Meeting de Paris : Yaroslava Mahuchikh, Faith Kipyegon, Gabriel Tual… Un feu d’artifice de records à Charléty !

07 juillet 2024 à 20:12

Les Jeux olympiques de Paris 2024 arrivent à grand pas et le Meeting de Paris sonnait comme une répétition générale ce dimanche, au Stade Charléty. Deux records du monde ont été battus avec l’Ukrainienne Yaroslava Mahuchikh (2,10 m) à la hauteur et la Kényane Faith Kipyegon (3’49″04) sur 1500 m. Les Français Gabriel Tual (1’41″61 sur 800 m) et Agathe Guillemot (3’58″05 sur 1500 m) ont dépoussiéré les tablettes des records de France, tandis qu’Alice Finot a abaissé son propre chrono national de référence sur 3000 m steeple en 9’05″01. Récit d’une journée historique !

Il y a des journées bénies des dieux. Et ce 7 juillet 2024 en fait désormais partie. Lors d’un après-midi de magie sous le soleil de la capitale, le Meeting de Paris a été marqué par le légendaire record du monde de la hauteur (2,10 m) battu par l’Ukrainienne Yaroslava Mahuchikh avant que Faith Kipyegon ne vienne conclure une journée de dingo à Charléty avec un 1500 m sans précédent chronométré en 3’49″04. Dans la liste des bonnes nouvelles à moins de trois semaines des Jeux olympiques, les médaillés d’or de Rome ont parfaitement répondu présent. Le récent champion d’Europe Gabriel Tual a atomisé le record de France du 800 m en 1’41″61, 92 centièmes de mieux que son prédécesseur Pierre-Ambroise Bosse en 2014, à Monaco (1’42″53). Alice Finot, deuxième du 3000 m steeple derrière la Bahreïnie Winfred Yavi (9’03″68) a amélioré son record de France, porté dorénavant à 9’05 »01 contre 9’06″15 en 2023 lors de la finale des Championnats du monde de Budapest. Et lors du 1500 m remporté par Kipyegon, Agathe Guillemot, médaillée de bronze aux Europe de Rome, a chipé le record de France de la distance en terminant huitième en 3’58″05, effaçant la marque d’Hind Dehiba (3’59 »76 en 2010 à Saint-Denis).

Côté coup dur, Kevin Mayer, l’un des Tricolores les plus attendus lors de cette journée de fête, a chuté alors qu’il disputait le 110 m haies du triathlon. Trébuchant après le huitième obstacle, le double champion du monde du décathlon (2017 à Londres et 2022 à Eugene) souffre vraisemblablement de l’ischio-jambier gauche et doit passer un IRM ce lundi.

 

Yaroslava Mahuchikh : « Sky is the limit »

37 ans après, Stefka Kostadinova doit céder un record qui aura fait son temps. L’Ukrainienne Yaroslava Mahuchikh, aux yeux maquillés aux couleurs de son pays en guerre, a fait une entrée fracassante dans les livres d’histoire en devenant la première femme à franchir 2,10 m à la hauteur, le tout à seulement 22 ans. La jeune athlète avait enchaîné les sauts puisqu’elle avait débuté son concours à 1,92 m, avant de passer 1,95 m en deux tentatives. 2,01 m : facile. 2,03 m : tout en délicatesse. Elle demandait ensuite une barre à 2,07 m pour tenter de battre son record personnel de 2,06 m jusqu’ici. Il aura fallu attendre son deuxième essai pour laisser éclater une joie insoupçonnable. La voilà s’envoler dans le ciel parisien pour un saut historique dès sa première tentative à 2,10 m. La barre de 2,15 m semble maintenant dans ses cordes, sans le moindre doute. « Sky is the limit », soufflait la nouvelle recordwoman de la discipline.

 

 

« Je dédie ce record à mon pays, comme tous mes sauts depuis plusieurs années, confiait-elle, très émue. On n’abandonne jamais et on se battra jusqu’au bout. Les gens ont leurs soucis quotidiens, évidemment, en Ukraine mais je sais que beaucoup suivent mes performances. De nombreux soldats m’ont écrit après ma victoire aux Championnats d’Europe pour me remercier des émotions qu’ils ont ressenties. Là, j’ai écrit le mot Ukraine dans l’histoire de mon sport. C’est un sentiment fantastique car le saut était incroyable. J’ai réussi à passer à ma première tentative. C’est d’autant plus incroyable que j’ai passé 2,07 m à mon deuxième essai. Et c’était déjà mon record personnel. Mon coach m’a suggéré d’arrêter le concours car il y a encore les Jeux Olympiques, qui sont évidemment le plus important. Mais je sentais que je l’avais en moi. Et pour être honnête, je voulais essayer le record du monde. Bien sûr, j’ai beaucoup travaillé avec mes entraîneurs, il m’a aussi fallu récupérer après une petite blessure avant les championnats d’Europe. Maintenant, tout va bien, je suis prête à me battre. Et j’ai battu le record du monde à Paris où les gens m’ont tellement soutenue. J’attends avec impatience les Jeux olympiques. Je suis sûre que ce sera une grande compétition, avec encore plus d’ambiance. Mais ce sera aussi plus difficile, avec beaucoup de concurrence. Aux Jeux, il faut être très fort mentalement. Mais mes coachs me disent aussi qu’il faut savoir profiter du moment car c’est aussi une fête. »

 

 

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Derrière l’étoile de l’Europe de l’Est, les Tricolores n’ont pas eu à rougir de leurs performances. Sixième au classement final, Nawal Meniker peut se targuer d’avoir amélioré sa marque de référence de deux centimètres : 1,95 m. Une semaine après son premier titre de championne de France en plein air à Angers (1,90 m), la représentante au CA Montreuil 93 s’est rapprochée petit à petit de son objectif, à savoir le record de France (1,97 m par Melanie Melfort le 18 février 2007 à Aubière). On n’a pas été loin d’assister à un quatrième record national au Meeting de Paris : Nawal Meniker était à deux doigts de dompter la barre de 1,98 m à sa troisième tentative mais ce sera pour une prochaine… aux JO ?

 

 

« J’avais envie de franchir ce cap des 1,95 m, c’est réalisé ! Le saut était, pour moi, parfait. A 1,98 m, cela s’est joué à pas beaucoup », glissait l’élève de Mickael Hanany, tandis que sa compatriote Solène Gicquel terminait 10e avec un meilleur saut enregistré à 1,92 m, record personnel égalé.

 

 

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Gabriel Tual nouveau recordman de France dans « le 800 m le plus rapide de l’histoire »

Dans la continuité d’une saison stratosphérique, Gabriel Tual pouvait remercier un lièvre désobéissant. Alors qu’il avait été demandé un passage en 49″60 au 400 m, ce dernier est passé en 48″79. Sur un nuage après une attaque éclair dans le dernier virage, le sociétaire de l’US Talence maintenait le cap vers un nouveau record de France alors que le dernier tour de piste pensait sourire à Emmanuel Wanynonyi (2e, 1’41″58). Mais le désormais ex-troisième meilleur performeur de tous les temps se faisait rattraper par l’Algérien Djamel Sedjati qui s’est finalement imposé en 1’41 »56, nouveau record national et troisième marque de l’histoire jamais enregistrée.

 

 

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Dans un mouchoir de poche, Gabriel Tual prenait une splendide troisième place dans « le 800 m le plus rapide de l’histoire », selon le responsable de l’événement Jean-Pierre Watelle. Faut-il rappeler qu’avec son chrono de 1’41″61, le champion de France Elite (2023 à Albi et 2024 à Angers) s’approprie le record national sur la distance, mettant fin à l’hégémonie du record de Pierre-Ambroise Bosse (1’42″53 en 2014 à Monaco). Avec 92 secondes d’avance, s’il-vous-plaît. « Ce n’est même plus un nuage. C’est dingue !, répétait en boucle le demi-fondeur de 26 ans ayant du mal à retomber de son perchoir. À l’entraînement, on sent quand on a des gros chronos dans les jambes. Je me disais que les 1’42 étaient jouables. Mais de là à faire 1’41″6, même moi je ne le réalise pas, c’est lunaire. Je suis sur la lune. »

 

 

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Une réaction à l’image d’un athlète plus vrai que nature, à la silhouette souriante 24 heures sur 24 et ouverte aux autographes et aux photos prises dans les coursives du stade, envoyant ses plus jeunes fans aux anges. Au moment d’analyser sa course, la lucidité ne l’avait pas non plus lâché. « Je me suis vachement bien engagé dès le début, je n’ai pas été gêné, j’ai fait hyper attention, ajoutait-il. J’ai essayé d’être le plus fluide et concentré sur ma course, sur moi, sur mes sensations. On arrive au 500 m, je suis bien et au 600, je tourne la tête, je vois 1’15″0. Je me dis que ça va super vite mais je suis super bien. J’accélère et dans la dernière ligne droite je ne vois plus la lumière (la wavelight avec l’allure sur 1’41″70, meilleure performance mondiale de l’année à ce moment-là), je me demande ce qu’il se passe. Je ne regarde pas forcément le chrono mais je me concentre pour finir la course et quand je vois le chrono, c’est dingue. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? C’est juste waouh ! » Prochaine étape : le Meeting de Monaco (12 juillet) avant les derniers réglages pour des JO où une médaille peut espérer lui tendre les bras.

 

 

Le sociétaire de l’US Talence a de quoi voir s’éloigner la concurrence des compatriotes comme Benjamin Robert (9e, 1’44″30) qui a tiré son chapeau au boss du 800 m bleu-blanc-rouge actuel. L’autre Tricolore Azeddine Habz, présent au départ et habitué du 1500 m en Diamond League, était venu tester sa vitesse et repart avec un nouveau record personnel et un excellent temps de 1’43″79. Il se hisse au cinquième rang des meilleurs performeurs français de tous les temps.

 

Le Meeting de Paris sourit (encore) à Faith Kipyegon

Décidemment, les stars des pistes ont fait se lever les amateurs de demi-fond ce dimanche. Et la piste parisienne continue de plaire à Faith Kipyegon. Déjà auteure du record du monde du 5000 m l’an dernier (14’05″20 le 9 juin, battu depuis par Gudaf Tsegay le 17 septembre à Eugene en 14’00″21) dans l’écrin parisien, la Kényane a, cette fois-ci, accouché d’un 1500 m de folie, en 3’49″04, sept centièmes de mieux que son ancienne marque (3’49″11 à Florence en 2023). Dans une course où dix records ont été battus, l’Australienne Jessica Hull n’est pas parvenue à rattraper l’éclair Kipyegon mais a pulvérisé son record d’Océanie qui plus est de plus de cinq secondes (3’50″83 contre 3’55″97). La Britannique Laura Muir a complété le podium, mettant également à jour sa meilleure marque avec un nouveau record national enregistré en 3’53″79.

 

 

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« Battre le record du monde est un sentiment incroyable, témoignait Faith Kipyegon quelques minutes après sa course. Je suis dans la bonne direction pour les Jeux olympiques. Je reviens de loin après ma blessure et la récupération. Mais après les sélections olympiques, je savais que j’avais retrouvé une forme de record du monde. J’ai couru en altitude au Kenya le temps le plus rapide. Ça m’a montré que je pouvais battre le record du monde. Jessica a été très forte, je savais qu’elle était derrière moi. Je devais faire attention car tout peut se passer dans une course. Mais je suis restée relâchée et j’ai fait ma course. Je la savais forte, elle a battu plusieurs fois le record continental. Le public a été super, il m’a donné de l’énergie pour finir très fort. A cause de ma blessure, j’avais un peu peur, je ne savais pas si j’allais réussir. Mais j’ai pris mon temps, j’ai fait confiance à mon équipe et je suis restée un moment à l’écart des compétitions. Je vais doubler à coup sûr aux Jeux de Paris, 1500 m et 5000 m ». Et si elle refaisait le coup au Stade de France cet été ?

 

 

Une Agathe Guillemot record

On ne peut évoquer ce 1500 m féminin sans parler du record de France établi par Agathe Guillemot. Huitième à l’arrivée, la Bretonne native de Pont-l’Abbé a franchi la ligne en 3’58″05, bien mieux que les 3’59″76 d’Hind Dehiba Chahyd (contrôlée positive à l’EPO en février 2007) établis en juillet 2010 à Saint-Denis. Deuxième Tricolore à courir sous la barre des 4 minutes, l’athlète qui aura 25 ans le 11 juillet avait déjà effacé Dehiba des tablettes l’hiver dernier sur la même distance (4’04″64 à Liévin).

 

 

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« L’objectif était de ne pas lâcher le peloton sans partir trop vite. Je savais que j’allais rattraper la wavelight dans les 500 derniers mètres. C’est juste énorme mais je pense que je peux aller plus vite. Je fais surtout des courses académiques tout en contrôle mais viser moins de 3’55, ce n’est pas une folie », assurait non sans ambition Agathe Guillemot.

 

Alice Finot en route vers les sommets

L’accent franc-comtois d’Alice Finot ne passe inaperçu, tout comme ses performances. Une sublime cinquième place aux Mondiaux de Budapest l’an dernier en 9’06″15, un titre de championne d’Europe à Rome le mois dernier au terme d’une course tactique maîtrisée et voilà celle qui s’est exilée à Vigo, en Espagne, une nouvelle fois montré qu’elle comptait parmi les meilleures du 3000 m steeple. Seconde de la course du jour derrière la Bahreïnie Winfred Mutile Yavi (9’03″68), la licenciée du CA Montreuil 93 s’est même permise de battre son propre record de France pour la sixième fois de sa carrière, s’élevant désormais à 9’05″01.

 

 

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« La course s’est passée à peu près comme prévu, avec la wavelight à suivre sur les deux premiers kilomètres, puis en accélérant dans le dernier, confiait la Montbéliardaise de 33 ans. J’avais toujours une fille devant moi à aller chercher, ça m’a gardé motivée. C’était hyper distrayant. Une course à mon image, finalement. Je crois qu’il m’a manqué de l’audace pour aller chercher la victoire, une prise de risque. Mais je ne termine pas les bras en croix sur la ligne d’arrivée. J’avais de la réserve. »

 

 

Kevin Mayer et l’ombre d’un doute olympique

Tous ces chronos supersoniques auraient presque fait oublier la mésaventure de Kevin Mayer ce dimanche. En tête du triathlon après la première épreuve et un lancer de poids mesuré à 15,12 m lors de son deuxième essai, le pensionnaire du Montpellier Athlétic Méditerranée Métropole a ensuite renoncé à la longueur avant de revenir pour un 110 m haies et malencontreusement chuté après le huitième obstacle. Sorti en boitant et esquivant l’aide d’un fauteuil roulant, le double champion du monde du décathlon semble touché au genou gauche. Plus en détail, une lésion à l’insertion de l’ischio-fessier gauche aurait occasionné une gêne importante. Un mauvais souvenir qui l’avait amené fin 2023, à renoncer au décathlon de Brisbane (Australie).

 

 

Alors que le vice champion olympique de Rio (2016) et Tokyo (2021) avait rapidement quitté le stade, des nouvelles nous ont été adressées par le biais de son frère et argent Thomas Mayer, dans message vocal dans la soirée. Plutôt rassurant « Kevin a ressenti que ça pétait à l’ischio gauche pendant le 110 m haies. Ça nous surprend parce qu’il n’avait ressenti aucune gêne à l’échauffement, il n’y a eu aucun signe avant coureur. Pour Kevin, poursuivait Thomas, ce 110 m haies était important pour lui redonner confiance, il aurait fait un bon temps. C’est forcément un coup dur, mais il est déjà reparti au travail, continue Thomas Mayer. Il est reparti à l’hôtel et il a directement fait le nécessaire pour essayer de récupérer le plus vite possible. Il passera une IRM demain (lundi) à neuf heures. On en saura plus alors. Il s’est déjà branché sur sa machine d’électrostimulation. On est en train de prévoir les prochaines semaines pour arriver au mieux aux Jeux ». Kevin Mayer doit maintenant être sur pied avant le 2 août prochain, jour J du 100 m du décathlon des JO de Paris.

 

Première « win » en Diamond League pour Sasha Zhoya

Dur, dur d’exister dimanche entre Yaroslava Mahuchikh, Faith Kipyegon et Gabriel Tual. Pourtant les autres épreuves ont été très probantes aussi. Sasha Zhoya s’est fait une frayeur ce dimanche au Stade Charléty mais a fini, comme bien souvent, par être célébré comme un roi. C’est donc ça la vie du hurdler clermontois. En délicatesse et dans un état de « stress » habituel lors des séries mais qualifié en dernière position en 13″33 (vent de + 0,4 m/s), le natif de Perth a pourtant été gratifié d’une première victoire en Diamond League à la photo finish, de plus… placé à l’extérieur au couloir 8 ! Gagnant au forceps en 13″15 (-0,6 m/s), cinq millièmes ont suffi à la pépite française pour s’imposer devant l’Américain Trey Cunningham et le Japonais Shunsuke Izumiya (13″16). Un cassé perfectible mais encore de bonne qualité permet au recordman mondial juniors de la discipline d’égaler son record personnel. Il s’était pourtant inspiré des plus grands, Ladji Doucouré pour le citer.

 

 

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« Quand je ne touche pas la première haie, la course est lancée. Et ce fut le cas. Même si j’ai volé sur quelques haies, j’ai pu rester dans ma « zone », glissait le sociétaire du Clermont Athlétisme Auvergne. Je veux vraiment mettre mon nom sur la liste des meilleurs hurdleurs et aujourd’hui, tous les athlètes en demies puis finale, je les reverrai aux JO. Je suis beaucoup plus en confiance maintenant. Gagner à Paris, devant mon public, dans mon pays, avec en plus un record personnel… C’est juste incroyable. Une journée fabuleuse. Je l’ai toujours dit : concourir devant son public est un plus, un boost incroyable. J’en ai profité aujourd’hui. J’espère que je pourrais en profiter aussi aux Jeux, au Stade de France. Le public va me donner de la force et de l’énergie. Le temps va encore baisser, j’en suis sûr. Avec le soutien du public français, je sais que je pourrai aller encore plus vite ». Cette finale s’était lancée sans Raphaël Mohamed (13″47) qualifié pour sa première olympiade (tout comme Zhoya), mais « spectateurs » de sa série, selon ses dires. Sans regret, le Réunionnais était venu « s’amuser et prendre ses marques » avant de finir les préparations du plus grand événement sportif de l’année.

 

Armand Duplantis évidemment

Dans une finale olympique avant l’heure où s’était introduit celui qui aurait tant aimé y prendre part, Renaud Lavillenie, le concours de la perche masculine ne s’est pas envolé vers des sommets encore jamais gravis. Il est vrai que très peu des suiveurs assidus de Stadion auraient parié sur le fait qu’Armand Duplantis apparaisse si bas dans cet article mais le recordman de la perche a laissé, pour une fois, les performances exceptionnelles aux autres. Le Suédois s’est quand même imposé avec 6,00 m au compteur, avant d’essuyer trois échecs à 6,25 m pour battre son record du monde.

 

 

« Je me suis très bien senti, j’ai réussi de bons sauts, signalait-il. J’ai gagné, mais parfois tout se passe très bien, parfois non. Plusieurs sauts ont été un peu approximatifs, mais c’est monté assez haut, ça me donne confiance. J’attends le prochain concours avec impatience. Chaque fois que je me mets en piste, j’essaye de faire le mieux possible. J’ai la chance que le saut à la perche est à un très haut niveau en ce moment et que j’ai pu réussir 6 m. C’est mon niveau de base maintenant. Je suis très heureux d’avoir été très régulier cette saison et de continuer. Je me concentre sur ce que j’ai à faire, en laissant le reste de côté. Les Jeux vont être incroyables, je l’ai vu aujourd’hui avec ce meeting qui en était un avant-goût. »

 

 

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Le champion olympique en titre a devancé l’Américain Sam Kendricks (5,95 m, meilleure performance de la saison) et Thibaut Collet (5,85 m). Le Grenoblois, qui a atteint 5,80 m ou plus durant ses cinq derniers concours, monte en puissance. « Même si je reste toujours frustré de manquer 5,95 m, il y a vraiment des bonnes choses qui se mettent en place malgré un vent fort et vraiment tournant aujourd’hui (dimanche). Je retiens surtout cet avant-goût d’un public français bien présent. Je suis dans les temps pour les Jeux. » Renaud Lavillenie, lui, a buté sur une barre positionnée à 5,75 m et a arrêté son concours en 10e position (5,65 m). « Je continue sur ma lancée et des choses se mettent de mieux en mieux en place, positive toujours le champion olympique de Londres (2012). Je me suis battu pour atteindre 5,65 m et un échec à 5,75 m a eu un goût amer parce qu’il y avait tout… C’est un bon choix de continuer la saison. D’ici la fin de l’été, j’ai clairement les moyens de faire 5,80 m ou 5,85 m. Mais pour arriver à sauter à ce niveau, il me faudrait un coup de pouce des conditions. »

 

Dos Santos était trop fort

Sur 400 m haies, le champion du monde 2022 et Brésilien Alison dos Santos n’a pas tremblé pour remporter une course en en 47″78 devant l’Estonien Rasmus Magi (47″95) et le Jamaïquain Malik James-King (48″37). Wilfried Happio a pris la quatrième place en 48″56 et s’est satisfait de ce résultat. « Je venais aujourd’hui tester ma dernière ligne droite et finir en 14 appuis, le contrat est rempli, dévoilait-il. Je vais devoir beaucoup plus décélérer pour rythmer mes pas. je suis tellement plus à l’aise et détendu avec ces 14 appuis. Je venais aussi pour prendre de la confiance. Je suis très régulier en 48”50 et lors de la prochaine étape à Monaco, il faudra accélérer sur ce chemin-là. »

 

 

Larissa Iapichino a géré la longueur

L’Italienne Larissa Iapichino s’est vu sacrer en toute décontraction sur le concours de la longueur femmes. Digne héritière de sa mère Fiona May, double médaillée d’argent aux JO, la jeune athlète de 21 ans s’est imposée avec 6,82 m (vent nul) lors de sa deuxième tentative. La championne olympique l’Allemande Malaïka Mihambo, qu’on savait malade il y a peu, a stoppé après son troisième essai, se limitant à un bond de 6,60 m (+0,6 m/s) synonyme de septième place. Hilary Kpatcha s’est, pour sa part, classée en cinquième position avec un saut à 6,65 m (vent nul) tandis que l’heptathlonienne Auriana Lazraq-Khlass, pourtant en forme sur cette discipline, a bondi à 5,77 m (+0,8 m/s). « À l’entraînement, je suis très bien à la longueur en ce moment et les performances ne reflètent pas du tout cela. Même si la longueur reste la discipline que je gère le moins, c’est important d’avoir travaillé en vue des Jeux. Je n’ai aucun doute, la performance sortira à Paris dans un mois. »

 

Alexandra Tavernier se rassure au marteau

Dans le concours féminin du marteau, Alexandra Tavernier a terminé à la deuxième place un meilleur jet checké à 69,73 m, derrière l’Américaine Brooke Andersen (73,27 m et record du Meeting de Paris). « J’ai repris l’entraînement à fond cette semaine après 20 jours d’arrêt. Je n’avais pas beaucoup de ressenti aujourd’hui et je ne m’attendais pas à quasiment 70 mètres comme ça !, réagissait la Haut-Savoyarde. Je termine deuxième alors mon objectif était le top 3. Si je suis à la même place ici dans un mois, je ne dis pas non. » La médaillée de bronze des Championnats d’Europe Rose Loga a expédié son engin à 68,59 m. Les hommes avaient débuté une journée 5 étoiles quand Quentin Bigot déclarait forfait avant même son premier jet au lancer de marteau. Un concours remporté par le quintuple champion du monde de la discipline Pawel Fajdek à la faveur d’un engin projeté à 77,13 m. Le Polonais a devancé son compatriote Wojciech Nowicki (75,17 m), champion olympique à Tokyo, et l’Ukrainien Mykhaylo Kokhan (75,13 m).

 

60,88 m pour Mélina Robert-Michon au disque

Toujours dans le cercle mais au disque, Mélina Robert-Michon s’est contentée de la huitième place avec 60,88 m, juste devant Amanda Ngandu-Ntumba (9e, 59,60 m). Mitraillée de questions sur le porte-drapeau, la vice-championne olympique de Rio a préféré botter en touche et parler de son concours où elle n’a pas brillé. « J’ai ressenti de meilleures choses qu’aux championnats de France. Ça s’ajuste, s’est réjouit à demi-mot la doyenne des Bleus. C’était un avant-goût. Ça poussait déjà là alors qu’il y aura quatre fois plus de monde dans un mois… Ça donne envie ! ». La championne olympique américaine Valarie Allman s’est, semble toute logique, imposée avec un meilleur lancer à 67,76 m.

 

 

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Tous les résultats du Meeting de Paris 2024

Texte : Dorian Vuillet
Crédits photos : Solène Decosta, Antoine Decottignies et Gaëlle Mobuchon / STADION

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