La Asics SaintéLyon 2022 racontée par notre reporter Emeline Pichon

07 décembre 2022 à 11:30

La 68e édition de la Asics SaintéLyon, course mythique entre Saint-Etienne et Lyon, s’est tenue dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 décembre dans des conditions quasi hivernales, dans une boue magistrale. Invité par l’équipementier officiel, notre reporter Emeline Pichon, traileuse aguerrie, s’est infiltré afin de vous raconter son expérience sur la doyenne des courses d’Ultra, vécue de l’intérieur !

Le week-end dernier, j’ai eu la chance de prendre le départ de la Asics SaintéLyon, aux côtés de la Team Asics. Invitée par l’équipementier japonais, j’ai vécu une expérience unique, composée d’innombrables moments inoubliables. Il est difficile de raconter un tel week-end. J’aurais même tendance à dire qu’il faut le vivre pour le comprendre. Au travers ces quelques lignes, j’espère tout de même parvenir à vous transporter à mes côtés dans cette aventure exceptionnelle.

Si de nombreux athlètes de la Team Asics sont engagés sur toutes les distances proposées par l’événement, j’ai pour ma part l’aubaine de m’aligner sur le 78 km (2050 D+ / 2350 D-), en relais à 4. Mon équipe est composée de l’ancienne double championne d’Europe heptathlon et de pentathlon, récemment convertie au trail, Antoinette Nana Djimou, du traileur confirmé, notamment vainqueur de la dernière édition du Bourbon à La Réunion, Mathieu Clément, et de l’influenceur Valentin D’Hoore. Killian Luison, traileur de la Team Asics est également de la partie et fait office de pacer sur les deux premières portions de la course. Pas la peine de laisser planer un quelconque doute : on a fini bien loin des premiers Andreu Simon Aymerich (5h47’35), Thomas Cardin (5h52’40) et Baptiste Chassagne (6h03’23). Mais l’essentiel était ailleurs : prendre du plaisir et en finir.

L’aventure commence !

Nous arrivons à Saint-Étienne samedi soir, sur les coups de 20 heures. Après avoir fait le plein d’énergie autour d’une assiette de pâtes, l’heure du départ approche doucement. C’est le moment d’effectuer les derniers réglages. Les ultimes instants de quiétude avant la grande aventure. L’accalmie avant la tempête. Antoinette Nana Djimou est notre première relayeuse. Le départ est prévu à 23h30. À 23 heures, nous descendons tous avec elle. Pendant que notre traileuse en herbe se rapproche de la ligne de départ, nous nous plaçons aux abords du parcours pour regarder les athlètes s’élancer pour les 78 kms qui les séparent de la ligne d’arrivée, en solo, ou en équipe. Le départ est prévu à 23h30, mais les minutes semblent interminables ! L’excitation et l’euphorie montent de plus en plus. Paradoxalement, la sensation d’assister à un départ sans être sous l’arche est perturbante. Avec quelques minutes de retard, le coup de pistolet retentit enfin. Lampes frontales vissées sur la tête et camelbak harnachés sur le dos, le peloton s’éloigne de plus en plus de nous pour disparaître dans la pénombre, la course est belle et bien lancée.

Un départ sur les chapeaux de roue

Une fois les derniers coureurs passés devant nous, nous regagnons les vans pour nous rendre au prochain point de passage. Après à peine vingt minutes de route, nous voilà arrivés sur la zone de transmission de relais. Une fois que Nana aura avalé ses 17 kms, ça sera à mon tour de m’élancer. Le stress monte progressivement, mais l’excitation prend le dessus. Étonnamment, il ne fait pas si froid que ça. Ou alors suis-je trop euphorique, au point d’en perdre tout notion de l’environnement qui m’entoure. Oui, c’est probablement ça. Alors que je m’apprête à prendre le départ de mon relais, la pluie s’invite à la fête. Mais qu’importe, cela ne pourra que la rendre plus belle. Ça y est. Dans la nuit noire, je reconnais une silhouette familière, Nana s’approche, accompagnée de Killian, le pacer de notre équipe qui effectuera également les 14 prochains kilomètres avec moi. Elle ne semble pas trop marquée par l’effort, ça me rassure ! Je prends son relais et c’est parti, le cerveau est débranché ! Les premières foulées annoncent déjà la couleur, nous commençons directement par une montée. Il faut alors parvenir à contenir l’excitation du départ pour ne pas partir trop vite, et assurer l’arrivée en haut de la côte avec un maximum de fraîcheur. C’est là que je comprends ce qui m’attend. Au-delà d’une course, c’est une véritable expérience. Une fraction de vie, un moment unique et privilégié que je suis en train de vivre.

« Mais qu’est-ce que je fais là ? »

Beaucoup de coureurs sont engagés devant nous dans les sentiers, le ballet des frontales est bien lancé. Souvent coincés dans des chemins monotraces, il nous est très compliqué d’imposer notre allure et de doubler ce peloton de traileurs. Mais qu’importe, l’essentiel est ailleurs. Nous profitons du parcours pour discuter et s’échanger des anecdotes. Les appréhensions du début s’effacent rapidement au fil des kilomètres. Finalement, courir la nuit est plus naturel qu’il n’y paraît. Les organismes ne sont pas spécialement fatigués, les corps résistent à l’heure qui tourne, les paupières ne sont pas lourdes. Les premiers kilomètres s’enchaînent assez facilement. Puis vient le moment où l’on se pose la question « Mais qu’est que je fais là ? À quel moment ça a dérapé pour que je me retrouve à courir dans la boue à 2 heures du mat’ ? ». Alors, on regarde les centaines de coureurs autour de nous, comme pour se rassurer et se dire qu’on n’est pas tout seul. Sans doute faut-il une dose de folie. Mais nous sommes fous tous ensemble. La nuit, les sensations sont décuplées. L’impression de liberté est plus que jamais réelle, nous sommes dans un autre monde. Et nous comprenons finalement pourquoi nous sommes là. Pour se dépasser, pour partager, pour souffrir, pour profiter, pour rencontrer, pour vivre, tout simplement.

Une nuit blanche haute en couleurs

Ponctuée par quelques rudes montées, et plusieurs descentes glissantes, la course défile rapidement. Après avoir doublé une bonne centaine de personnes, nous nous rapprochons de plus en plus de la prochaine zone de transmission, et nous voyons déjà la fin de ces 14 km. Nous transmettons le relais à Mathieu, mais la nuit est loin d’être finie. L’aventure continue d’une autre manière. Nous nous apprêtons maintenant à vivre une nuit blanche haute en couleurs. Au chaud, dans le van, nous suivons les coureurs et les attendons aux différents points de relais. L’habitacle prend rapidement des allures de soirées pyjamas. Nous sommes emmitouflés sous nos plaids, à partager différentes anecdotes de notre vie. Le tout en engloutissant des confiseries, comme pour se réconforter de l’effort que nous venons d’effectuer. Les minutes passent, les heures défilent et nos derniers relayeurs, Mathieu et Valentin, se rapprochent de plus en plus de l’arrivée. Avec Nana, nous les rejoignons sous l’arche au petit matin pour immortaliser ce moment, marqué à jamais dans nos esprits, et pour plusieurs jours (au moins) dans nos jambes. Voilà, c’est déjà la fin de cette incroyable aventure, partagée en équipe. Parce que c’est fabuleux de sublimer un effort solitaire en une expérience solidaire. Nous terminons finalement 32e sur 232, et 12e équipe mixte sur 116. Mais bien au-delà des chiffres, l’essentiel est ailleurs. J’ai vécu un moment unique, figé dans le temps et ponctué par d’innombrables rencontres. Un instant où la routine du quotidien s’estompe pour laisser place aux imprévus, à l’aventure, et à l’inédit. J’ai un seul regret malgré tout. Celui de voir cet incroyable week-end se terminer. Mais puisque toutes les bonnes choses ont une fin, il fallait bien que ce voyage dans un autre monde se termine. Merci à toute l’équipe d’Asics pour ce week-end incroyable, et pour cette bienveillance naturelle.

Alors, prêt(e) à vous inscrire ?

(Re)découvrez mon reportage sur la Diagonale des Fous 2022 à La Réunion.

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Texte : Emeline Pichon
Crédits photos :  Albin Durand / ASICS

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