Sous un vent soutenu, Bastien Augusto (28’26) et Margaux Sieracki (32’54) ont survolé les 10 km de la Voie Royale dont l’arrivée était jugée au Stade de France à Saint-Denis. Deux semaines après son chrono canon sur semi-marathon (1h00’39) à Valence, Félix Bour s’est illustré sur cette même distance en 1h04’10. En espérant de les voir fouler à nouveau le futur stade olympique en août prochain.
Ce dimanche matin, le Stade de France a ouvert ses portes à la 28e édition de La Voie Royale à Saint-Denis, avant d’accueillir les plus grands athlètes de la planète du 2 au 11 août 2024. Favori à la consultation de la liste des engagés sur 10 km, Bastien Augusto a fait respecter la hiérarchie, en décrochant la timbale dans le temps de 28’26. Tout juste de retour d’un stage de trois semaines au Kenyan, l’élève de Patrick Ribeiro venait avec l’ambition de mettre à mal la barre des 28 minutes, une performance que seuls quatre Tricolores ont déjà réalisé dans l’histoire. Même si le vent de face s’annonçait préjudiciable pour les performances.
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« Ce n’est pas un chrono si facile à réaliser »
Le chrono à l’arrivée du pensionnaire du Bourges Entente Athlétisme, qui est toutefois près de son record personnel (28’15 en 2022), le confirme. « C’est bien parti au premier kilomètre mais je me suis retrouvé seul à la moitié du 3e km, ça n’avançait plus assez vite donc j’ai pris mes responsabilités. Le parcours contient pas mal de relances et le bitume était assez glissant. C’était mission impossible de faire moins de 28 minutes dans ces conditions. Il n’y a que 4 athlètes qui ont fait moins de 28′ en France (27’13 pour Julien Wanders, 27’33 pour Jimmy Gressier, 27’42 pour Morhad Amdouni et 27’50 pour Djilali Bedrani), donc ce n’est pas un chrono si facile à réaliser. Il faut vraiment une grosse densité pour y arriver. J’ai pris ce 10 km comme un entraînement mais je voulais impérativement gagner la course »
Passé en 14’08 à mi-course (contre 13’50 demandé) dans la foulée d’Arthur Gervais et de Salim Keddar, qui lui servaient de lièvres et qui se sont respectivement retirés au 3e et au 3,5 km, alors que le second était prévu poutr dicter la cadence jusqu’au 6e. « Merci à eux d’être venus m’aider au vu des conditions. Même s’ils m’avaient emmené jusqu’au 6e km, ça n’aurait pas suffi pour les moins de 28 minutes ». Vous l’avez compris, avec le vent qui a soufflé par bourrasques, impossible de prétendre à mieux que le chrono de référence d’Hassan Chahdi (28’20 en 2022). Le champion d’Europe par équipes de cross-country 2022 n’a pas eu d’opposition reléguant les Kényans de l’AC Miramas Joseph Koech (29’20), deuxième sur Marseille-Cassis dimanche dernier, et Josphat Kiprono Menjo (29’36 à 44 ans) assez loin derrière.
Les Europe de cross avant le 1500 m cet été
Bastien Augusto sera au départ du cross d’Allonnes, dans la banlieue du Mans, le 19 novembre afin de « défendre ma place de premier Français de l’an dernier. L’objectif, c’est d’être fort aux Europe de cross-country à Bruxelles (10 décembre 2023, Belgique) ». Lui restera ensuite plus qu’à dénicher son ticket pour le Stade de France en s’affranchissant des minima pour les Jeux olympiques sur 1500 m (fixés à 3’33″50). « On n’a pas la chance tous les jours de rentrer au Stade de France. Je sais que je peux réaliser les minima et j’aimerai les faire assez tôt dans la saison (record en 3’34’85) ».
Du côté des féminines, sans surprise les lauriers de la victoire ont été cueillis par Margaux Sieracki. Également tout juste revenue dans la capitale d’un stage de préparation sur les plateaux d’Afrique de l’Est, la demi-fondeuse de Pays de Fontainebleau Athlétisme a remporté une victoire de prestige, en couvrant la distance en 32’54. Sans concurrente directe, l’élève de Thierry Choffin, huitième meilleure performeuse française de l’histoire sur 10 km (31’59 en 2023), a laissé sa dauphine, la Marocaine de l’Athlétic Vallée d’Avre Fatiha Asmid (33’49), à près d’une minute. L’Algérienne Souad Aït Salem venant compléter le podium en 34’03.
Félix Bour sans coup férir
Et, ce ne fut pas toujours une partie de plaisir tant le vent soufflait fort sur le circuit sur le semi-marathon de la Voie Royale. Félix Bour ne dira certainement pas le contraire. Le représentant du Racing Multi Athlon, qui vient de devenir le sixième performeur français de l’histoire sur la distance grâce à ses 1h00’39 réalisés à Valence (Espagne) le 22 octobre dernier, n’a eu aucun mal à rallier la ligne d’arrivée en vainqueur, en 1h04’10. Il l’emporte devant l’Éthiopien de l’AC Charenton Gedamu Getinet (1h07’40). La médaille de bronze a été décrochée par un athlète dont le nom fait plaisir à voir sur une feuille de résultat. Blessé toute la saison estivale, Mehdi Belhadj (1h09’08), treizième de la finale des Mondiaux de Eugene sur 3000 m steeple (record en 8’12″43), lauréat du semi-marathon de La Voie Royale en 2022 (1h09’22), vient prendre la troisième place.
Dans le classement féminin, la Franco-Américaine Samantha Fecteau (Barbès Runners) s’est montrée à son aise en 1h18’58, devant Belkaria Oumaima (1h24’29) et Hélène Da Costa (1h28’50, AC Paris Joinville). Par ailleurs, l’événement, décliné en trois courses, se veut familial et populaire, d’où l’organisation de « La Belle Vadrouille » (5 km environ) qui a réuni plus de 2000 participants, lesquels ont aussi contribué à illuminer l’arrivée au Stade de France !
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Crédits photos : STADION