Voilà des soirées d’athlétisme comme on aimerait en voir plus souvent ! Les Français ont brillé ce mardi au Meeting de Montreuil à l’image de Rénelle Lamote (800 m) et Melvin Raffin (triple saut) qui ont réalisé les minima pour les Jeux olympiques de Tokyo. Récit !
Le contraste a été saisissant : On avait quitté le stade Jean-Delbert lors de l’édition 2019 sous une pluie lourde et discontinue. On l’a retrouvé ce mardi sous un soleil très généreux avec un thermomètre affichant 27 degrés en début de soirée. D’ailleurs, la réunion a été à l’image de la météo avec des performances de très haut vol. Et comme souvent, c’est le demi-fond qui a été à la fête. Et au titre de la palme d’or de cette douzième édition, on nommera Rénelle Lamote, auteure d’un double tour de piste de toute beauté.
Après une rentrée victorieuse à Dessau (Allemagne) en 2’01″66 le 21 mai dernier, la protégée de Bruno Gajer et de Gilles Garcia semble avoir repris goût à la victoire. La triple vice-championne d’Europe du 800 m nous a offert le moment le plus émouvant du Meeting de Montreuil en compostant son billet pour les JO de Tokyo (minima à 1’59″50). Bien calée derrière la meneuse d’allure Phara Anacharsis (57″ au 400 m), la demi-fondeuse du Racing Multi Athlon prenait ses responsabilités pour finir en trombe dans le temps de 1’58″65. Il s’agit du deuxième meilleur chrono de sa carrière derrière sa marque de référence qui date de 2016 en 1’58″01 à Birmingham. Submergée par l’émotion en visionnant le tableau d’affichage, Rénelle Lamote a éclaté en sanglots en zone mixte. « Je suis en état de choc, je n’arrive pas à y croire c’est tellement de travail. Je savais que j’étais capable de faire moins de 2 minutes. Là j’ai vraiment couru avec tout mon coeur. Le plus dur c’est de se qualifier. Je suis tellement heureuse et je remercie mon entourage. Maintenant, j’espère améliorer mon record ». La Française de 27 ans reprend peu à peu confiance après deux dernières saisons (2019 et 2020) en dents de scie. Et en année de Jeux olympiques, on ne peut que se réjouir de voir une Rénelle Lamote en pleine possession de ses moyens.
Melvin Raffin en a sous le pied
Un autre Tricolore a illuminé la compétition francilienne et a fait un grand bond vers le Japon : Melvin Raffin ! Le triple sauteur coaché par Teddy Tamgho a réussi à surmonter sa déception des Europe par équipes de Chorzow (5e avec 16,48 m) ce week-end pour livrer un très beau concours. D’entrée de jeu, le champion de France Elite en salle cet hiver à Miramas enregistre un bond à 17,14 m (+0,5 m/s), soit au centimètre près la marque demandée pour être sélectionnable pour le grand rendez-vous planétaire de l’été. « Ça fait un moment que je les attends ces minima olympiques. J’ai raté ma Coupe d’Europe où j’ai fait un mauvais concours donc j’ai voulu jouer le coup à fond et en plus il y avait de bonnes conditions. C’est que du positif ! Je sens qu’il y a encore des détails à travailler qui me permettront d’aller plus loin ». Le médaillé de bronze des Mondiaux juniors en 2016 ne s’est pas arrêté là puisque dès sa deuxième tentative, il valide une performance à 17,19 m (+0,3 m/s), à un centimètre de son triple bond record réussi en 2017. Une année qui avait d’ailleurs été faste pour le Bordelais, avec un record du monde juniors (17,20 m en qualifications) lors des Europe en salle de Belgrade (5e en finale) et une participation aux Mondiaux de Londres (éliminé en qualifications), le tout à seulement 18 ans. L’année suivante aura été difficile avec une blessure aux ischio-jambiers le privant d’une saison estivale et surtout, une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche à l’entraînement à Reims en décembre. Néanmoins, Melvin Raffin allait avoir à qui parler ce soir avec le recordman du monde en salle du triple saut, le Burkinabé Hugues-Fabrice Zango qui a atterri à 17,67 m (+0,2 m/s) à son deuxième essai.
En tout début du programme international, la vice-championne olympique Mélina Robert-Michon a fait sa grande rentrée et a pris la quatrième place du concours du disque avec un meilleur jet à 61,39 m. « C’est correct, mais j’espérais forcément faire un petit peux mieux. C’était l’occasion de prendre ses marques et de faire des réglages techniques. Si je dois gagner qu’une compétition cette année, j’aime autant que ce soit celle de Tokyo ! ».
Pour son premier 400 m haies de la saison, Wilfried Happio a signé une belle performance en remportant la course en 49″56. Nul doute que les minima olympiques fixés à 48″90 devraient prochainement tomber dans l’escarcelle du hurdler du Lille Métropole Athlétisme. À retenir également côté Français : les 10″16 de Mouhamadou Fall (2e) sur 100 m, les 13″43 d’Aurel Manga sur 110 m haies, les 13″20 de Laëticia Bapté sur 100 m haies, les 2’01″56 de Charlotte Pizzo (6e) et les 1’45″74 de Benjamin Robert (4e) sur 800 m ainsi que les 3’35″75 d’Azeddine Habz (4e) et les 4’08″62 d’Aurore Fleury (6e) sur 1500 m.
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Crédits photos : Solène Decosta & Antoine Deccotignies / STADION