Championnats du Monde de Londres : Garfield Darien tout près du bonheur

07 août 2017 à 23:04

Garfield Darien a été tout près d’offrir à la France sa première médaille des Mondiaux. Qualification en finale pour Jean-Marc Pontvianne au triple saut (16,78 m) qui a dû batailler pour décrocher son ticket. Christophe Lemaitre continue logiquement la compétition en demi-finales sur 200 m (20″40). Victor Coroller, Mamadou Kassé Hahnn et Ludvy Vaillant ont tous trois échoué à se qualifier pour la finale mondiale du 400m haies. Même sentence pour Benjamin Compaoré et Melvin Raffin au triple saut. Alexandra Tavernier n’a pas réussi à s’illustrer en finale du marteau.


Le temps fort français : Garfied Darien


Il faudra encore attendre pour débloquer le compteur français sur la piste du stade olympique de Londres. Garfield Darrien, qui à lui seul portait les haies tricolores après les blessures de Dimitri Bascou et de Pascal Martinot-Lagarde, reste au pied du podium. Le camp bleu a tout de même pu constater qu’avec Garfield Darien, il compte un solide représentant sur le 110 m haies. Le double vice-champion d’Europe (2010 et 2012) de la discipline termine certes à la pire des places mais n’a jamais été aussi haut dans la hiérarchie à un niveau mondial (8ème en 2015 à Pékin).

Si l’adversité était forte, le licencié au club de Clermont a réalisé une première partie de course séduisante avant de commettre une faute technique sur le neuvième obstacle et voir revenir le futur médaillé de bronze, le Hongrois Balazs Baji (13″28) qui a touché le français à la quatrième haie. La victoire revient au favori jamaïcain Omar McLeod en 13″04, dix centièmes devant le Russe sous bannière neutre Sergey Shubenkov. Gafiend Darien, venu ici avec la ferme ambition de se parer d’or, échoue à seulement deux centièmes de la médaille de bronze. Il pourra aussi voir le verre à moitié plein puisqu’il termine, pour un centième de seconde, devant le recordman du monde américain Aries Merritt (13″31).


 L’épreuve de la soirée : Finale du lancer de marteau femmes


Brillante en qualifications du marteau samedi (voir notre article), Alexandra Tavernier, deux ans après sa médaille de bronze à Pékin, n’a pas réussi à élever son niveau pour se mêler à la lutte pour une place sur le podium comme en témoigne sa douzième place avec un meilleur jet au deuxième essai à 66,31 m. Un performance beaucoup trop juste pour s’octroyer trois essais supplémentaires  : « Honnêtement je pensais réussir à lâcher un jet, a réagi l’Annécienne au micro de France Télévisions. A Rio ça avait été dur mais j’ai quand même réussi à m’en sortir. Je patauge ». Dans un concours remporté par la Polonaise et recordwoman du monde Anita Wlodarczyk (77,90 m), l’athlète entrainée par Gilles Dupray à Lannion souhaitait forcément glaner une nouvelle médaille. Elle méritait certainement mieux que la douzième place au vu des 72,69  m réalisés samedi.


Zoom sur les Bleus

Séries du 200 m hommes :

Christophe Lemaitre, en franchissant le cap des séries avec une troisième place en 20″40 (+0,7 m/s), a relevé les couleurs bleu blanc rouge à Londres. Il y a quelques enseignements notables à tirer de la course. D’abord, que le champion d’Europe du 200 m (2010), blessé en avril à l’ischio-jambier puis en juin au mollet, qui a du s’employer jusqu’à la ligne d’arrivée, ne ressent plus aucune douleur. Ensuite, que ce n’est peut-être pas une si mauvaise chose de ne pas avoir réalisé les minima sur la ligne droite. L’Aixois peut se consacrer uniquement sur l’épreuve qui paraît, en l’absence d’Usain Bolt, d’Andre De Grasse et d’Isaac Makwala, plus ouverte que prévu. Le recordman de France (19″80), qui se transcende dans les grandes compétitions, peut croire en ses chances de breloque.

Arrivé en confiance à Londres après son sacre national à Marseille, Jeffrey John se contente de la cinquième place en 20″66 (-0,6 m/s) et est éliminé dès les séries.

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Demi-finales du 400 m haies hommes :

Une finale mondiale, Mamadou Kassé Hann en a déjà vécu une à Moscou en 2013 avec le Sénégal. Jusqu’à l’attaque de la dernière haie, avec la tunique bleu cette fois-ci, il tenait sa deuxième finale. Alors qu’il était en tête, le Montpelliérain a effectué une erreur sur l’ultime haie et échoue à la sixième place en 50″35. Ce qui aurait pu faire oublier les moments douloureux traversés ces dernières années (deux opérations du genou en 2015).

Après avoir avoir rendu une belle copie en série hier, Ludvy Vaillant et Victor Coroller quittent également la compétition au stade des demi-finales sur 400 m haies. Sur l’ultime obstacle, Ludvy Vaillant n’a pas eu davantage de réussite. Bien placé avant la dernière ligne droite, il a cédé sur les dernières mètres et termine quatrième en 49″95. Le Breton a chuté sur le quatrième obstacle et a courageusement terminé la course dans un anecdotique chrono de 55″69. Les troisième et quatrième de l’Euro chez les espoirs mi-juillet à Bydgoszcz ont pris des risques et on affiché un visage séduisant. Ils réalisent un beau parcours et peuvent quitter ces Mondiaux avec le sourire, fiers du travail accompli.

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Qualifications du triple saut hommes

Les trois Français en lice en qualifications du triple saut ont connu des fortunes diverses. Leader français en l’absence de Teddy Tamgho, Jean-Marc Pontvianne assure l’essentiel en arrachant sa qualification en finale planétaire. Le champion de France en salle et en plein air a dû attendre son troisième et dernier essai pour se libérer, avec un triple bond à 16,78 m (-0,8 m/s), synonyme de neuvième place. Derrière les américains Christian Taylor (17,15 m) et Will Claye (16,95 m) qui devraient élever leur niveau jeudi et semblent au-dessus du lot, le Nîmois aura à cœur de jouer les premiers rôles. Et donc peut-être avec un espoir de médaille.

Après avoir franchi un premier cap cet hiver en explosant le record du monde junior avec un saut à 17,20 m lors de l’Euro de Belgrade, Melvin Raffin n’a pas réussi à atteindre la finale. Pour le premier grand championnat de sa jeune carrière, le médaillé de bronze de l’Euro de sa catégorie à Grosseto (Italie) a semblé être crispé tout au long du concours. Il n’a pu aller plus loin que les 16,18 m réalisés à son premier essai. Peu expérimenté à ce niveau, il n’a probablement pas assez géré la pression d’un tel événement. Il peut toujours compter sur les précieux conseils de son coach Teddy Tamgho. A 19 ans, il continue d’apprendre et de progresser.

Moins offensif cette saison, Benjamin Compaoré réalise malheureusement un concours similaire à son cadet. Le champion d’Europe de Zurich en 2014 a ressenti une douleur au mollet lors de sa dernière course d’échauffement et n’a pu défendre pleinement ses chances avec un triple bond à 16,46 m (+0,1 m/s). Son dernier essai, mordu d’un centimètre aux alentours des 16,70 m lui laissera sans doute quelques regrets puisqu’il fallait réaliser 16,66 m pour intégrer le top 12.

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