Les Jeux olympiques de Tokyo (Japon) débutent le vendredi 30 juillet pour les épreuves d’athlétisme, alors l’heure est venue de se mouiller. Comme pour chaque compétition internationale, la rédaction de Stadion se prête au jeu périlleux des pronostics des Bleus et livre les analyses qui vont avec. Dans un contexte ultra concurrentiel, cinq ans après la belle moisson de Rio avec six breloques décrochées, on mise pas mal sur nos tauliers Kevin Mayer, Yohann Diniz, Renaud Lavillenie, Mélina Robert-Michon ou encore Wilhem Belocian pour empiler les récompenses.
Rendez-vous que les fans d’athlétisme, que nous sommes, que vous êtes, attendent depuis cinq ans : les Jeux olympiques 2020 s’ouvrent ce vendredi 23 juillet à Tokyo ! Malgré l’absence de spectateurs dans les tribunes, le spectacle s’annonce splendide. Et on compte bien sur la délégation française pour faire le show. Les mercredi 4 et jeudi 5 août prochains, Kevin Mayer a l’opportunité d’entrer un peu plus dans l’histoire de son sport. Alors que le monde entier l’a découvert sur la piste bleue de Rio en 2016 avec une médaille d’argent au décathlon, le Montpelliérain a considérablement changé de dimension. Depuis, il n’a cessé de progresser dans plusieurs travaux et a battu le record du monde (9126 points) le 16 septembre 2018 au Décastar de Talence. Le regard n’est plus le même.
On l’oublie parfois en France, ou on ne le mesure pas complètement, mais le combinard de 29 ans fait aujourd’hui partie des meilleurs athlètes de la planète. Toutes ses prestations sont observées à la loupe. Est-il mieux armé cinq ans plus tard pour monter d’un cran sur le podium ? Sans aucune contestation. Cette année, Kevin Mayer s’est imposé aux Championnats d’Europe en salle de Torun à l’heptathlon. Malgré une déchirure au mollet gauche fin mai, qui n’est plus qu’un mauvais souvenir aujourd’hui, il va tenter de remporter sa première médaille d’or olympique. Son principal adversaire ? Le Canadien Damian Warner (31 ans) qui a compilé 8995 points à Götzis le 30 mai, un total synonyme de cinquième meilleure performance de l’histoire. Ce qui laisse espérer un beau duel entre les deux hommes. Ça va être chaud bouillant !
Le 50 km marche de Sapporo sera le dernier de l’histoire des Jeux olympiques. Il marquera aussi l’apogée de la carrière sportive de Yohann Diniz, figure emblématique de la discipline en France. Champion du monde en 2017 et triple champion d’Europe (2006, 2010 et 2014), il va tenter de décrocher la seule médaille qui manque encore à son palmarès. L’occasion de vibrer une dernière fois avec le recordman du monde (3h32’33 en 2014 à Zurich) qui s’élancera avec de sérieuses ambitions. Contraint à l’abandon à Pékin en 2008, disqualifié pour un ravitaillement hors zone en 2012 à Londres et dépassant ses limites pour prendre une huitième place alors que son corps le lâchait à Rio en 2016, le Rémois espère terminer sa carrière sur la plus haute marche du podium. Réponse le jeudi 5 août, à partir de 22h30.
Renaud Lavillenie va vivre ses troisièmes Jeux olympiques consécutifs. Une récompense pour la régularité du plieur de gaule de 34 ans au plus haut niveau. Souverain à Londres en 2012 au terme d’un magnifique concours achevé à 5,97 m, record olympique à la clé, le Clermontois coaché par Philippe d’Encausse doit quatre ans plus tard à Rio « se contenter » de la deuxième place derrière le Brésilien Thiago Braz (auteur d’un incroyable saut à 6,03 m), en état de grâce devant un public entièrement acquis à sa cause. L’une des têtes d’affiche de l’athlétisme français s’est blessé à la cheville gauche en raison d’une mauvaise réception sur le tapis à Sotteville le 11 juillet. Engagé dans un contre-la-montre vers Tokyo, le triple champion du monde en salle (2012, 2016 et 2018), a énormément travaillé pour être d’aplomb le 31 juillet, jour des qualifications de la perche, auxquelles participeront aussi son frère Valentin Lavillenie et Ethan Cormont.
Renaud Lavillenie a sans doute des moyens de récupération supérieurs au commun des mortels. Il a d’ailleurs recommencé à sauter à l’entraînement dix jours après sa blessure et a rassuré sur sa forme physique ce mercredi sur les réseaux sociaux. « Air Lavillenie » vise au Japon une troisième médaille olympique consécutive dans une saison qui l’a vu retrouver les hautes sphères en février avec une barre à 6,06 m au All Star Perche d’Aubière, une hauteur qu’il n’avait plus domptée depuis 2014. Le recordman de France (6,16 m 2014) aura à affronter le Suédois Armand Duplantis, grandissime favori.
Habituel pourvoyeur de médailles dans le clan tricolore, on espère une nouvelle fois qu’une breloque sur les haies hautes masculines tombera dans la besace bleue. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce ne sont pas les prétendants qui manquent. On avait laissé Wilhem Belocian lors de sa dernière apparition aux Jeux allongé sur le synthétique détrempé du stade olympique de Rio, pleurant toutes les larmes de son corps avant de quitter la piste. Le Guadeloupéen, 21 ans à l’époque, auteur d’un faux-départ en séries du 110 m haies, voit les Jeux olympiques s’arrêter pour lui avant même d’avoir commencé. Cinq ans plus tard, le sociétaire du Stade Lamentin est prêt à verser de nouvelles larmes, mais de bonheur cette fois. Le recordman du monde juniors du 110 m haies (12″99 en 2014) s’est construit un mental de champion, et a parfait sa technique avec beaucoup de relâchement et de justesse. Et les chronos se sont affolés en 2021 avec 7″42 sur 60 m haies et 13″15 sur 110 m haies. Sacré champion d’Europe en salle cet hiver, le protégé de Ketty Cham ne craint aucun adversaire, pas même l’Américain Grant Holloway, flashé en 12″81 en demi-finales des sélections américaines, à seulement un centième de seconde du record du monde de Aries Merritt.
Faut-il s’inquiéter pour Pascal Martinot-Lagarde ? Depuis le début de l’année 2021, le hurdler de l’ES Montgeron doit composer avec divers pépins physiques avec lesquels il jongle depuis quelques saisons. Confronté à cette même situation à cette période de l’année en 2018 et en 2019, il avait néanmoins décroché le titre européen à Berlin puis la médaille de bronze l’année suivante à Doha sur 110 m haies. PML rappelle depuis quelques saisons que les vérités de juin et de juillet ne sont pas toujours celles d’août. Le Français de 29 ans (25 capes chez les Bleus) s’est préservé pour arriver en forme aux Jeux et s’est préparé spécifiquement pour cette échéance. Fort de ses dix médailles en grands championnats (salle et plein air confondus), l’élève de Benjamin Crouzet a cette capacité de se sublimer lors des grands rendez-vous et cible le podium à Tokyo, après être resté au pied de celui de Rio. Le médaillé de bronze des Europe 2019 et des Mondiaux en salle 2018 sur 60 m haies Aurel Manga (13″24 en 2021), troisième hurdler hexagonal en lice, a lui aussi le potentiel pour monter sur la boite.
Morhad Amdouni s’apprête à relever un double défi sur le 10 000 m et le marathon, le programme le permettant. En effet, le 10 000 m est prévu le vendredi 30 juillet, au stade olympique de Tokyo, et le marathon le dimanche 8 août, à Sapporo. Depuis Alain Mimoun en 1956, lors des JO de Melbourne, aucun Français n’avait osé s’aligner sur les deux distances mythiques. L’athlète entraîné par Abderrazak Zbaïri a la « caisse », c’est le moins que l’on puisse affirmer, surtout si l’on se réfère à ses performances des derniers mois. Le champion d’Europe de Berlin en 2018 sur le 10 000 m n’a cessé d’affoler les chronos avec 2h09’14 lors du marathon de Paris en 2019 avant de terminer huitième des Mondiaux de semi-marathon, premier européen, à Gdynia (Pologne) en 59’40, en octobre 2020. Enfin, au mois de juin, le fondeur de 33 ans a remporté la Coupe d’Europe du 10 000 m sur la piste de Birmingham en abaissant son record personnel à 27’23 »27, soit la troisième performance française de l’histoire.
Fer de lance de l’athlétisme français, Mélina Robert-Michon est une athlète que l’on ne présente plus. La discobole de 41 ans s’apprête à disputer ses sixièmes Jeux. Un record pour notre sport. Sa dernière aventure s’est révélée fructueuse avec une médaille d’argent à Rio, où l’Iséroise avait pulvérisé son propre record national à 66,73 m lors de son cinquième essai. Maman épanouie de deux petites filles, compétitrice dans l’âme, elle peut réaliser un nouvel exploit olympique. En avril dernier, Mélina Robert-Michon nous a également confirmé, sous couvert de qualification, sa participation aux JO de Paris en 2024.
Toujours côté lancers, la moisson pourrait être complétée par les spécialistes du marteau Alexandra Tavernier et Quentin Bigot qui portent beaucoup d’espoir tricolore sur leurs épaules. La native d’Annecy installée à Ploumillau (Côtes-d’Armor) a amélioré son record de France pour le porter à 75,38 m, à Salon de Provence le 21 février dernier et peut rêver d’accrocher un podium olympique pour sa deuxième participation aux Jeux. À Turku (Finlande) le 8 juin, le Messin a expédié son engin à 79,70 m, se rapprochant ainsi de la barre symbolique des 80 mètres. Le vice-champion du monde à Doha en 2019 en a profité pour améliorer son record personnel et pour devenir le cinquième meilleur performeur français de l’histoire.
Une éventuelle bonne surprise en demi-fond, sur 800 m, avec Pierre-Ambroise Bosse, n’est pas à écarter. Champion du monde à Londres 2017 sur le 800 mètres, le pensionnaire du Lille Métropole Athlétisme peut sortir une course d’anthologie à n’importe quel moment. Au pied du podium olympique en 2016, le natif de Nantes rêve de remporter une médaille pour sa troisième incursion aux JO. Avec une performance de pointe sur 800 m à 1’57″98 réussie à Monaco le 9 juillet, Rénelle Lamote est à 28 ans dans la forme de sa vie. La triple médaillée européenne du double tour de piste a démontré cet été qu’elle possédait un fin sens tactique, indispensable au 800 m où tout ne se joue pas seulement dans les jambes mais aussi dans la tête. Considéré depuis 2019 ans comme l’une des révélations tricolores, Djilali Bedrani s’apprête à relever le grand défi olympique au Japon, lui qui a particulièrement brillé lors des Mondiaux de Doha en 2019 (5e en 8’05″23, son record personnel).
Comme nous sommes optimistes, nous misons sur 4 médailles. On vous invite à faire vos pronostics à votre tour : Combien de médailles pour les Bleus à Tokyo ? Faites vos Jeux !
Crédits photos : Matthieu Tourault / STADION
STADION À TOKYO !
Votre média Stadion a le plaisir d’annoncer sa présence aux Jeux olympiques de Tokyo. Notre rédaction a conçu un espace rien que pour vous, qui vous permettra de suivre au plus près l’intégralité des épreuves d’athlétisme (sélection tricolore, les retransmissions TV, le programme jour par jour, les résultats et les clichés des Bleus…). Bons Jeux en notre compagnie !
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