ce n’est pas juste. »

 

 

L’épisode passé, la finale avait lieu devant un public chaud bouillant. En toute décontraction et malgré un vent défavorable, la pépite de l’athlé tricolore leva les bras le premier en 13″32 (-1,1 m/s) pour décrocher un troisième titre de champion de France d’affilée. Un autre élève de Ladji Doucouré allait chercher la seconde place (13″48) : Erwann Cinna, un camarade d’entraînement proche de Zhoya. Qualifié en temps depuis les séries, Romain Lecoeur (Stade Sottevillais 76) arrache une belle médaille de bronze en 13″53, ne laissant que le chocolat à Raphaël Mohamed (13″63, Racing Club de Mamoudzou), également quatrième à Rome. Les jeunes s’affirment tandis que les “anciens” prennent du retard comme le hurdleur de l’ES Montgeron Pascal Martinot-Lagarde, qui avait tout misé sur ces Élites et finissant cinquième en 13″70. Wilhem Belocian (Lille Métropole Athlétisme), lui, ne s’est pas rendu dans la bataille, terminant 8e en 13″79, avant d’être sorti par le service médical avec un énorme bandage au mollet gauche. Selon les dernières informations, il passera une IRM mardi ou mercredi pour être fixé sur la nature de sa blessure.

 

 

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Le showman Sasha Zhoya, qui avait réussi les minima en demi-finales du 110 m haies des Championnats d’Europe espoirs l’été dernier à Espoo (Finlande) en 13″22, partira avec un seul objectif à Paris : la médaille olympique. Pour l’heure, les courses du jour n’ont pas plus à l’athlète de 22 ans. « Je ne suis pas totalement content. Je suis capable de sortir une meilleure course. Mais cette finale, c’était un peu comme une série pour moi. J’ai eu besoin de changer de pied de départ, donc je n’ai pas pu partir comme d’habitude. C’était quand même mieux qu’en séries. On est encore tôt dans la saison. Je vais pouvoir corriger les fautes que j’ai faites aujourd’hui lors du meeting de Paris. J’ai envie d’accumuler le plus de titres de champion de France d’affilée et d’essayer de faire toute ma carrière sans me faire « taper » lors du rendez-vous national. »

 

 

Gémina Joseph voit double

Que ce soit sur 100 m ou 200 m, la femme la plus rapide sur ces distances à un seul nom : Gémina Joseph. Déjà titrée samedi sur la ligne droite, la pensionnaire du Rou Kou a refait le coup sur le demi-tour de piste et personne ne pouvait l’en empêcher. Supersonique dès les séries (22″65, -1,7 m/s), la Guyanaise a roulé sur la finale en s’imposant avec un chrono de 22″62 (-0,3 m/s). Hélène Parisot, médaillée de bronze à l’Euro de Rome (22″92) ramène l’argent dans son club de l’Athlétic Clubs 92 alors que la jeune Alexe Déau (ASA Maisons-Alfort) complète le podium en 23″32 et remporte sa deuxième médaille du week-end après l’argent décrochée hier sur 400 m.

 

 

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« Le 100 m m’a demandé beaucoup d’énergie, et en séries, il y avait beaucoup de vent défavorable, avouait la seule double médaillée d’or du week-end. Mon coach m’avait demandé de courir à fond dès la première course, et je suis un peu bête et disciplinée, donc j’ai fait ce qu’il m’a demandé. L’idée était de faire baisser le record, mais le vent n’était pas d’accord. Je n’avais pas de réserve. En finale, l’objectif était de rattraper toutes les filles devant pour sortir en tête du virage et rester devant à tout prix. Je n’aurais pas pu en remettre, je n’avais plus rien à donner. Je suis très heureuse de mon week-end. Aux Jeux, je vais enchaîner beaucoup de choses, donc c’est une bonne répétition, ça me prépare à ce qui arrive. »

 

 

Louis Maraval sacrée, Shana Grebo aux Jeux

Lors d’un mano à mano entre Shana Grebo (Haute Bretagne Athlétisme) et Louise Maraval (Entente Sèvre), la première a bien mené le début de course avant de laisser revenir la championne en titre qui finira par prendre la mesure en emmenant Grebo vers les minima olympiques. La vice-championne d’Europe de Rome est ainsi descendue sous les 54 secondes, mettant une claque à son record (54″23) de quasiment une demi-seconde, en 53″71. Derrière, Shana Grebo croquera l’argent en 53″78 et sera aux Jeux olympiques ! Les deux hurdleuses ne sont pas loin du record de France de Marie-José Pérec, flashée à 53″21 en 1995. Pour le bronze, on retrouvera Aurélie Chaboudez (56″26, Montbéliard Belfort Athlétisme). Un record de France juniors est également à signaler, et il est l’œuvre de Meta Tumba (Grand Angoulême Athlétisme), quatrième en 56″27.

 

 

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« On savait que si on faisait une course à la bagarre, ça pouvait aller très vite, analysait Louise Maraval en zone mixte. Je suis hyper heureuse qu’on l’ait fait, et qu’elle ait les minima. On sera deux, et ça, c’est top. C’est ce qu’on voulait, on avait hâte de courir l’une contre l’autre. J’ai essayé de tout donner pour gagner, et la dernière ligne droite était vraiment dure. Elle m’a poussée dans mes retranchements. Après la dernière haie, j’ai vu qu’elle en mettait un peu, je me suis dit que ça allait être chaud. Ça l’était, donc je suis très heureuse de conserver mon titre. Maintenant, on va continuer de travailler, parce qu’il faudra au moins un chrono comme ça pour rivaliser avec les autres, le niveau sera très élevé. Forcément, mon ambition s’adapte au fur et à mesure, puisque plus la saison avance, plus le chrono descend. Mais je prends comme ça vient. »

 

 

Le 6e de Wilfried Happio

Chez les hommes, quel récital de Wilfried Happio (Lille Métropole Athlétisme), maîtrisant la finale du 400 m haies devant Fantan Cresci (EA Grenoble 38) revenu sur lui dans les derniers mètres (2e en 49″66). Stéphane Yato (Athlétic Clubs 92) a pris la troisième place en 50″27. Le vice-champion d’Europe 2022 s’est donc paré d’or pour la sixième fois aux Championnats de France Elite, un record dans la discipline. Simon Deschamps (Athlé Bocage Vendée) prend une belle cinquième place en 50″47, améliorant son record personnel.

 

 

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Le vainqueur regrettait que ces rivaux ne soient pas disponibles pour ces championnats. « En l’absence de Ludvy (Vaillant) et Clément (Ducos), on a décidé de prendre ces championnats comme un entraînement de deux séances intenses avec les séries et la finale. On ne voulait pas prendre le risque d’avoir un pépin à un mois des Jeux. Le pic de forme, ce sera pour dimanche au meeting de Paris, je serai prêt à aller à la guerre. L’objectif était uniquement de gagner, parce que c’est important que je sois le meilleur de mon pays, de ma nation. C’est la sixième fois de suite, j’ai entendu que seule Mélina avait fait mieux que ça dans l’histoire des championnats de France. Bon, je ne vais pas faire la course avec elle, je n’aurai pas les jambes pour ça ! »

 

 

Mélina Robert-Michon puissance 23

Qui d’autre que Mélina Robert-Michon pouvait remporter le concours du disque féminin ? Amanda Ngandu-Ntumba (Club Athletique Du Roannais) aurait pu faire douter celle qui s’est imposée 22 fois aux France mais ses 59,70 m n’ont pas suffi alors que Yelena Mokoka (52,89 m, EACPA) complétait le podium. Le premier jet mesuré à 60,30 m de « MRM » lui assurait la victoire finale. Une fin de préparation plutôt bonne sur le papier avec un nouveau sacre mais la performance ne semble toujours pas satisfaire la vice-championne olympique 2016.

 

 

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« Je suis contente, même si ça n’est pas la performance que je voulais, réagissait-elle. Il aurait fallu qu’Amanda (Ngandu-Ntumba) se bouge encore un peu plus pour me réveiller et me titiller. C’est frustrant car je sens que tout est en train de se mettre en place. J’ai fait de très bonnes séances à l’entraînement, je commence à avoir des sensations vraiment sympas. On va dire que l’essentiel est assuré et c’est ce qu’on va retenir. Forcément, j’ai dans la tête mon rôle de potentiel porte-drapeau. Ce serait un très beau plus. Mais ce n’est pas ce qui va changer l’entraînement au quotidien ». La discobole du Lyon Athlétisme finit la période de réalisation des minima sans avoir réussi à atteindre les 64,50 m mais la Voironnaise de naissance a soigné son ranking mondial et devrait bien être aux JO. En tant que porte-drapeau ?

 

 

 

 

Muhammad Abdallah Kounta sort le grand jeu

De la finale du 400 m est sorti un vainqueur « surprise » en la personne de Muhammad Abdallah Kounta, grâce à un chrono impressionnant de 45″19, record personnel explosé (46″05 en 2021 à Angers). Parti très prudemment avant d’augmenter le rythme, le Parisien licencié à l’EFS Reims a cueilli tout le monde dans les 100 derniers mètres. « Je bats mon record de presque une seconde, je suis très fier de moi, affirmait-il avec beaucoup d’émotion. J’ai perdu mon père il y a quelques mois, j’ai pensé à arrêter ma saison. Des personnes m’ont poussé à me relever, je les remercie beaucoup. C’est aussi mon premier titre, et j’espère m’envoler pour les Jeux olympiques. Enfin, m’envoler, c’est dans ma ville natale ! Mon schéma du jour, c’était de gagner, il n’y avait pas d’autre option. Il n’y a pas de surprise, j’étais venu pour ça, et je savais que j’allais gagner ! Le chrono est quand même une surprise. »

 

 

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Ses coéquipiers du collectif 4×400 m de l’équipe de France Gilles Biron (Madinina Athlétisme) et Téo Andant (AS Monaco) prennent respectivement la deuxième et la quatrième place en 45″60 et 45″70. La médaille de bronze est finalement arrivée dans les bras de Fabrisio Saidy (45″67, CA Montreuil 93). Malheureusement, aucun tricolore n’est parvenu à s’acquitter des minima olympiques sur le tour de piste (45″00).

 

Agathe Guillemot évidemment

Engagée dans une course rapide dès le départ, Agathe Guillemot (Haute Bretagne Athlétisme) a été auréolée pour la deuxième fois de suite sur 1500 m avec autorité, en 4’07″00, record des championnats. La Bretonne, les minima olympiques déjà en poche, a battu Aurore Fleury (4’08″20, Nancy Athlétisme Métropole) et Katia Delarche (4’08″58, EA Le Creusot). L’athlète de Pont-l’Abbé (Finistère) s’est sentie obligé de rendre hommage à sa camarade et amie de la « teamkrocket » Léna Kandissounon qui n’avait pas réalisé les références olympiques (1’59″30) que ce soit samedi lors du 800 m (5e en 2’01″65) des Championnats de France Elite ou aux Championnats de Bretagne ce dimanche (1ère en 2’00″82).

 

 

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« Comme je faisais l’aller-retour depuis Font-Romeu, je voulais que cette finale me serve à quelque chose, pas juste un train tranquille puis un dernier tour rythmé, décortiquait Agathe Guillemot. J’avais aussi en ligne de mire le record des championnats, qui appartenait à Hind Dehyba. Après le record de France en salle cet hiver, ça fait un deuxième de ses records qui tombe, et j’espère que le prochain, ce sera le record de France en extérieur ! J’avais promis à mes proches de faire un tour d’honneur avec le drapeau noir et blanc, après avoir fait avec le bleu-blanc-rouge à Rome, c’est fait ! »

 

 

Une Campagne réussie

Le meilleur performeur français de l’année Tom Campagne (Stade bordelais athlétisme) s’est offert son premier titre national de la longueur en plein air à la faveur d’un deuxième essai suffisant checké à 8,05 m (-0,4 m/s). L’Occitan de 23 ans a pris le dessus sur Raihau Maiau (Amiens UC, 7,76 m et -1,7) et le champion sortant de l’Entente Athlé 58 Jules Pommery (7,70 m, -2,4). Le double champion du monde juniors Erwan Konaté (Amiens UC) s’est contenté d’une septième place avec 7,59 m (-1,2). À noter que Jean-Pierre Bertrand (champion de France de la discipline en 2016 à Angers) a effectué ses probables derniers sauts, du haut de ses 31 ans.

 

 

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« J’ai bien fait de faire ma petite erreur de parcours (un concours sans mesure) la semaine dernière et pas aujourd’hui !, indiquait le lauréat à la longueur du jour. Je voulais faire les minima aujourd’hui, mais dans ces conditions, avec le vent de face, c’était très compliqué. Donc je me suis rabattu sur la victoire, pour passer avec le ranking, et voilà, je suis premier ! Je suis très content. J’ai préparé les Jeux depuis longtemps, j’ai été malin pour bien me mettre dans le ranking, mais il me manquait encore quelques places. Je fais 8 mètres à tous mes concours, et j’ai bien travaillé mon mental à Rome. Maintenant, il faut aller chercher plus haut, et les médailles ! »

 

Nawal Meniker se pare enfin de l’or

Dans le concours de la hauteur, Nawal Meniker (CA Montreuil 93) a conjuré le sort et a enfin remporté l’or avec un saut de 1,90 m, ce qui constitue son premier titre Elite en plein air après trois deuxièmes places. Mais la Perpignanaise veut voir plus haut. « Je suis contente par rapport au titre, mais pour le reste, je suis déçue, soufflait-elle. Je suis capable de faire dix fois mieux. Je suis fâchée avec moi-même, je vais devoir digérer rapidement pour me rattraper pour la Diamond League de Paris. Je ne sais pas pourquoi, je mets le frein à main, je me retiens alors que je ne devrais pas. J’étais confiante,pourtant, j’ai fait des impasses parce que je me sentais bien. Mais à 1,92 m, je ne sais pas ce qu’il s’est passé. C’est peut-être un blocage psychologique… »

 

 

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La double tenante du titre Solène Gicquel (Stade Rennais Athlétisme) laisse donc sa couronne après avoir atteint 1,90 m également avec des échecs alors que Nawal Meniker n’a commis aucune erreur. Fatoumata Balley (Amiens UC) complète le podium avec 1,88 m, son record.

Tous les résultats des Championnats de France Elite 2024

Texte : Dorian Vuillet
Crédit photo : Solène Decosta / STADION

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