Alors qu’Antoinette Nana Djimou, double championne d’Europe du pentathlon (2011 et 2013), a tiré sa révérence l’été dernier, les épreuves combinées françaises se cherchent une successeure. Outre Solène Ndama, médaillée de bronze aux Europe de Glasgow en 2019, Léonie Cambours pointe le bout de son nez et semble être la candidate idéale pour assurer la relève. Septième au classement provisoire après la troisième épreuve, la Normande a parfaitement honoré sa première cape bleue en maintenant ce même rang après les cinq travaux, avec un cumul de 4442 points, à 15 unités de son total record (4457 points). « À chaud, je suis un peu déçue de ma journée, après c’est quand même une place de finaliste, savoure-t-elle en zone mixte. Je reconfirme les deux pentathlons que j’ai réalisés cet hiver. J’ai beaucoup appris aujourd’hui et j’ai pris de l’expérience. Lors de la présentation du 60 m haies ce matin avec les lumières qui s’éteignent, c’était tout nouveau pour moi, j’avais un peu les chocottes mais c’était incroyable ! »

L’athlète de 21 ans semble avoir du plomb dans la tête. Son insouciance et son plaisir de s’exprimer sur les différentes épreuves offrent un vent de fraîcheur à l’athlétisme français. Décomplexée, la pensionnaire du SPN Vernon n’a pas été du genre à trembler au moment de revenir sur la piste pour le concours de la longueur cet après-midi. Si le résultat a été en deçà de ses espérances (5,98 m puis deux essais mordus) et loin de sa marque de référence, elle n’a pas hésité à demander la clap au public belgradois qui n’a pas été avare d’encouragements. Les spectateurs de la Stark Arena ne s’y trompent pas et ont peut-être assisté à l’éclosion d’une future grande de l’athlétisme tricolore. En donnant tout lors d’un 800 m conclu 2’16″21, son nouveau record personnel, elle termine à une belle place d’honneur. « Je suis un peu frustrée de ne pas réaliser ce que j’arrive à faire à l’entraînement, regrette Léonie Cambours. Je passe à côté de mon concours du poids et je fais deux beaux sauts mordus de peu en longueur. Néanmoins, à la hauteur, je fais mon meilleur bond de la saison et je vais chercher une place de finaliste sur le 800 m donc il y a des points positifs, après on veut toujours un peu plus ». Voir Léonie Cambours, dans un futur proche, revêtir le maillot de l’équipe de France, ne sera plus une surprise. Vite, la suite ! La Belge Noor Vidts, qui a mis un point d’honneur à remporter le 800 m en 2’08″81, s’est parée de l’or avec 4929 points devant la Polonaise Adrianna Sulek (4851 points) et l’Américaine Kendell Williams (4680 points).

La fusée Kambundji !

Elle ne semblait elle-même pas y croire ! La Suissesse Mujinga Kambundji a abaissé son temps de référence de sept centièmes sur 60 m (7″03 à Macolin en 2018) pour finalement s’imposer en finale des Mondiaux de Belgrade dans un chrono de 6″96, tout simplement synonyme de meilleure performance mondiale de la saison et de quatrième meilleure performance de l’histoire. En plus d’améliorer son propre record national, la sprinteuse de 29 ans est devenue la première athlète suisse à offrir à son pays un titre en sprint chez les dames. Dans cette finale complètement folle où cinq des huit concurrentes ont amélioré leur marque de référence, les Américaines Mikiah Brisco (6″99) et Marybeth Sant-Prince (7″04) ont réalisé coup double en s’emparant de la deuxième et de la troisième place sur la ligne droite. Preuve encore du niveau très relevé de cette finale, la championne d’Europe en salle de Glasgow en 2019 Ewa Swoboda se contente de la quatrième place, départagée au millième avec Marybeth Sant-Prince (7″04), alors même que la Polonaise de 24 ans se présentait dans les starting-blocks en position de favorite, avec notamment le meilleur temps de toutes les demi-finales (7″03). Derrière elle, deux sprinteuses ont également coupé la ligne d’arrivée en 7″04, du jamais vu à un tel niveau de compétition : Les Jamaïcaines Shericka Jackson et Briana Williams ont terminé respectivement cinquième et sixième. La Trinidadienne Michelle-Lee Ahye a amélioré son meilleur chrono de la saison (7″11) et s’est classée septième.

Visiblement très rapide, la piste centrale de la Strak Arena de Belgrade devrait encore permettre de créer des surprises et d’offrir des chronos de mutants aux meilleurs athlètes de la planète. Le rendez-vous est pris sur les deux prochains jours de la compétition ! 

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Texte : Emeline Pichon
Crédits photos : Matthieu Tourault / STADION
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STADION À BELGRADE !

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