On a testé la Adizero Prime SP2, paire de pointes de sprint à plaque carbone d’adidas

28 décembre 2022 à 12:06

Après notre shooting, le test ! Paire de pointes de sprint à plaque carbone la plus aboutie d’adidas, que vaut vraiment la Adizero Prime SP2 ? On l’a testée pour vous. Retrouvez dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur ces pointes d’athlétisme, notamment portées par Sasha Zhoya et faites pour les flèches !

Si Nike a lancé la course à la performance avec la sortie sur le marché des pointes de sprint équipées d’une plaque carbone avec la Maxfly, adidas, avec sa Adizero Prime SP2, a trusté les premières places cet été. En effet, lors des Championnats du monde d’athlétisme à Eugene ou lors des Championnats d’Europe à Munich, vous avez pu les apercevoir aux pieds de Noah Lyles, troisième meilleur performeur de l’histoire sur 200 m (19″31), Alison dos Santos, la fusée brésilienne sur 400 m haies, ou encore de Sasha Zhoya, la pépite française qui a réalisé 13″17 sur 110 m haies. « Je les ai testées pour la première fois lors des Championnats de France. Aujourd’hui je me sens plus confortable et c’est juste incroyable », nous expliquait Zhoya en conférence de presse des Mondiaux de Eugene. Vous l’aurez compris, la Adizero Prime SP2 s’est retrouvée cet été portée par des athlètes qui ont affolé les chronos. adidas semble avoir frappé très fort au niveau technologique en combinant la mousse Lightstrike Pro et la plaque à pointes en carbone et nylon qui vous procure un maximum de propulsion propice aux accélérations. Nous avons eu la chance de les tester en avant-première, voici notre avis.

Premières impressions

Lorsque que l’on regarde la Adizero Prime SP2 de profil, deux adjectifs nous viennent en tête : fuselé et déséquilibré. Fuselée car sa forme évoque celle d’une fusée. Déséquilibrée pour deux raisons. La première, si l’étroitesse et l’absence de semelle au talon est notable, une large empreinte et une semelle épaisse est présente au niveau de l’avant pied. La deuxième raison étant que la chaussure semble se relever fortement au niveau de l’avant pied. Cette chaussure se révèle être un véritable poids plume : 171 g en taille 42 2/3 (200 gr en 45, pesée par nos soins). La tige en mesh s’avère transparente tout en étant solide et confortable.

Le choix des coloris noir et vert fluo est un classique chez la marque aux trois bandes. Ce mélange se retrouve dans plusieurs produits adidas cette saison. Un choix de couleur qui transpire l’audace et l’originalité. On retrouve dans ce choix de couleurs les valeurs d’adidas : l’innovation, la curiosité, l’esprit pionnier. Avec ce choix opéré, adidas choisit de positionner la génération Z, qui incarne les valeurs citées ci-dessus, comme coeur de cible. Aucun doute ne réside quant à la capacité de ces coloris pleins d’audace et d’innovation à séduire cette nouvelle génération. Certains diront également que choisir le noir comme couleur prédominante révèle un caractère sobre, et sans réel prise de risque. Si les trois principales bandes occupent une majorité de la chaussure, c’est sa couleur vert fluo qui saute aux yeux, venant bien contraster la tige noire. Une bande vert fluo est aussi placée au niveau du talon et fait ressortir encore plus son aspect original.

Si vous recherchez une paire de pointes de sprint avec beaucoup d’amorti, vous frappez à la mauvaise porte. Cependant, rien de plus normal puisqu’il s’agit d’une paire de pointes consacrée au sprint, donc dédiée à des courses allant du 100 m au 400 m, de haute intensité et de courte durée, ne demandant que peu d’amorti. Cependant, la semelle intermédiaire Lightstrike Pro offre un amorti super léger qui nous permettra d’être plus rapide jusqu’à la ligne d’arrivée. L’amorti, s’il est présent, se fait discret, pour se mettre au service du dynamisme de la chaussure. Mais alors, qu’en est-il du confort, un critère capital dans le choix d’une paire de pointes ? On observe un renfort en mousse au niveau du tendon, ce qui permet de rendre la chaussure confortable et de protéger le tendon d’Achille du sprinteur ou de la sprinteuse. Le double textile utilisé pour le chausson rend la chaussure agréable au pied. Selon nous, la Adizero Prime SP2 constitue l’une des paires de pointes les plus confortables, on peut les garder longtemps sans être gêné. Elles sont extrêmement agréables à porter.

Question nouveauté, nous ne sommes pas laissés pour compte, bien au contraire il y en a pléthore. Le maintien est assuré par la languette qui partant de l’avant du pied s’attache au talon. Cette languette qui assure le maintien de la chaussure épouse la forme du pied en conséquence. La languette en néoprène vient mouler le pied et rend la chaussure facile à mettre et à enlever. Cette nouveauté, si elle nous a surpris et perturbé au début, s’est révélée être particulièrement agréable, bien pensée et efficace. La chaussure épouse le pied grâce â cette languette et son attache particulière, et non grâce au chausson, qui assure cette fonction habituellement.

La nouveauté la plus importante réside dans la technologie utilisée. Pour la première fois, la plaque carbone ne se situe pas dans la semelle mais en guise de semelle. La Adizero Prime SP2 est conçue avec une plaque en carbone et nylon qui lui confère une rigidité ultra légère et de ce fait semble lui assurer un renvoi d’énergie important. Lorsque l’on regarde la semelle de la chaussure, on pourrait se dire que la paire risque de glisser ou d’avoir une adhérence plutôt faible. Or c’est tout le contraire qui se produit en raison de sa structure en apparence simplissime et minimaliste, la chaussure adhère au sol de manière importante.

Premières sensations

Lorsque l’on enfile la chaussure, deux possibilités s’offre à nous : soit l’on marche sur les talons avec difficultés, les pointes de pieds relevées vers le ciel, soit on bascule directement sur l’avant du pied, en position de course et de cycle avant. On peut donc parler d’un point d’équilibre ou de bascule qui catégorise cette Adizero Prime SP2 comme une chaussure taillée pour la compétition et la performance. Cette particularité, non seulement favorise mais accentue le cycle avant chez le coureur, ce qui lui permet d’allonger sa foulée, de gagner en amplitude et d’augmenter son économie de course.

Sur la piste

Nous l’avons testée sur des distances allant du 100 m au 400 m, lors de séances de sprint long ou lors de séances axées sur un travail de départ en starting-block. Dès que l’on se positionne dans les starting-block, la sensation que l’on éprouve est particulière, La forme de la semelle facilite le déroulé du pied complet et sur les départs nous avons apprécié car la chaussure ne fait pas remonter l’appui comme avec d’autres paires équipées de carbone. Tout le secret de la chaussure réside dans la grosse épaisseur de semelle à l’avant du pied. Le point de bascule (évoqué ci-dessus) de la chaussure provoque une bascule naturelle du pied vers l’avant ce qui permet à l’athlète de passer, rester et accentuer sa technique de course en cycle avant, en favorisant l’allongement de la foulée et l’attaque du sol par l’avant pied. Tout cela permet la conservation, la restitution et la transmission d’un maximum d’énergie lors de la phase de poussée au sol dans la course. Il est impossible de poser le talon au sol tant la chaussure favorise la bascule vers l’avant du pied.

De plus, la structure de la chaussure avec cette semelle épaisse présente au niveau de l’avant pied, couplée à l’amorti Lightstrike Pro, présent dans la semelle intermédiaire, permet d’obtenir et de conserver un maximum de confort durant la course. Ces éléments permettent également d’assurer la stabilité des appuis notamment en virage, en favorisant des appuis solides au sol et en limitant l’écrasement lors de la phase de retour au sol de l’appui. En outre, La tige en mesh stabilise le pied tout en offrant un maintien et une souplesse ciblés. L’accroche dans les virages est assurée par ses picots placés stratégiquement au niveau de la tige en mesh ultra-fine dans la semelle. L’autre avantage que procure cette tige en mesh combiné à la plaque carbone c’est de la rendre moins rigide et de donner une sensation de fluidité plus importante sur les impulsions.

Si lors de la course, le ressenti de retour d’énergie se fait discret, il est bel et bien présent au vu des chronos réalisés. Le potentiel de la chaussure se révèle lors de course réalisée à haute intensité. Plus l’on met de force et de puissance dans ses appuis et sa course, plus l’efficacité de la technologie de la plaque en carbone et nylon se démultiplie et se met au service de notre performance. La Adizero prime SP2 s’avère être une chaussure redoutable, taillée pour les courses de sprint type 100 ou 200 m pouvant aller jusqu’au 400m. Par la technologie utilisée, la structure de la chaussure et le point de bascule de la chaussure, elle se positionne comme redoutable dans la production, conservation, restitution et transmission d’énergie lors des appuis au sol. C’est une chaussure ultra compétitive, tout en légèreté sans négliger pour autant le confort.

Si elle est extrêmement performante, la paire n’est pas à mettre entre toutes les mains (ou les pieds !). De fait, avec la structure de la chaussure et son design déséquilibré entre l’avant et l’arrière du pied, il n’y a pas d’amorti au niveau du talon, il n’y a pas de semelle et on arrive directement sur la plaque en carbone et en nylon. En effet, avec cette particularité, dès que l’on passe en cycle neutre ou arrière, c’est-à-dire que l’on pose le milieu du pied au sol, ou le talon, le choc est important au sol, l’amorti étant absent. Il faudra donc être préparé musculairement et avoir un niveau d’entraînement assez important et élevé pour pouvoir encaisser ce choc à l’appui. Cela est particulièrement vrai sur le 400 m ou le 400 m haies, avec la fatigue engendrée qui provoque une dégradation de la foulée avec un cycle avant et une pose de. L’avant pied prioritaire, difficiles à maintenir et un écrasement de l’appui.

Conclusion

Idéale pour les courses de sprint et de haies du 100 au 400 m, elle semble répondre davantage aux besoins des sprinters et hurdlers, et apparaît comme la promesse d’un genre nouveau dans la gamme de pointes chez adidas. Concernant le prix, la Adizero Prime SP2 est proposée à partir 180€. Si le prix reste élevé, il s’inscrit dans la norme de ceux pratiqués par ces principaux concurrents. Il est équivalent à celui de la Nike Air Zoom Maxfly Maxfly (180€). Le prix de la Adizero Prime SP2 est largement inférieur à ceux de la New Balance FuelCell Sigma SD-X (portée par Sydney McLaughlin) vendu au prix de 220€ ou encore la Puma evoSPEED TOKYO NITRO disponible à 250€. Le petit plus : « une chaussure écologique ». En effet, si adidas a réussi une prouesse technologique avec la Adizero Prime SP2, la firme allemande s’inscrit également dans une politique écologique. La marque assure que 25% des composants utilisés pour fabriquer la tige contiennent au moins 50% de matériaux recyclés. Toujours un bon point.

Les notes

Esthétisme (7/10)

Dynamisme (10/10)

Confort (9/10)

Stabilité (8/10)

Accroche (8/10)

Rapport qualité/prix (9/10)

Points clés de la adidas Adizero Prime SP2

  • Plaque en carbone et nylon ultra légère : propulsion et transition fluidifiée
  • Semelle intermédiaire Lightstrike Pro : amorti et retour d’énergie
  • Semelle extérieure avec 6 pointes amovibles : traction
  • Fabrication en partie avec des matériaux recyclés
  • Poids : 171 g en taille 42 2/3
  • Prix : 180 euros
Nike Air Zoom Alphafly NEXT%

Disponible chez TOP4RUNNING

Crédits photos : Jean-Luc Juvin / STADION

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