Floriane Hot (7h08’43) s’est offert une deuxième médaille d’or consécutive aux Championnats du monde des 100 km à Bangalore (Inde), en réussissant une course parfaite, pleine d’intelligence et de patience, malgré les conditions météo chaudes et humides. La médaille d’argent est aussi tombée dans l’escarcelle tricolore grâce à Marie-Ange Brumelot (7h12’22). Dans le coup pour aller chercher une breloque, Guillaume Ruel a malheureusement été contraint de jeter l’éponge un peu après la mi-parcours en raison d’une blessure à la cheville.
La richesse de l’athlétisme, c’est sa multitude de disciplines et d’épreuves. Et force est de constater que peu importe la surface de pratique, les Français brillent sur tous les fronts cette année. Des Championnats d’Europe de trail à Annecy (22 médailles dont 11 en or) à ceux sur piste à Rome (16 médailles dont 4 en or), en passant par les ultra-trails les plus prestigieux du monde (Vincent Bouillard sur l’UTMB et Mathieu Blanchard sur la Diagonale des Fous), et en attendant le rendez-vous continental des labours demain à Antalya (Turquie), c’est maintenant au tour des spécialistes tricolores des 100 km de s’illustrer.
Floriane Hot, la course de la sagesse et le sourire permanent
Non, ce n’est pas une fake news ! Plusieurs études rapportent les effets bénéfiques du sourire sur la performance et la consommation d’oxygène durant un effort en course à pied. Outre sa longue et minutieuse préparation, il faut sans doute aussi se tourner vers cette explication pour comprendre la réussite de Floriane Hot. Sourire aux lèvres pendant plus de 7 heures et cardio affuté, l’Aixoise de 33 ans, qui a donné naissance à son fils Nino en juin 2023, a réussi son pari de décrocher une deuxième couronne mondiale sur 100 km, après celle conquise il y a deux ans à Berlin (7h04’03).
Partie prudemment à 1h45 heure française (6h15 heure locale) où il faisait déjà plus de 20 degrés sur le parcours (avec un fort taux d’humidité, ajoutant presque dix degrés de ressenti), l’élève de Jérémy Cabadet oscillait autour de la troisième place lors du passage au marathon (2h56) avant de se lancer dans une impressionnante remontée à Bangalore (Etat du Kanakarta).
Certains athlètes ne reculent en rien devant l’effort. Floriane Hot est de ceux-là. L’ultra-fondeuse française accusait quatre minutes de retard (tour 13) sur la Britannique Sarah Webster (finalement 3e en 7h19’18 ce samedi) qui avait rapidement pris les commandes des opérations. La dernière citée, nouvelle recordwoman d’Europe des 100 km en 7h03’48 (Perth le 24 mars), a eu un excès d’optimisme, et a vu la silhouette de Floriane Hot lui passer devant à l’amorce du seizième tour (sur 20). C’était la course de la sagesse ou comment gagner sans tomber.
14 km/h pendant 100 km !
Contrôleuse aérienne de métier, la championne de France 2024 sur marathon (le 24 mars à Cavalaire-sur-Mer) a parfaitement su gérer son effort par rapport au climat et aux conditions atmosphériques. Pour la soutenir dans son aventure, son compagnon Nicolas Navarro, 16e des JO de Paris sur marathon, mais aussi toute sa famille, n’étaient jamais loin. Après 7h08’43 de bonheur, soit une moyenne de 14 km/h (4’17 au kilomètre), Floriane Hot (23e au scratch) a savouré sa victoire dans la dernière ligne droite avec le drapeau français sur le dos. Toujours avec le sourire qui la caractérise.
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Marie-Ange Brumelot en argent, les Bleues sacrées par équipes
La France a signé un nouveau doublé retentissant et incontestable aux Mondiaux des 100 km. Toujours en embuscade pour la médaille, Marie-Ange Brumelot n’a jamais pu accrocher la roue de sa compatriote dans le money time mais la Française de 31 ans installée à New York est montée sur la deuxième marche du podium en 7h12’22, comme Camille Chaigneau en 2022.
Le 9 mai dernier à Steenwerck (Nord), la pensionnaire de l’Athle St Julien 74 était devenue la première athlète européenne à boucler un 100 km sous les 7 heures. Elle avait négocié la distance en 6h56’54, soit sept minutes de mieux que Floriane Hot, lors de son titre mondial en 2022 à Berlin. Toutefois, les 100 km de Steenwerck ayant perdu leur label national, le record de France et d’Europe n’avait pu être homologué. Satisfaction aussi pour Louise-Marie Thévenin-Lebran (16e en 8h06’00) pour sa première cape chez les Bleus. Sophie Le Béherec a mis le clignotant après le 12e tour. En argent il y a deux ans par équipes, les Bleues ont cette fois eu le privilège de chanter la Marseillaise, en devançant collectivement la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.
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Guillaume Ruel, un abandon rageant
Il était en lice pour le podium mais le rêve de Guillaume Ruel s’est arrêté samedi entre le neuvième et le dixième tour, un peu après la mi-parcours (km 52), après seulement trois heures de course. Annoncé parmi les prétendants au podium, le recordman de France de la spécialité (6h13’42 le 22 juin dernier à Los Angeles) n’a pu défendre jusqu’au bout ses chances en raison d’un appui douloureux, à la suite d’un mouvement de groupe, se blessant ainsi à la cheville. La nature exacte de sa blessure (entorse à première vue) et la gravité de celle-ci ne sont pas encore connues. Frustrant pour le recordman d’Europe du 50 km (2h47’23 à Pretoria en 2022) qui s’était donné les moyens de ses ambitions en effectuant une longue série de cinq marathons en sept semaines cet automne.
Premier Tricolore, Benjamin Polin (6h54’49), champion de France 2024 de marathon, s’est classé quinzième, gagnant quatre rangs par rapport à son classement de 2022. Jocelyn Kerbourc’h a pris la 28e place en 7h15’40. Jérôme Bellanca et Julien Nison ont de leur côté rendu les armes au 10e et au 15e tour. Le Japonais Jumpei Yamaguchi, deuxième en 2022, a réalisé une démonstration en 6h12’14, en devançant l’Espagnol Antonio Jesus Aguilar (6h25’54) et son compatriote Haruki Okayama (6h37’54), tenant du titre.
REPLAY des Championnats du monde des 100 km 2024
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Crédits photos : Martin Cauwel / FFA
