Il y aura bien un Français en finale du 800 mètres, ce mercredi au Jeux olympiques de Tokyo. Gabriel Tual est l’une des belles surprises de la semaine dans le clan tricolore. Dans une finale qui paraît très ouverte, il a un coup à jouer.
Gabriel Tual est arrivé à Tokyo avec le vingt-quatrième temps des engagés. Il quittera la capitale nippone avec une place de finaliste, dans le pire des cas. Le cinquième Français de l’histoire à arriver à ce stade de la compétition, c’est dire si la performance est immense. Le Girondin a su faire fi de la douleur pour terminer troisième de sa demi-finale, et passer au temps à l’échelon supérieur.
L’objectif premier était de rallier les demi-finales. En série, le jeune homme de 23 ans gère parfaitement en restant en 4e position, à la corde, jusqu’aux 600 mètres. Dans la dernière ligne droite, il se décale vers l’extérieur pour venir chercher la troisième place, directement qualificative pour les demies. Le contrat est rempli. « Il fallait être à 2000 % aujourd’hui et je suis content que ça passe. J’irai maintenant jusqu’au bout de l’effort et si ça se trouve, ça passera en finale, on verra bien », confie-il en zone mixte.
Le quatrième temps des demi-finales
Les demies ont des allures de finale. Pour ces Jeux, bien qu’aucune tête d’affiche ne domine la discipline, le niveau est extrêmement relevé. Gabriel Tual réalise la course parfaite. Bien calé en troisième position jusqu’à l’emballage final, il évite la chute dans le dernier virage. Les derniers 100 mètres sont terribles pour tout le monde : c’est à celui qui saura composer le mieux avec sa douleur, qui ira chercher sa qualification. Le Tricolore résiste : le visage grimaçant, il se classe troisième, et doit attendre le résultat des autres demies pour savoir s’il est finaliste ou non. Quoi qu’il en soit, l’étudiant en physique n’a aucun regret à avoir. Avec un 800 m bouclé en 1’44″28, record personnel battu (1’44″44), il sait qu’il a tout donné.
Le verdict tombe après la dernière course, celle de Bosse : avec le quatrième temps des demies, Gabriel Tual fait bien partie du top 9 final (Le Botswanais Nijel Amos, qui a chuté, a été repêché). Inespéré. « J’ai couru comme il fallait, je n’ai pas fait d’erreurs… Il faut toujours y croire. En finale, ça sera la course de ma vie. Je vais kiffer », assurait-il. Le demi-fondeur entraîné par Bernard Mossant n’est plus à un exploit près, et il a déjà prouvé que ce n’est pas parce qu’il avait le 24e temps des engagés, qu’il ne pouvait pas rêver plus grand.
Texte : Mathilde L’Azou
Crédit photo : Solène Decosta / STADION