Dans la tête de notre photographe Matthieu Tourault à Torun

23 mars 2021 à 12:14

Notre photographe Matthieu Tourault était au bord de la piste pour capter chacun des moments chargés en adrénaline des Championnats d’Europe en salle de Torun (4 au 7 mars 2021). Il nous raconte les coulisses de cet événement qui s’est déroulé dans des conditions un peu particulières pour un photographe professionnel.

« Si vous êtes des fidèles lecteurs de Stadion, vous avez régulièrement dû apercevoir mes clichés sur le site. Photographe professionnel, je sillonne les quatre coins de l’Hexagone pour couvrir les principaux événements du premier sport olympique. Après avoir couvert une riche saison hivernale (StarPerche de Bordeaux, Meeting de Metz, X-Athletics de Aubière…) et après avoir aussi fait la Une de l’Équipe lors du saut à 6,02 m de Renaud Lavillenie au Perche en Or de Tourcoing, je suis allé clore en beauté la saison indoor à Torun pour le grand rendez-vous continental. »

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Protocole sanitaire respecté pour les médias

« Crise sanitaire mondiale oblige, l’événement n’a pas échappé pas à la règle avec l’élaboration d’un protocole sanitaire pour protéger l’ensemble des acteurs présents et permettre à la compétition d’avoir lieu. Avant et pendant la compétition, les photographes, les athlètes, le jury ou encore le staff doivent également répondre à des critères très stricts. Dès mon arrivée à l’aéroport de Varsovie le mercredi 3 mars, je rentre dans une bulle sanitaire stade-hôtel d’où il me sera impossible de sortir pour éviter la multiplication des contacts. Après avoir présenté un test PCR négatif de moins de 72 heures, direction l’Arena de Torun pour me soumettre à un nouveau test. Un test qui s’est révélé négatif. Je pouvais récupérer ma chasuble et mon accréditation. Un troisième et dernier test sera effectué pour rentrer en France le samedi après-midi avant la session du soir. »

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Priorité aux diffuseurs

« En comparaison avec l’Euro de Glasgow en 2019 où une centaine de journalistes et de photographes étaient accrédités, ce nombre a été divisé de moitié. Moins de photographes, pas de public mais plus de télévisions. Les diffuseurs ont profité de l’absence du public et du nombre de photographe restreints pour mettre un dispositif plus important de caméras dans l’Arena afin d’offrir aux téléspectateurs les meilleures images possibles et toujours au plus près de l’action. Parfois même tellement prêts que les athlètes en sont gênés par des caméras à quelques centimètres de leur visage. Alors qu’il y avait 10 emplacements photos possibles tout autour de la piste, ils ont été réduits à 5 ou 6 car les télévisions ont la priorité. Ce qui impose aux photographes de ne pas avoir la possibilité de se poser dans ces zones initialement prévues pour eux ! Malgré les difficultés de circulation dans l’Arena avec mes 20 kg de matériel sur le dos, des problèmes de connexion internet et parfois plus du tout de connexion du tout même en filaire, la bande passante était utilisée par les TV, les conditions de travail étaient assez agréables. »

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L’emplacement est déterminant

« Le jeudi, premier jour de compétition, j’ai pris le soin d’arriver à l’Arena de Torun six heures avant le début de la première épreuve pour prendre des repères, trouver les angles et préparer mon matériel. Il est impératif pour moi d’arriver tôt, de se préparer et de régler tous les détails qui peuvent l’être. Cependant, quand j’arrive dans un stade ou une salle, je ne sais pas où je serai placé selon les disciplines. Les agences Reuters et Getty prennent généralement les meilleurs emplacements et ont chacune plusieurs photographes avec lesquels il est compliqué de rivaliser. Il existe aussi une hiérarchie, qui détermine votre emplacement. Je suis placé à quelques mètres seulement des plus grandes stars de notre sport, le rêve de tout jeune amateur d’athlé. Lors des finales de course, les photographes rivalisent au bord de la piste pour réaliser la meilleure photo. Je dois travailler dur pour me distinguer de mes concurrents. Même si je ne peux pas avoir les yeux partout, j‘ai pris la décision de ne pas utiliser de système de déclenchement à distance, qui peut  bien me servir quand on ne bénéficie pas d’un emplacement idéal, pour rester concentrer sur ma liste d’athlètes à shooter. Pour obtenir de belles photos d’athlé, il faut des courses, des sauts ou des lancers engagés. Cet Euro de Torun a parfaitement répondu aux critères, ça tombe bien ! »

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En temps réel

« Dans une compétition internationale, il faut savoir gérer la pression liée à l’envoi d’images en temps réel à la rédaction. La plupart du temps, pour les grands événements comme celui-ci, j’envoie mes photos aussitôt, notamment lorsqu’un athlète français décroche une médaille. C’est un changement majeur intervenu ces dernières années pour les photographes de sport : les attentes relatives à la rapidité de transmission des images. Une dizaine de transferts de photos est adressée pendant la session. En ce qui concerne le matériel, j’ai principalement utilisé l’objectif « Canon EF 400mm f/2.8L IS III USM » avec un boîtier « Canon EOS-1D X Mark III ». Pour les « photos drapeau » un grand angle 24-70mm était de mise. »

« Je remercie particulièrement la FFA et European Athletics pour avoir permis à Stadion de couvrir cet événement. Je remercie également le service CPS (Canon Professional Service) de Canon France et plus particulièrement Alain Tombois pour son aide sur la partie logistique photo qui nous a fait gagner un temps précieux dans l’envoi des images et permis d’obtenir une qualité d’image incroyable grâce à un matériel de haute précision. »

À bientôt sur les pistes !

Crédits photos : Matthieu Touraut / STADION
© Tous droits réservés

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