21 ans après ses premiers Jeux, Mélina Robert-Michon est toujours en bleu. À Tokyo, elle ne manquera pas d’ambitions, pour sa sixième participation. Vice-championne olympique à Rio en 2016, celle qui est devenue à nouveau maman entre-temps vise l’or.
On s’était dit « rendez-vous dans vingt ans »… Qui aurait pu deviner en 2000, en voyant cette jeune femme pleine de promesses entrer dans la cage, qu’une telle longévité se profilait ? Que derrière ce visage encore poupin, posant aux côtés de David Douillet, se trouvait l’une des plus grandes lanceuses tricolores de l’histoire ? Pas grand-monde, peut-être même pas elle. « Je ne réalise pas forcément que ce sont mes sixièmes Jeux. Sidney me paraît loin, et pourtant je n’ai pas l’impression que ça fait 20 ans ». Mélina Robert-Michon est hors-norme. Son parcours, sportif et en dehors des aires de lancer, l’est tout autant.
Une compétitrice hors-pair, qui brise les codes
La Lyonnaise aide à briser de nombreux tabous. Celui qui persiste à faire croire qu’un athlète est sur le déclin passé l’âge de 30 ans. Qu’une sportive doit choisir entre sa carrière et son désir d’enfant. Toute sa carrière, la femme aux 20 titres de championne de France a pris un malin plaisir à mettre à mal ces clichés. Mieux, elle en a fait un challenge. Un petit retour en arrière? 16 août 2016, finale olympique du lancer de disque. Mélina Robert-Michon a 37 ans, est la maman d’une petite fille, et a connu les joies d’un premier podium mondial à Moscou, en 2013. Ce matin d’été, dans la moiteur de Rio de Janeiro, elle parvient à envoyer son disque à 66,73 m. Record de France pulvérisé, deuxième place assurée. La patronne du disque français remporte la première médaille tricolore dans la discipline depuis… 1948 et l’or de Micheline Ostermeyer aux JO de Londres.
L’année suivante, Mélina Robert-Michon confirme son statut, en glanant le bronze aux Mondiaux de Londres. Quelques mois plus tard, elle annonce sa grossesse. Mais ne compte pas arrêter sa carrière. Huit mois après la naissance de son second enfant, elle remporte un nouveau titre national. À tous, la Lyonnaise prouve que la vie de parent n’est pas incompatible avec celle de sportive de haut niveau. Adaptation et patience sont les mots d’ordre. « Je sais qu’elles sont derrière moi », confie-t-elle en conférence de presse, à propos de ses filles qui sont restées en France.
« Ça fait cinq ans qu’on les attend »
Mélina Robert-Michon mène sa barque. Elle seule décidera quel sens donner à la suite de sa carrière (lire notre interview), une fois Tokyo passé. Mais d’abord, il y a une nouvelle médaille à aller chercher. L’histoire serait belle. Celle qui a fait partie des candidates au porte-drapeau a hâte d’entrer dans la lice : « Je n’ai plus envie de m’entraîner, je veux faire de la compétition ! J’ai besoin de me sentir aux Jeux ». Le fait qu’il n’y ait pas de public ne la gêne pas spécifiquement. « À Rio, il n’y avait pas énormément de monde dans les tribunes. Il faut y aller, c’est les Jeux, ça fait cinq ans qu’on les attend », justifie-t-elle, bien décidée à en découdre. Son entrée en lice à Tokyo est prévue dans la nuit de vendredi à samedi.
Texte : Mathilde L’Azou
Crédits photos : Matthieu Tourault
STADION À TOKYO !
Votre média Stadion a le plaisir d’annoncer sa présence aux Jeux olympiques de Tokyo. Notre rédaction a conçu un espace rien que pour vous, qui vous permettra de suivre au plus près l’intégralité des épreuves d’athlétisme (sélection tricolore, les retransmissions TV, le programme jour par jour, les résultats et les clichés des Bleus…). Bons Jeux en notre compagnie !
STADION À TOKYO !
Votre média Stadion a le plaisir d’annoncer sa présence aux Jeux olympiques de Tokyo. Notre rédaction a conçu un espace rien que pour vous, qui vous permettra de suivre au plus près l’intégralité des épreuves d’athlétisme (sélection tricolore, les retransmissions TV, le programme jour par jour, les résultats et les clichés des Bleus…).
Bons Jeux en notre compagnie !