À quelques jours des épreuves d’athlétisme aux Jeux olympiques de Paris 2024 (1er au 11 août), nous avons voulu échanger sur l’approche de cet événement d’une vie avec différents athlètes de l’équipe de France. Meilleur tricolore de la saison sur 3000 m steeple, Louis Gilavert n’a qu’une idée en tête en arrivant dans la capitale : congédier le sort de l’élimination précoce des JO de Tokyo et se qualifier en finale à domicile. Avec une confiance assumée, l’amoureux des chevaux de course s’est confié à Stadion sans langue de bois.
— Louis, les Jeux olympiques sont sur toutes les lèvres. Où et comment s’est passée votre préparation ces dernières semaines ?
Avec mon entraîneur, je fais des blocs de trois semaines. Je suis resté à Fontainebleau où j’ai travaillé la densité et le kilométrage puis je me suis aussi fait un week-end en Normandie, auprès des chevaux de course. Je suis plutôt content parce que ma forme ne va faire que monter maintenant. J’enchaîne plutôt bien les entraînements et arriver à l’INSEP en étant bien focus comme il faut, c’est plutôt cool.
— Quel souvenir gardez-vous de votre expérience aux Jeux de Tokyo ? Et comment qualifieriez-vous le Louis Gilavert d’aujourd’hui par rapport à celui de 2021 ?
Je me suis fait avoir en séries aux Jeux de Tokyo et je ne me rendais pas compte qu’il fallait que je fasse la course parfaite pour passer en finale. J’ai couru dans l’une des séries les plus rapides de tous les temps des Jeux. Il y a beaucoup de gens qui auraient dit que c’est un mauvais souvenir mais personnellement j’en garde un bon. J’ai fait une contre-performance à Tokyo mais j’ai vécu des vrais Jeux seulement sans public. Le village olympique, c’était ouf ! On ne s’en rend pas compte tant qu’on n’y a pas participé au moins une fois. Il y a certaines choses qui ne me surprendront plus.
Je pense avoir vraiment le niveau d’un olympien et je suis impatient de voir ce que ça va donner sur la piste à Paris. Je suis assez psychorigide et j’ai tendance à être hyper sérieux trop tôt ou trop longtemps et ça m’emmène vers la rupture. Mais je commence à rentrer dans ma bulle. J’ai mûri et appris des JO de Tokyo ce qui fait que j’aborde l’événement plus calmement. Le Louis d’aujourd’hui est plus sage et sûr de lui que celui de 2021. Quand on verra le grand Louis, vous allez être choqués !
« C’est impensable de sortir comme un malpropre »
— On imagine que la finale olympique sur 3000 m steeple est votre objectif minimum…
Sur le côté athlétique, j’ai vraiment envie d’être performant devant mon public, dans mon pays et à une heure de chez moi. C’est impensable de sortir comme un malpropre. C’est un vrai objectif pour moi de passer les séries et de rallier la finale, il n y a pas photo là-dessus. Ce n’est pas facile d’aller en finale non plus mais je mets tout en place pour réussir à y être.
— Aborder une compétition de ce niveau avec deux autres camarades (Alexis Miellet et Nicolas-Marie Daru) engagés dans la même épreuve est-il plus facile mentalement ?
Bien sûr ! Même si je ne pense pas pour les séries que ça me servira, ça pourrait me motiver parce qu’on se vaut avec les mecs et chacun d’eux ne va pas aller sans moi en finale où ça peut être un vrai plus.
— En tant que fan de courses hippiques, y a-t-il un sportif ou une sportive que vous souhaitez rencontrer au village olympique ? D’où vient cette passion pour les courses hippiques ?
J’ai hâte de me croiser moi-même avec une médaille ! C’est un certain rêve mais je vais essayer de le rendre réalité. Sur les courses hippiques, au début, je pariais sur les courses de chevaux mais j’ai complètement arrêté et je me suis juste intéressé aux professions dans ce milieu. Je trouve ça magnifique, ça m’apaise et me permet de déconnecter avant la dernière ligne droite. J’ai l’impression qu’on se comprend avec les chevaux. Ils s’entraînent comme nous avec de la VMA, du seuil…
Quand voir Louis Gilavert ?
- Séries du 3000 m steeple hommes : Lundi 5 août à partir de 19h04
- Finale du 3000 m steeple hommes : Mercredi 7 août à partir de 21h40
Louis Gilavert 🇫🇷
3000 m steeple
Age : 26 ans
Record : 8’13″44
Propos recueillis par Dorian Vuillet
Crédits photos : Jean-Luc Juvin / STADION