Marie Bouchard : « Jongler avec la médecine et le sport de haut niveau est un réel équilibre dans mon quotidien »

08 décembre 2022 à 10:01

Alors que vous pouvez retrouver sur notre média l’interview de Yann Schrub, c’est avec un autre futur médecin, Marie Bouchard que nous avons échangé cette semaine. En terminant deuxième du cross de sélection à Gujan-Mestras, elle s’est offert une place dans la sélection pour les Championnats d’Europe de cross-country 2022 à Turin (Italie), le dimanche 11 décembre. De quoi décupler la motivation de cette jeune femme souriante et déterminée. Le jour de ses 29 ans (7 décembre), la pensionnaire de l’Iroise Athlétisme a pris le temps de répondre à nos questions.

— Marie, tout d’abord, nous vous souhaitons un joyeux anniversaire ! Après Hyères en 2015 et Tilburg en 2018, vous allez participer à vos troisièmes Championnats d’Europe de cross-country à Turin ce dimanche. On vous imagine heureuse de retrouver l’équipe de France ?

Merci, j’ai vraiment hâte à dimanche ! Je suis très contente, ça me tenait vraiment à coeur de porter à nouveau le maillot tricolore et de représenter la France surtout sur le cross-country. J’ai déjà de l’expérience sur ce championnat avec deux sélections, Hyères en 2015 et Tilburg en 2018. Il m’a fallu être patiente pour retrouver l’équipe de France, c’était long mais l’attente est passée assez vite.

 

Et justement, vous y allez avec quel objectif ?

J’avais pris la dix-septième place à Tilburg il y a quatre ans, l’objectif est de faire mieux. L’envie est aussi de me confronter à la densité du niveau européen et de prendre des risques. Dans les intentions, il ne faudra pas avoir peur de s’engager et de m’accrocher jusqu’au bout. En espérant trouver un groupe que je pourrais suivre et où rester jusqu’à la fin.

 

Et collectivement ?

Après avoir pris connaissance de la start-list, je sais que les Britanniques, les Allemandes et les Italiennes sont très fortes et partent favorites pour le podium. Ça reste un championnat, ça reste une course, tout est ouvert. On fera le maximum avec toute l’équipe, on a des atouts à mettre en avant mais c’est vrai que c’est difficile de se projeter.

 

Nous vous avions quittée au Meeting de sélection à Pacé en avril dernier pour la Coupe d’Europe du 10 000 m. Pour quelles raisons cette longue coupure ?

J’ai passé en juin dernier le concours des Épreuves Classantes Nationales (ECN), pour accéder à l’internat de médecine. Tous les externes en sixième année de médecine sont concernés. C’est un concours national qui nous permet de choisir la spécialité et la ville dans laquelle on souhaite faire son internat. Après le Meeting de sélection à Pacé, j’étais un peu déçue de ne pas être sélectionnée. Mais finalement c’est n’est pas plus mal parce que j’ai pu me concentrer pleinement et bien préparer le concours.

 

Vous avez couru votre premier marathon à Francfort en 2h48’56 le 30 octobre dernier. Que retenez-vous de cette expérience ? 

Je suis avant tout fière d’avoir fini ces fameux 42,195 km, mais ça ne s’est pas passé comme prévu et comme je le souhaitais. C’est ma première sur la distance, difficile de prévoir comment notre corps va réagir mais c’est vrai que par rapport aux séances durant ma préparation et à la qualité des entraînements je pensais que l’inconnu se situait au-delà du 30e km or ce jour-là dès le 24e km j’étais dans le dur.

 

Un deuxième marathon en 2023 est-il au programme ?

Ça me donne envie d’en refaire un, je n’ai pas envie de rester sur Francfort. Sûrement en avril prochain mais je ne sais pas encore lequel. J’ai vraiment envie de courir à nouveau un marathon. Je souhaite concrétiser ce que je fais à l’entraînement et que ça représente un peu plus mon niveau.

 

— Vous êtes montée à trois reprises sur le podium (argent en 2015 à Villeneuve-d’Ascq, bronze en 2018 à Albi, argent en 2019 à Saint-Etienne) des Championnats de France Elite sur 3000 m steeple. Avez-vous complètement délaissé cette discipline ou aurons-nous le plaisir de vous revoir sur une ligne de départ prochainement ?

Ça reste dans un coin de ma tête, je n’ai pas fait le deuil du 3000 m steeple. Il n’est pas prévu que je retourne sur cette distance mais c’est vrai que le cross de sélection à Gujan-Mestras, avec les rondins de bois, a réveillé la steepleuse qui sommeille en moi !

 

Les Jeux olympiques 2024 se déroulent à Paris dans un peu plus d’un an et demi, vous y pensez ?

Bien sûr, j’y pense. Je m’entraîne au quotidien avec cet objectif dans un coin de ma tête. En tout cas pour ne pas avoir le regret de ne pas avoir essayé. La densité sur marathon est forte en France, tant chez les femmes que chez les hommes d’ailleurs. Les places vont être chères mais je trouve ça super, ça va créer une émulation dans le demi-fond féminin qui tire tout le monde vers le haut.

 

Les Championnats de France de cross-country auront lieu en mars prochain à Carhaix (Bretagne), on imagine que vous attendez ce rendez-vous avec impatience ?

J’ai hâte également ! C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle j’ai changé de club à la rentrée. Je suis maintenant licenciée à l’Iroise Athlétisme à Saint-Renan (Finistère). Je tiens à nouveau à remercier le club du CA Montreuil 93 pour leur accueil et pour leur sympathie depuis 2019. Les Championnats de France en Bretagne avec un maillot d’un club breton sur les épaules, c’est tout de même mieux !

 

En plus, à la maison devant tous vos proches et avec un public acquis à votre cause…

Je ne me rends pas compte, c’est encore un peu loin mais je sais que je serai attendue étant donné que c’est à la maison. On va essayer de pas trop y penser, je n’ai pas envie de me mettre une pression supplémentaire et ce n’est pas dans mes habitudes. Je suis rarement prise par le stress avant un championnat.

 

— Où en êtes-vous actuellement au niveau de vos études de médecine ? 

J’ai débuté mon internat au mois de novembre dernier, j’ai choisi la Médecine Physique et de Réadaptation (MPR). Je suis actuellement en stage au sein d’un centre de rééducation à Guilers, près de Brest, pour une durée de six mois. Pour le moment, je n’ai pas d’aménagement mais je vais le demander prochainement à partir du mois de mai jusqu’aux Jeux olympiques de Paris 2024. Jongler avec la médecine et le sport de haut niveau est un réel équilibre dans mon quotidien. La médecine, c’est comme l’entraînement, ça nécessite une pratique régulière pour continuer à progresser et pour développer nos connaissances dans ce domaine.

Crédit photo : Adrien Guillard / STADION

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