Laura Valette sur la trace des plus grandes

12 décembre 2016 à 18:29

Du haut de ses 19 ans, Laura Valette affiche un palmarès extrêmement riche sur 100 m haies. Championne olympique de la jeunesse en 2014 et médaillée de bronze aux championnats d’Europe juniors l’année suivante, elle est annoncée comme la relève de la discipline en France. En 2012, elle avait déjà impressionné les spécialistes en améliorant le record national minime du 80 m haies en 11″19. Rencontre avec une athlète aux capacités physiques au-dessus du lot et avec un mental de championne..

— Stadion : Bonjour Laura, on vous quittait déçue de votre huitième place en finale des Championnats du Monde juniors. Comment allez-vous aujourd’hui ?

Bonjour, après un mois de vacances loin des pistes et des entraînements on peut dire que je suis fin prête à repartir pour une saison. Même si je garde encore de la frustration de cette finale j’essaie de la prendre comme une force et une source de motivation pour la suite. J’ai pris beaucoup d’expérience pendant cette semaine de compétition. Cela va vraiment me servir pour les prochaines saisons.

— Avec un chrono en 13″19 cette année, vous vous êtes rapprochée du record de France de Monique Éwanjé-Épée (13″07), vieux de 30 ans. Était-il dans un coin de votre tête ?

Oui ce n’était pas un secret, mais ce n’était pas non plus l’objectif principal de l’année. Disons que ça aurait été un petit plus. C’est une grande dame. J’ai énormément de respect pour elle.

— Quand on suit votre progression depuis la catégorie cadette, vous êtes au même niveau que Reïna-Flor Okori ou Adrianna Lamalle qui sont de grands noms de l’athlétisme. Est-ce qu’on peut dire que vous marchez dans leurs pas ?

Je pense que chaque athlète a son propre parcours. Ces filles-là font rêver et ce sont des exemples à suivre. Mais rien n’est jamais écrit d’avance alors je continue à m’entraîner tous les jours avec plaisir et passion. On verra bien d’ici quelques années.

— Quand on regarde un peu plus en détail votre palmarès aux Championnats de France jeunes, les comptes sont très faciles, vous avez gagné toutes les finales auxquelles vous avez participé (9 titres). Qu’est-ce que cela vous procure ?

Je ne m’en rends pas compte. C’est vrai que j’ai la chance depuis mon plus jeune âge de bénéficier d’un cadre me permettant de m’entraîner sérieusement, que ça soit au niveau de l’établissement scolaire, de mes entraîneurs, de mon groupe ou encore du staff médical. Ces titres aux championnats de France, presque la moitié sont avec le relais (4×100 m ou 4×200 m). Quand je m’entraîne dur c’est pour gagner seule mais aussi et surtout collectivement. Aujourd’hui quand j’y repense cela me procure beaucoup de joie et de bons moments partagés avec ma famille et mes amis. Cela me donne aussi l’envie de continuer à me battre dans la catégorie espoir.

 — Votre entraîneur Richard Cursaz dit que vous n’êtes jamais aussi forte que lorsque vous êtes en difficulté. Expliquez-nous ?

J’aime les challenges et la difficulté. La plupart du temps, je suis plus forte après un échec ou une mise en difficulté et ça Richard l’a très bien compris. Il me connait par cœur.  Je ne suis pas mauvaise perdante mais je déteste perdre (rires). Alors oui quand je suis en difficulté, je pense avoir la capacité à trouver ce petit truc en plus qui me fait aller encore plus vite. Cela fait partie de ma nature. Je ne me satisfais pas de quelque chose quand je sais que je peux encore aller encore plus vite. Je suis une compétitrice !

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Laura Valette avale les haies jusqu’à la victoire lors des championnats de France en salle à Nantes.

— Quels sont les domaines à travailler en priorité 

Cette année je vais davantage travailler la vitesse. C’est la clé pour aller vite sur les haies. Je sais que tout n’est pas parfait mais j’ai la volonté de progresser pour descendre mes chronos. Avec Richard on va se donner les moyens d’y arriver. On fait du très bon travail ensemble. .

.— Passer sous les 13 secondes, vous y pensez déjà cette année ?

Avec Richard, on ne se met jamais d’objectif chronométrique car selon lui « c’est déjà se fixer des barrières » Et j’aime plutôt ce raisonnement. Je ne fais pas de fixation sur le chrono et je me dis qu’il va descendre tout seul. Je mets toutes les chances de mon côté pour ça.

 — Depuis 2015, vous pouvez compter sur un équipementier, Puma, en aide matérielle et financière et vous vous êtes également adjointe les services d’un agent (Benjamin Soreau). Qu’est-ce que cela change ?

C’est un soutien au quotidien. Je reçois beaucoup de dotations et je remercie Puma de me faire confiance mais au-delà de ça, grâce à mon agent je peux accéder à des meetings et rencontrer des athlètes expérimentés. J’aime avoir de la concurrence à côté de moi, c’est comme ça que je réalise mes meilleurs chronos. C’est aussi une reconnaissance dont je ne pensais pas bénéficier, ou du moins pas aussi tôt. 

— Quels sont vos objectifs pour 2017, où vous passez en catégorie espoirs ?

Tout d’abord, cet hiver les objectifs seront les championnats de France Espoirs et j’enchaînerai ensuite avec les Élite à Bordeaux. Cet été ce sera dans un premier temps les championnats de France Espoirs puis les Europe Espoirs en Pologne, là où j’ai participé aux Championnats du Monde juniors la saison dernière.

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