Grand espoir de médaille pour l’équipe de France d’athlétisme aux Championnats du monde en salle de Glasgow, Cyréna Samba-Mayela a assumé tous les espoirs placés en elle en décrochant l’argent sur 60 m haies en 7″74. La hurdleuse de 23 ans a réalisé une très belle prestation dans cette finale la plus relevée de l’histoire de la compétition puisque Bahaméenne Devynne Charlton a tout simplement établi le record du monde en 7″65.
Cyréna Samba-Mayela est sans aucun doute la sensation tricolore du week-end en explosant son propre record de France en 7″71 (ancien : 7″78 en finale des Mondiaux en salle 2022 à Belgrade) lors des demi-finales (en remportant sa course avec pas moins de 17 centièmes d’avance sur l’Irlandaise Sarah Lavin!), synonyme de neuvième meilleure performance mondiale (3e européenne) de tous les temps. Une européenne n’avait d’ailleurs plus couru aussi vite depuis 16 ans (7″68 de la Suédoise Susanna Kallur en 2008). Des performances exceptionnelles qui sont en prime réalisées en année olympique. Elle sera l’un des fers de lance de l’équipe de France cet été, où vous pouvez d’ores et déjà cocher la case du 100 m haies comme l’une des épreuves à ne pas manquer.
🥈 Vice-championne du monde !
🇫🇷 Cyréna Samba-Mayela se classe 2e de la finale du 60 m haies en 7”74, derrière la Bahamienne Devynne Charlton qui fait tomber le record du monde (7”65) !
💻 Les #WorldIndoorChamps sont à suivre sur France 4. pic.twitter.com/s31bqCo2fP
— FFAthlétisme (@FFAthletisme) March 3, 2024
« Tout ça c’était magique ! »
« Franchement je suis trop contente. Enfin pas totalement, car je suis arrivée un peu malade et fatiguée avec le jetlag à ces Championnats du monde, mais j’ai réussi à me remobiliser. Avec tous les changements que j’ai pu faire, c’est trop bien que je sois là, c’est une chance. Et puis de pouvoir rencontrer des personnes incroyables sur ces championnats, redéfendre mon titre, tout ça c’était magique de pouvoir le revivre encore une fois après Belgrade où j’ai pu être championne du monde. Je voulais juste revivre ces émotions-là. Je suis très honorée de rebattre le record de France, je suis super contente de cette progression. Maintenant mes yeux sont sur les Jeux olympiques. »
Voir cette publication sur Instagram
Des changements qui font des merveilles
Les choix de la sociétaire du Lille Métropole Athlétisme portent leurs fruits dès cette première saison en salle. Cyréna Samba-Mayela a en effet décidé de poser ses valises en Floride en septembre dernier pour s’entraîner sous la houlette de John Coghlan. Elle a pu intégrer le groupe de la championne olympique en titre, la Portoricaine Jasmine Camacho-Quinn, qui lui permet d’apprendre et de s’inspirer des meilleures. Ce choix était le fruit d’une volonté de fraîcheur et de changement comme elle nous le confiait deux jours avant son entrée en lice dans la compétition. « Du rafraîchissement, des changements techniques étant donné que je m’entraine avec la championne olympique en titre. ça m’a permis de me plonger dans cet univers élite avec des champions directement. »
Vous vous demandez quel est le principal changement depuis son arrivée aux Etats-Unis ? Au-delà d’un nouveau record de France, Cyréna Samba-Mayela nous confiait qu’elle avait travaillé un élément technique de taille : Sa capacité à accélérer. Travail qui a payé ce week-end puisqu’elle n’est pas si loin de la nouvelle recordwoman du monde.
On a interrogé vendredi la tricolore si elle se sentait plus forte qu’en 2022, question à laquelle elle avait répondu : « Plus forte, je pense que ce sont les résultats qui le montreront étant donné que j’ai une façon de m’entraîner différente en musculation, etc. Je ne peux pas encore dire, mais je peux dire que je me sens très bien en tout cas. Je me sens préparer à battre mes records. Mais je ne pourrai pas encore le dire tant que ça ne se concrétise pas en termes de résultats ». Progression plus que confirmer cet hiver en terres écossaises et elle sera à suivre cet été sur les différentes compétitions qui la mèneront aux Jeux olympiques.
Devynne Charlton toujours plus vite
Co-détentrice du record du monde (7″67, le 11 février à New York) avant son arrivée en Ecosse, l’athlète bahaméenne a assumé pleinement son rôle de favorite en s’offrant le record du monde du 60 m haies grâce à un temps de 7″65, en plus du titre mondial. Elle met un point final au débat sur ce record du monde qui n’était pas pleinement le sien jusqu’alors (l’Américaine Tia Jones avait également réalisé 7″67 le 16 février à Albuquerque). La concurrence est cependant relevée dans cette épreuve où Cyréna Samba-Mayela, qui avait devancé Devynne Charltonil y a deux ans à Belgrade, lui a tenu jusqu’au bout la dragée haute. Le podium est complété par la Polonaise Pia Skrzyszowska (championne d’Europe 2022 à Munich sur 100 m haies) en 7″79.
Cyréna Samba-Mayela porte un regard très respectueux sur sa concurrente : « J’ai beaucoup de respect sur ce qu’elle a pu faire, cette saison elle a été très constante autour de ces temps-là, elle avait déjà battu le record du monde. Je n’arrivais pas avec la prétention de me dire que j’allais la battre à tout prix, faut savoir respecter ses adversaires. Mais après on donne tout et puis on y croit jusqu’au bout. »
Tous les résultats des Championnats du monde en salle d’athlétisme 2024, en cliquant ici.
Texte : Sarah Ali
Crédit photo : Solène Decosta / STADION
