Le suspense autour du parcours du marathon olympique de Paris 2024 a été levé ce mercredi 5 octobre lors d’une conférence de presse à l’Hôtel de Ville de Paris à laquelle Stadion a assisté. Le tracé est un aller-retour entre Paris-Versailles, et s’annonce exceptionnel mais exigeant. Analyse !
L’annonce était très attendue. Quel sera le parcours du marathon des Jeux olympiques de Paris 2024 ? La presse française était suspendue aux lèvres de Tony Estanguet qui a annoncé le tracé, même si des rumeurs enflaient depuis plusieurs jours. Vers 15h50 ce mercredi, le président du COJO a mis fin au suspense.
Les femmes à l’honneur
Ce parcours s’inspire de la Marche des Femmes, événement marquant de la Révolution française les 5 et 6 octobre 1789. Il rend ainsi hommage aux milliers de marchandes, commerçantes et ouvrières parisiennes qui sont parties de l’Hôtel De Ville en direction du Château de Versailles pour réclamer du pain et des armes au roi Louis XVI. Pour la première fois dans l’histoire des JO, le marathon féminin se disputera le lendemain (11 août à 8h, dernier jour de la compétition) de celui des hommes (10 août à 8h). Pour le départ et l’arrivée, il n’y avait aucune surprise puisque l’on savait déjà depuis décembre dernier que le marathon olympique partira de l’Hôtel de Ville pour un final aux Invalides, qui y sacrera les successeurs de Peres Jepchirchir et Eliud Kipchoge, sacrés à Sapporo en 2021. Les quatre-vingt femmes et autant d’hommes sillonneront quelques-uns des plus beaux sites et monuments de Paris et de ses alentours : Opéra Garnier, la Pyramide du Louvre, la Préfecture, le Château de Versailles, la Tour Eiffel…
A spectacular, demanding, and unprecedented race!
Discover the official route of the #Paris2024 Olympic marathon 🔥
–
Spectaculaire, exigeant, inspirant, voici le parcours du Marathon Olympique de #Paris2024 pic.twitter.com/kLshJ4fTFG— Paris 2024 (@Paris2024) October 5, 2022
Grande boucle dans les Hauts-de-Seine
Le comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 a décidé de « casser les codes » et de faire sortir l’épreuve des limites de la Capitale. Le tracé de 42,195 km proposera une grande boucle entre Paris, les Hauts-de-Seine et les Yvelines avec un monument historique comme étape : le Château de Versailles (25e km). Avant d’arriver à la célèbre demeure du Roi Soleil, les coureurs traverseront trois villes en périphérie : Boulogne-Billancourt (13e km), Sèvres (15e km) et Ville-d’Avray (19e km). La dernière ville citée comportera la première des deux grosses difficultés du tracé avec la forêt de Fausses-Reposes (situé à 20,3 km), où se situe le Mémorial Pershing-Lafayette, point culminant du tracé à 183 mètres d’altitude.
La côte des Gardes comme juge de paix ?
La boucle de ce marathon des JO traversera donc en grande partie le département des Hauts-de-Seine puisqu’au retour, les coureurs passeront par Viroflay (27e km), Chaville (29e km) et Meudon (31e km) où les athlètes devront faire face à la terrible côte des Gardes, si chère à la célèbre classique de Paris-Versailles. Dans un peloton au sein duquel nombreux seront ceux qui voudront déloger le double vainqueur sortant, la star kényane Eliud Kipchoge, la côte des Gardes (longue de 2,3 km) pourrait d’ailleurs faire office de juge de paix quant à la victoire finale. Avec une pente allant jusqu’à 13,5%, les mollets et les quadriceps vont trinquer ! C’est un moment du parcours qui donnera une bonne indication sur l’état de forme des favoris. Très exigeant physiquement, le profil adopté rompt avec la tradition du marathon très roulant : 438 m de dénivelé positif (du jamais vu aux JO) et 436 m de dénivelé négatif. Toutefois, les dix derniers kilomètres jusqu’à l’Esplanade des Invalides s’annoncent inoubliables, avec notamment un passage vers la Tour Eiffel. Les zones de ravitaillement se situeront tous les 5 kilomètres.
Un tracé validé par Yohan Durand
Un parcours qui semble séduire les marathoniens de l’équipe de France qui ont pu découvrir ce tracé en avant-première. Au terme de la présentation, Yohan Durand, premier Français du Marathon de Paris 2021 en 2h09’21, s’est confié sur le parcours à notre micro : « C’est atypique car d’habitude les tracés sont urbains, on reste en centre-ville et on fait plusieurs boucles, ce qui permet aussi de repérer des points stratégiques. C’est un marathon compliqué. Les 14 premiers kilomètres sont roulants puis les 436 mètres de dénivelé sont sur 17 kilomètres. Ensuite, il faudra être capable de relancer sur les dix derniers kilomètres qui seront relativement plats. Cette descente, longue et avec de forts pourcentages, va être très difficile. Surtout, elle arrive après 30 km de course : ça va faire mal aux jambes, il va falloir anticiper la douleur musculaire pour tenir jusqu’à l’arrivée. J’y suis passé en voiture et ça m’a paru encore plus impressionnant que ce que j’avais imaginé. »
Voir cette publication sur Instagram
« Je ne pouvais pas espérer de plus belle course pour les Jeux »
Eliud Kipchoge sait désormais ce qui l’attend pour remporter le marathon olympique de Paris. Dans l’histoire de la compétition, aucun athlète n’est parvenu à inscrire une troisième fois d’affilée son nom au palmarès. « Le Marathon de Paris 2024 aura forcément une saveur particulière. Performer dans un cadre aussi impressionnant, chargé d’Histoire et de symboles, c’est une expérience unique. Je ne pouvais pas espérer de plus belle course pour les Jeux. »
Pour la première fois dans l’histoire de l’événement planétaire, dans le cadre du « Marathon pour Tous », le marathon sera ouvert au grand public. Les 40 000 élus seront connus début 2024, à l’issue d’un tirage au sort. Pour participer et tenter de décrocher un dossard, il faut intégrer le Club Paris 2024 et accumuler des points. Comme les Jeux olympiques dans leur ensemble, le Marathon Pour Tous sera paritaire : 50% d’hommes et 50% de femmes y obtiendront un dossard. Actuellement, 3000 sésames ont déjà trouvé preneurs. À noter que Paris 2024 a également ajouté un 10 km qui partira de l’Hôtel de Ville, empruntera les sept premiers kilomètres du marathon dans la capitale pour bifurquer vers l’arrivée aux Invalides.
Crédits photos : Solène Decosta / STADION