Marathon de Londres : Shura Kitata fait craquer Eliud Kipchoge !

04 octobre 2020 à 13:53

Sensation au Marathon de Londres ! Invaincu en 7 ans sur la distance, Eliud Kipchoge a été battu et doit se contenter de la huitième place en 2h06’49 derrière le vainqueur Shura Kitata (2h05’41). Chez les dames, l’épreuve a été raflée par la Kényane Brigid Kosgei pour la deuxième année consécutive en 2h18’58.

Chaque légende du sport moderne a besoin d’un rival, pour le pousser dans ses limites : de Lionel Messi contre Cristiano Ronaldo au foot à Roger Federer contre Rafael Nadal au tennis. Forfait depuis depuis vendredi suite à une blessure au mollet gauche, Kenenisa Bekele (2h01’41) pouvait être l’homme pour pousser Eliud Kipchoge (2h01’39) ce dimanche au marathon de Londres, annoncé comme la course la plus attendue de l’histoire entre les deux plus grands marathoniens de tous les temps sur la distance. On espère que ce n’est que partie remise. La crise sanitaire, qui a repoussé la course d’avril à octobre, a contraint les organisateurs à prévoir un parcours alternatif : une boucle de 2,15 km autour de St James Park à parcourir 19 fois avant les 1345 derniers mètres reliant l’arrivée traditionnelle sur le Mall, devant Buckingham Palace.

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Kipchoge est tombé

Ouf, Eliud Kipchoge est humain. Vainqueur de onze des douze marathons disputés dans sa carrière, le recordman du monde de la discipline, ultra- favori de l’épreuve, a été battu. Casquette vissée sur la tête, gants aux mains, manchons aux bras et Nike Air Zoom Alphafly Next% aux pieds, le « King » a été prudent dans la première partie de course avec un rythme étonnamment « lent », pour un premier semi-marathon couru en 1h02’54. Emmené par pas moins de 4 lièvres, dont le Britannique Mo Farah qui a accompagné les principaux acteurs jusqu’aux 32e kilomètre, le champion olympique de Rio en 2016 semblait assez serein une bonne partie de la course et rien ne laissait présager à ce scénario. On a longtemps cru qu’il en gardait sous la semelle.

Mais il a été lâché au 37e kilomètre sur une attaque de l’Éthiopien Shura Kitata et n’a pas réussi à revenir, terminant seulement huitième en 2h06’49 à 1’08 de Kitata, vainqueur en 2h05’41. Battu au sprint, le Kényan Vincent Kipchumba se classe deuxième à seulement une seconde tandis que l’Éthiopien Sisay Lemma complète le podium en 2h05’45. Il faut remonter au marathon de Berlin 2013 pour trouver trace d’une « défaite » de Kipchoge sur la distance, quand il avait pris la deuxième place derrière son compatriote Wilson Kipsang (record du monde en 2h03’23). Un final hallucinant, que personne n’attendait. 

Temps de passage

5km : 14’48 – 10km : 29’45 – 15km : 44’31 – 20km : 59’37 – 25km : 1h14’22 – 30km : 1h29’00 – 35km : 1h44’14 – 40km : 1h59’19

Entre le 10e et le 20e km : 29’52 / Entre le 20e et le 30e km : 29’23 / Entre le 30e et le 40e km : 30’19

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La passe de deux pour Brigid Kosgei

Quelques minutes après que la trentaine de participantes soit partie à 8h15 alors que le jour se levait à peine, les favorites se sont immédiatement positionnées aux avants-postes. Parti sur des bases élevées malgré le manque de repères (32’25 au 10e km), un trio composé de Brigid Kosgei, Ruth Chepngetich et Valary Jemeli s’est détaché dès les premiers kilomètres. La dernière nommée lâche prise au 15e kilomètre (48’31) laissant les deux Kényanes seules au monde. Le duel annoncé entre la recordwoman du monde Brigid Kosgei (2h14’04) et sa compatriote championne du monde Ruth Chepngetich a bien eu lieu. Les deux Kényanes étaient vêtues avec la même tenue, des chaussures Nike Air Zoom Alphafly Next% avec le nouveau coloris mango, une brassière orange et un cuissard bleu, créant un singulier effet optique.

Lauréate à Londres en 2018, Viviane Cheruiyot, qui disposait d’une meneuse d’allure personnelle, est partie trop prudemment pour rattraper les deux bolides. Dans les temps du record du monde du marathon féminin le plus rapide de l’histoire sans aide masculine en 2h17’01 (Mary Keitany en 2017 à Londres) jusqu’à la mi-parcours (1h08’12 sur les bases d’un chrono finale en 2h16’22), les deux athlètes ont baissé pavillon après l’arrêt programmé de la deuxième meneuse d’allure. Brigid Kosgei (26 ans) a ensuite brutalement accéléré après le 32e km, s’envolant vers une deuxième victoire d’affilée. Elle ne sera jamais reprise et coupe la ligne en 2h18’58, le 26e meilleur chrono de l’histoire. Après une telle prestation dans ce contexte et dans ces conditions, tous les espoirs lui sont permis. Ruth Chepngetich (3e en 2h21’05) a été battue dans la dernière ligne droite par l’Américaine de 37 ans Sarah Hall (record personnel en 2h21’01) qui a parfaitement géré son effort dans la capitale britannique lors d’une course disputée en partie sous la pluie et par une température fraîche (environ 9 degrés).

Temps de passage

5km : 16’26 – 10km : 32’25 – 15km : 48’31 – 20km : 1h04’35 – 25km : 1h21’17 – 30km : 1h38’18 – 40km : 2h11’41

Entre le 10e et le 20e km : 32’06 / Entre le 20e et le 30e km : 33’43 / Entre le 30e et le 40e km : 33’23

Crédit photo : London Marathon

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