Pour sa première finale mondiale, Ninon Guillon-Romarin accroche une prometteuse douzième place en finale du saut à la perche. Elle a tenté sans succès son propre record de France à 4,80 m. Sur 800 m, Pierre-Ambroise Bosse quitte la compétition en demi-finale, piégé dans une course très tactique et relevée. Mouhamadou Fall a lui été éliminé en séries du 200 m.
Ninon Guillon-Romarin n’a vraiment rien à se reprocher de sa prestation en finale. Avec pas moins de dix-sept athlètes présentes à cette grande fête, la recordwoman de France de 24 ans a réalisé une excellente entrée en matière en effaçant 4,50 m dès sa première tentative. Pour écrémer rapidement le concours et ne pas le faire durer, l’organisation a décidé de placer la barre suivante vingt centimètres plus haut à 4,70 m ! Pas de quoi faire peur à la protégée de Sébastien Homo et de Manu Chapelle. Elle a du s’y reprendre à deux reprises pour dompter cette hauteur et s’est replacée dans le concours au onzième rang provisoire, dix athlètes ayant franchi au premier essai.
La prochaine barre proposée était ensuite 4,80 m, soit ni plus ni moins que cinq centimètres au-dessus de son propre record de France. Si ses deux premières tentatives sont manquées, sa troisième, particulièrement bien engagée, laisse espérer que sa marge de progression est évidente. Dans un concours du saut à la perche de très haut vol remporté par la Russe Anzhelika Sidorova avec un nouveau record à 4,95 m devant l’Américaine Sandi Morris (4,90 m), la Française termine douzième : « J’ai vécu un concours dingue, il y a une densité folle ! Prendre part à une compétition comme ça, ça nous tire vers le haut et ça nous pousse à réaliser de belles performances ».
.
PAB, bon perdant
Le mode de qualification pour la finale du 800 m était simple : terminer dans le top 2 ou réaliser un des deux meilleurs temps parmi les non qualifiés directs. Après la deuxième des trois séries, le dernier « repêché » était l’Espagnol Adrian Ben en 1’44″97. Quand on sait que le meilleur chrono de la saison de Pierre-Ambroise Bosse est de 1’45″07, pas question pour lui de s’économiser. Il se retrouvait opposé à plusieurs prétendants au podium mondial dans la troisième demi-finale. Manque de chance, la course est partie sur des bases très lentes (53″07 au 400 m) : « Vu le scénario de la course, il fallait terminer dans les deux premiers ou rien » a vite constaté l’élève d’Alain Lignier. Troisième à l’entrée de la dernière ligne droite, il a eu du mal à dérouler sa longue foulée, se faisant bousculer et a terminé finalement septième en 1’47″60 : « Je suis un joueur, on est venu s’amuser je me suis fait balader. Il faut garder le sourire, je vais revenir plus fort, c’est une défaite qui marque ».
Il pourrait se consoler en observant que le Kényan Emmanuel Korir et le Polonais Adam Kszczot, prétendants au titre mondial, se sont eux aussi fait piéger en demi-finales. Hier à échauffement de sa série, la chaleur de la capitale qatarienne l’a malmené, au point qu’il fasse un début de malaise. Il a alors décidé ce soir de faire l’intégralité de son échauffement en salle, au frais. Cela n’aura pas suffi. Avec son dossard orange synonyme de champion du monde en titre, PAB n’a pas fait de miracle. Il a tenu à adresser un mot d’encouragements aux athlètes français qui sont toujours dans la compétition : « On n’entend tout un cirque médiatique de la presse, depuis le début de la compétition. L’équipe de France vit encore, je suis bien placé pour savoir qu’on est plus fort quand on ne vous attend pas, il va y avoir des surprises. Il faut qu’on reste concentrés, j’ai foi dans cette équipe de France ».
.
Fini pour Fall
Troisième Français en lice ce dimanche, Mouhamadou Fall se classe cinquième de sa série du 200 m en 20″63 (+0,2 m/s). Il fallait courir en 20″44 pour obtenir un des billets qualificatifs au temps. A 27 ans, le sprinteur de l’Entente Franconville Cesame Val d’Oise dispute son premier grand championnat en individuel : « Je suis amer, parce que je n’ai pas réussi à créer l’exploit, mais je préfère retenir les points positifs de ma saison plutôt que cette déception. J’ai senti pendant l’échauffement que je n’étais pas tranchant comme d’habitude. Je me suis concentré sur ma poussée au départ, et je pense que j’ai plutôt bien réussi, mais j’avais les jambes coupées à la sortie du virage. C’est facile de dire après coup que j’aurais dû faire mieux, mais je crois vraiment qu’avec les clients que j’avais dans ma course, j’aurais pu en profiter pour qu’ils me tirent vers un bon chrono », a-t-il confié au micro de la FFA. Guillon-Romarin Guillon-Romarin Guillon-Romarin