Dans un stade Hayward Field qu’il connaît déjà un peu pour avoir été présent aux Mondiaux juniors en 2014, Mehdi Belhadj (record en 8’12″43 en 2021) a rempli son contrat pour ses premiers pas en grand championnat chez les seniors. Le protégé d’Adrien Taouji à l’Insep, qui s’est préparé à tous les formats de course, disputera ce mardi 19 juillet à 4h20 sa première finale planétaire sur 3000 m steeple. Placé dans la deuxième des trois courses, le demi-fondeur licencié au club de Villeneuve La Garenne (Hauts-de-Seine) a bouclé sa série à la quatrième place en 8’20″47. Alors qu’il lui fallait espérer être dans les trois premiers ou faire partie des six meilleurs chronos sur l’ensemble des trois courses pour passer le cut, le champion de France Elite à Caen a dû attendre les résultats de la troisième et dernière série.

Toujours au contact des meilleurs et en bonne position jusqu’à la dernière ligne droite, Mehdi Belhadj a été débordé par l’Américain Hillary Bol (8’20″18), n’arrivant pas à passer à la vitesse supérieure dans les vingt derniers mètres. Mais sa série était relevée, remportée par l’Éthiopien Lamecha Girma (8’19″64), qui a déjà couru trois fois sous les 8 minutes cet été, devant le tenant du titre kényan Conseslus Kipruto (8’20″12). « Je suis troisième jusqu’à 20 mètres de l’arrivée et je me fais avoir !, analyse-t-il. C’est dommage, car je n’avais pas les mêmes jambes qu’aux France mais j’ai tenté. Je suis bien placé à un tour de l’arrivée et dans les 300 derniers mètres je fais l’erreur de relancer alors que j’aurai dû rester au train et en garder sous le pied pour la fin de course ! Ça passe en finale au temps mais la prochaine fois j’espère que ça sera à la place. Je suis content de moi, même en ayant des mauvaises jambes ». Mehdi Belhadj n’aura rien à perdre lors de la grande explication.

Deux sur deux pour les Bleues !

C’est avec le visage souriant que Ninon Chapelle a quitté ce samedi matin l’écrin américain. La recordwoman de France (4,75 m en extérieur et 4,73 m en salle) participera dans deux jours à sa deuxième finale planétaire, trois ans après Doha. Celle qui est devenue entre-temps maman d’un petit garçon prénommé Oscar en février 2021 a réussi un concours parfait. Après avoir effacé 4,35 m au premier essai, elle était déjà quasiment assurée d’une place dans le top 12. Ce qui ne l’a pas empêchée de franchir 4,50 m du premier coup. La marque de qualification était placée à 4,65 m. Il n’y a pas eu besoin de faire monter la barre aussi haut pour composter son ticket. « C’est un vrai plaisir d’aller en finale avec Margot ! Avant de se projeter sur cette finale, il faut déjà passer les qualifs, c’est une grosse première étape, contrat rempli ! J’ai eu la chance d’avoir du vent favorable à chaque fois que je sautais. Il y a une grosse densité cette saison donc il n’y avait pas forcément besoin d’aller très haut aujourd’hui. En finale, tout est possible, je suis bien réglée, ça fait longtemps que j’avais envie de reporter ce maillot de l’équipe de France ».

Le sautoir de Eugene a parfaitement réussi aux plieurs de gaule tricolores. Invitée à la fête des ténors ce lundi 18 juillet à 2h25, Margot Chevrier a un peu plus tremblé. La protégée de Sébastien Reisdorffer a dû s’y reprendre à trois fois pour franchir 4,50 m, après avoir passé dans un premier temps 4,35 m. Pénalisée par un manque de profondeur dans ses sauts, la Niçoise de 22 ans est d’abord retombée par deux fois sur la barre. Avant de trouver, pleine de sang-froid, les réglages en adéquation avec sa bonne forme du moment à son ultime tentative. « Le job, c’était d’aller en finale et ce soir je vais pouvoir dormir sur mes deux oreilles, ce n’était pas du tout le cas pendant le concours. On a trois essais, c’est pour utiliser le dernier ! Les qualifications, c’est toujours piégeux, ce n’est pas parce que sur la start-list on est bien placé que l’on va être bien classé. Je suis contente d’avoir passé cette étape. Avec Ninon, on est copine, on s’en courage tout au long du concours ». La finale s’annonce interminable, puisque quinze concurrentes au total, dont l’ensemble des favorites, ont, elles aussi, effacé les 4,50 m pour passer directement le cap des qualifications. « C’est super ouvert, c’est un concours comme un autre, il va falloir passer des barres au premier… ou au troisième ! »

Crédits photos : Solène Decosta / STADION
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