Renaud Lavillenie : « Le All Star Perche est un rendez-vous incontournable »

14 février 2022 à 11:57

Renaud Lavillenie a réussi une belle entrée en matière à Tourcoing en franchissant 5,81 m malgré une préparation hivernale perturbée par une blessure à la cheville. Le double médaillé olympique se projette désormais sur le Meeting du All Star Perche, ce samedi 19 février à la Maison des Sports de Clermont-Ferrand. L’événement, qui se veut inclusif et participatif, est pensé depuis six ans comme un véritable outil de promotion de l’athlétisme, imaginé par Renaud Lavillenie pour rendre à la discipline tout ce qu’elle lui a apporté. Chef d’orchestre de l’échéance avec Julien Galland, l’athlète tricolore organise, participe et produit le All Star Perche, en plus d’en être propriétaire et d’être présent sur les cinq jours, du montage au démontage des pistes. L’an passé, le perchiste de 35 ans entraîné par Philippe d’Encausse avait signé la troisième meilleure performance de sa carrière avec une barre à 6,06 m. Entretien avec l’un des plus beaux palmarès de l’athlétisme français.

 

Renaud, commençons par votre rentrée à 5,81 m lors du Perche en Or de Tourcoing. On vous imagine heureux…

Bien sûr ! De base, sur mes quinze ans de carrière, j’ai quasiment fait toutes mes rentrées sur élan réduit (16 foulées) à 5,80 m. Ce qui est déjà une bonne performance significative, et souvent ça me permettait d’espérer faire entre 5,90 m et 6 mètres dans la saison. Ça, c’est dans un contexte où je m’entraîne depuis trois mois, sans pépin. C’était déjà bien. Là, le contexte est quand même bien différent. Avec la blessure de cet été avant les Jeux, je n’ai clairement toujours pas récupéré à 100% de la cheville, et j’en ai encore pour un petit moment. Ce qui fait que quand j’ai repris l’entraînement en novembre, j’ai passé deux semaines où je n’arrivais pas à courir, il a fallu que je remette à plat tout l’entraînement, refaire des protocoles etc. Ma préparation a donc été complètement tronquée et différente d’une prépa classique. J’ai réellement pu commencer à faire un entraînement quotidien normal, à partir de début janvier. Le delta est quand même bien différent. Honnêtement, j’ai passé tout un mois de janvier où je progressais au fur et à mesure un petit peu, mais c’était loin d’être tranchant par rapport à ce que je savais faire à l’entraînement. Pour donner un exemple, la semaine avant le Perche en Or, quand je passais 5,50 m à l’entraînement, c’était limite si je ne faisais pas le tour du stade. Je n’arrivais pas avec les mêmes certitudes à la compétition, et j’attendais une seule chose : avoir le déclic de m’engager pleinement pour la compétition. Sur le Meeting du Perche en Or, j’ai eu vraiment ce que j’attendais, voire même plus. Pour être franc, même si dans un coin de ma tête, je savais que j’étais capable de faire 5,80 m si tout se passait bien, le vrai niveau que je pouvais espérer, c’était 5,74 m, la barre d’avant. Donc évidemment, ça a été vraiment positif. Quand je vois le manque d’entraînement que j’ai pu avoir et la performance que j’ai réussie à faire tout de suite, je me dis que d’ici l’objectif principal que sont les championnats du monde le 20 mars, ça peut me laisser espérer des trucs assez sympas. À commencer par le All Star Perche la semaine prochaine, qui va arriver, je l’espère, en pleine ascension de performance.

Il s’agissait de votre 163è concours à 5,80 m ou plus, comment expliquez-vous cette longévité et cette régularité ?

La régularité a toujours été un peu mon mot d’ordre. On essaie toujours d’aller rechercher la performance ultime, mais j’ai toujours préféré faire dix fois 5,80 m dans la saison, plutôt que de faire une fois 5,90 m et derrière après se ratatiner à 5,70 m. Parce que pour gagner des médailles en grand championnat et pour gagner des compétitions, c’est la régularité qui fait vraiment la différence. Je pense que depuis le début, je ne me suis jamais autorisé à lâcher la moindre compétition en me disant « j’y vais pour y aller ». Non, j’ai toujours été capable de m’engager à fond, ce qui fait que la régularité elle est venue de part mon niveau d’exigence, à la fois à l’entraînement et donc forcément aussi en compétition. Sur la longévité, c’est un autre débat. C’est peut être aussi le fait d’avoir forcément beaucoup d’expérience, et d’être capable d’adapter énormément mon saut en fonction des conditions, que ce soient les conditions physiques, ou les conditions extérieures. Et évidemment, quand on a un saut ultime à 6,16 m, le delta entre 6,16 m et 5,80 m n’est pas le même que si j’avais 5,90 m. Mais quoi qu’il arrive, on sait que 5,80 m c’est quand même le très haut niveau mondial, donc il faut quand même se bouger pour y arriver. Et puis, je dirais que maintenant, c’est toujours une certaine motivation. C’est une barre de référence. Ça a toujours été une barre de référence chaque année. Je crois que ma plus grosse année, j’ai dû faire 19 ou 20 concours à 5,80 m. Donc si je ne faisais pas 5,80 m, je n’étais pas satisfait. Ce côté exigence de soi-même au quotidien m’a permis de rester à ce niveau-là le plus longtemps possible.

On se rappelle que vous avez eu une blessure à la cheville lors des JO de Tokyo. Aujourd’hui, physiquement, comment vous sentez-vous  ? 

Aujourd’hui, ça avance. C’est compliqué parce que la blessure m’a obligé, cet été, à m’arrêter un peu plus longtemps que prévu pour essayer de bien récupérer. Sauf que ça a été réellement très important parce que j’ai eu d’un côté la rupture d’un ligament, et de l’autre côté, au niveau interne, un œdème osseux. Ce qui fait que la cheville est très vite enflammée. Et puis surtout, il y a eu une perte musculaire, donc obligé de tout renforcer etc. Donc c’était vraiment compliqué. Là, je commence tout juste à avoir, de part le bloc de travail que j’ai pu faire depuis à peu près début/midécembre, renforcé à peu près toute la zone. Je manque encore un petit peu de tonus, et il faut que je continue de travailler là-dessus. Mais à partir du moment où j’arrive à m’entraîner quotidiennement, ça me permet quand même de pouvoir progresser. Alors même si les progrès sont petits, les uns après les autres, c’est toujours mieux que de faire des gros progrès et derrière de reperdre tout. Clairement, je suis conscient que pour la saison hivernale, je ne serai pas à 100% de mes capacités physiques, à cause du processus long de récupération par rapport à cette cheville. Mais j’ose espérer que d’ici avril/mai, la cheville commence à être un peu derrière moi et que n’ai plus d’appréhension. Parce que clairement là, tout de suite, j’ai quand même un petit déficit de force et d’explosivité sur la cheville. C’est l’entraînement général au quotidien qui nous permet de la renforcer progressivement. Donc c’est vraiment ce petit point qui est un peu sensible parce qu’après, j’ai l’avantage que tout le reste va plutôt bien, et j’en suis assez content parce qu’au moins, je n’ai rien d’autre à gérer. Donc c’est déjà ça ! Ça avance et puis voilà, il faut réussir à être patient, ce n’est pas tous les jours facile, mais on apprend.

 

 

Dans ces conditions, que peut-on vous souhaiter aux Championnats du Monde en salle de Belgrade en mars prochain ?

C’est encore un peu tôt pour avoir des objectifs vraiment précis, mais vu ce que j’ai fait la semaine dernière, ça me donne une idée à peu près de ce que je peux réussir à faire dans l’hiver. Je pense que le fait de passer sur élan complet (20 foulées), d’avoir notamment le All Star Perche, les championnats de France de Miramas (26 et 27 février) et le Perche Elite Tour de Rouen (5 mars)… Je n’ai pas beaucoup de compétitions, mais ces trois compétitions seront peut-être suffisantes pour réussir à vraiment tout mettre en place, et espérer faire au moins 5,90 m. Et je sais que, si dans l’hiver j’arrive à faire 5,90 m, derrière aux championnats du monde je serai en mesure de pouvoir jouer le podium. Quoiqu’il arrive, l’objectif il est là : aller chercher une médaille aux championnats du monde. Je sais que ce n’est pas parce qu’on n’a pas fait 6 mètres dans la saison qu’on ne peut pas jouer un podium. La pression des grands rendez-vous n’est jamais la même, et on voit chaque année des athlètes qui font des grosses perfs durant la saison ne pas être au meilleur niveau sur les championnats. Ce sont des compétitions qui sont toujours appréhendées de manière différente. Donc l’objectif pour moi aux championnats du monde sera d’essayer d’être le plus compétitif possible pour aller chercher une médaille, et puis on verra ce que ça donnera.

Décrocher une troisième médaille olympique  à Paris, en 2024, on imagine que c’est votre objectif  ?

Oui. Quoi qu’il arrive, l’objectif de Paris, ce n’est pas d’y aller pour y aller. Je ne vais pas me dire « Voilà, c’est juste du tourisme ». Ce n’est pas vraiment mon état d’esprit. Mais il peut se passer encore tellement de choses que je ne me projette pas trop encore sur le côté performance. Quand on voit notamment ce qui s’est passé avec Tokyo… Six mois avant Tokyo, j’avais tous les feux qui étaient au vert pour aller chercher une troisième médaille, et cinq minutes avant l’événement, tout s’écroule. Trois semaines avant, ça commence à s’écrouler, puis ça se reconstruit et cinq minutes avant la finale, tout se redémolit, donc on voit que ça tient à rien… À partir de ce moment-là, l’objectif il est de pouvoir continuer cette construction sur les deux ans et demi à venir, et de continuer cette régularité, notamment à plus de 5,80 m et même des barres un peu plus hautes. En espérant que je serai toujours compétitif à Paris, mais je ne me fais pas trop de soucis par rapport à ça. Quoi qu’il arrive, je sais qu’il ne faut pas s’endormir et qu’il faut rester actif et impliqué à 100% jusqu’au bout. Mais l’objectif est trop beau pour ne pas s’en donner les moyens.

 

 

C’est déjà la septième édition du All Star Perche que vous organisez, pourriez-vous dire que l’événement est devenu référent sur la planète athlé ?

Évidemment. Ça devient une référence, en tout cas pour sûr pour la perche. Il n’ y a qu’à voir les listes d’attente que j’ai chaque année. Quand on demande à certains athlètes de venir, il n’y a plus besoin de vanter les mérites de l’événement. Ceux qui sont déjà venus connaissent l’événement et reviennent avec plaisir, quand le calendrier le permet. Et beaucoup de ceux qui ne sont jamais venus ont cette volonté de pouvoir y participer. Donc le All Star Perche est un rendez-vous incontournable dans le saut à la perche, et plus globalement dans l’athlétisme. C’est une vraie réussite, notamment grâce à toutes les performances qui y ont été faites. Quand on voit le nombre de records personnels qu’il y a pu avoir… Ce n’est pas le fruit du hasard. C’est une satisfaction d’avoir réussi à élever le meeting sur un tel niveau, et après, évidemment le plus dur c’est de pouvoir le maintenir pour que chaque année il puisse rester parmi les meilleurs du monde.

Comment vous est venue l’idée de monter cet événement ?

Quand j’ai commencé à y penser en 2014, je suis parti d’un constat qui était assez simple : je suis à Clermont-Ferrand, je m’entraîne tous les jours là-bas et en fait, je me suis rendu compte que le public clermontois me connaissait, mais n’avait que très peu la chance de me voir évoluer, parce que je n’avais quasiment jamais de compétition à Clermont, ou du moins de compétition importante. Je me suis dit « il y a sûrement un truc à faire ». Évidemment, je ne suis pas le seul et pas le premier à avoir fait ça. Je me suis inspiré de ce qui avait pu être fait à Grenoble avec les Masters de la perche, ensuite en Ukraine avec le Pole Vault Stars de Sergueï Bubka, et j’ai mis un peu tout ça à la suite. À un moment donné, je me suis retrouvé dans une situation qui était : soit il faut le faire maintenant, soit on ne le fera jamais. C’est là où je me suis lancé. Je me suis tout de suite entouré de deux/trois personnes qui étaient spécialisées dans l’organisation sportive, pour être, entre guillemets mes hommes de terrain, et pouvoir bien travailler. Voilà, le meeting est né comme ça, avec tout de suite la volonté d’en faire un meeting qui vise les sommets direct, sans passer par des étapes en amont. Dès la première édition, ça a très très bien marché. Et j’ai voulu mettre aussi en application toutes les critiques que j’ai pu avoir, de part les centaines de meetings que j’ai pu faire dans le monde, avec forcément ce qui est bien et ce qui n’est pas bien, ma vision d’athlète pure, qui, forcément dans ce meeting là est plus que respectée parce que c’est moi qui donne les directives. Quand il y a des dilemmes, la décision va être prise pour mettre en avant le côté sportif et non pas le côté spectaculaire. C’est quelque chose de très important, car ça me permet de garder un peu la main et d’avoir quelque chose qui fonctionne. Je pense que ce n’est pas pour rien que l’on a eu autant de bonnes performances sur les six dernières éditions.

 Est-ce que l’événement est aujourd’hui à la hauteur des attentes fixées lors de la première édition en 2016 ?

Ah oui, largement ! Je dirais honnêtement que ça a été même presque mieux qu’espéré. Parce que dans un premier temps, on lance quelque chose, on ne sait pas trop dans quoi on s’embarque. Tout ne se passe jamais comme prévu, mais dès la première édition, on a eu très peu de couacs, et on a eu de très bonnes performances. Ça a permis de lancer l’événement, jusqu’à cette édition magique en 2020. Je pense que là, clairement, on a eu la plus belle édition que l’on aurait pu imaginer. Et quand on voit qu’on arrive à survivre, notamment en 2021, à un contexte sanitaire très compliqué… L’ensemble du monde sportif a réussi à survivre, et nous on a réussi à faire un très très bel évènement. On était vraiment contents, et c’est pour ça que derrière, quand on sait que cette année on retrouve des conditions normales comme en amont, c’est aussi un soulagement. On se dit qu’on a tous passé le plus dur, et qu’on va essayer de remettre la barre un peu plus haute pour toujours faire mieux d’année en année.

 Selon vous, quels sont les axes d’amélioration de l’événement ?

Il y a toujours quelques axes d’amélioration. Je pense notamment sur toute la partie communication. Il faut que l’on arrive à faire savoir un peu plus ce qui se fait autour du meeting, à savoir que ce n’est pas qu‘un meeting élite, national, où il n’y a que les meilleurs du monde qui viennent. Dans les plus belles années, quand on avait le droit de faire à peu près tout ce que l’on voulait, on avait cinq jours d’activation, avec une journée pour l’UNSS, une journée pour les scolaires, une journée pour les partenaires et les anciennes stars de la perche, une journée pour les perchistes de tous niveaux, et la dernière journée qui était le concours international. C’était quelque chose qui était vraiment bien, mais qui était connu en interne et pas assez en externe. Je sais que c’est là-dessus que l’on a un peu plus à travailler. À partir du moment où l’on fidélise des spectateurs qui savent que l’événement est là, derrière on peut commencer à leur raconter un peu plus l’histoire, et à leur faire découvrir aussi d’autres facettes de l’événement. L’événement, il vit pendant plusieurs jours et ce n’est pas un événement qui est clos, où l’on ne peut rien voir de ce qui se passe. Forcément, il y a des moments qui sont privés, mais il y a quand même des moments qui sont ouverts au public. Sauf que l’on ne pouvait pas trop communiquer, parce que la priorité était de vraiment faire en sorte que le concours international soit la partie la plus visible. Donc ça, c’est quelque chose sur laquelle on peut s’améliorer un peu. Après, honnêtement j’ai peu de remarques négatives sur l’ensemble de la compétition. Je pense que l’on est quand même plutôt bien. Après, c’est toujours compliqué car il va y avoir des points où certaines personnes vont être en désaccord, par rapport à une position qu’elles ont, mais quoi qu’il arrive, on sait que l’on ne peut pas satisfaire tout le monde, c’est partout pareil. Ce que j’essaie, c’est à minima de garder une ligne directive et d’avancer dans ce sens là. Depuis 2016, c’est ce que l’on fait et dans l’ensemble ça marche plutôt bien. J’ai toujours voulu éviter de me disperser et de dire « on va faire une nouveauté là, et là aussi ». Non, on essaie de construire quelque chose qui fonctionne, et d’avoir certains repères. Quitte à après décupler sur un autre événement. Mais en tout cas, le All Star Perche a lieu dans l’ère du temps, sans être révolutionné.

 C’est plutôt difficile ou plutôt passionnant d’avoir la double casquette entre l’organisateur et l’athlète le jour de la compétition ?

Dans l’ensemble, je n’ai jamais eu à me plaindre. Je me fais toujours engueuler, parce que le jour de la compet, je suis toujours en train de regarder ce qui se passe pour espérer que tout ce que j’ai imaginé se mette en place. Si je devais écouter certaines personnes, je ne devrais rien gérer. Sauf que ce n’est pas possible. Ça a toujours été quelque chose de positif, il n’y a qu’à voir mes résultats à chaque fois que j’étais sur deux jambes. Il y a une fois où je n’ai pas sauté, une fois où j’ai fait 5,70 m mais j’étais déjà blessé avant d’arriver, donc c’était déjà un exploit de pouvoir faire ça. Le reste du temps j’ai toujours fait plus de 5,90 m, et deux fois 6 mètres. Si ça devait empiéter d’un point de vue négatif sur la compétition, je n’aurai jamais été en mesure de faire ces performances là. Donc pour moi, c’est vraiment quelque chose de très positif. J’ai cet unique sentiment, que personne ne peut avoir : quand je suis en bout de piste et que je lève ma perche, je suis le seul à pouvoir me dire « tout ça, c’est grâce à moi ». C’est quelque chose qui est assez incroyable, d’autant plus quand tu t’apprêtes à tenter le record du monde, ou déjà une performance à plus de 6 mètres. Tu sais que c’est vraiment le fruit de tout ce que tu as mis en place. Donc ça a toujours été une motivation supplémentaire et ça me permet de continuer d’avoir cette volonté d’organiser l’évènement. Mon but ultime, c’est d’être en bout de piste. Car je sais que quand je suis en bout de piste, tout est réussi. Et derrière, je suis quasiment persuadé à 99% que la perf elle viendra, même si j’ai des couacs, parce que c’est ce petit plus qui est incroyable.

 

 

Après une édition 2021 sans spectateur en raison des règles sanitaires, ça doit être une satisfaction de retrouver le public ? Vous attendez combien de spectateurs ?

On n’a pas trop de vision, parce que clairement le contexte Covid a redistribué les cartes de manière drastique. Pour être proche de plusieurs organisations évènementielles, la tendance sur les préventes c’est du -30%. Donc on est en retard par rapport aux chiffres des années standard. Les gens sont aussi un peu perdus : est-ce qu’il y a une jauge, est-ce qu’il n’y a pas de jauge, est-ce que l’événement a lieu… Ce sont des questions que l’on a depuis un mois. On a la chance que ça commence à s’éclaircir. On n’aura pas de jauge, et on aura vraiment la capacité de pouvoir fournir quelque chose comme en 2020, avant la Covid. Honnêtement, je serai satisfait si on arrive à avoir plus de 3000 personnes dans la salle. Parce qu’on est conscients que le contexte est particulier, mais au fond de moi, je rêverai d’avoir la salle pleine. Elle a une capacité maximale de 4800 places, jauge que l’on a réussie à atteindre en 2020. On sait que ça va se jouer sur du dernier moment. Ce sont les quelques jours qui restent d’ici le meeting qui vont être des moments clés.

 Sur le plan sportif, quels sont les athlètes qui seront présents pour cette édition 2022 ?

La grande complexité cette année, c’est que je suis en confrontation directe avec le meeting de Birmingham, qui est inscrit au World Indoor Tour. De base, il devait y avoir la perche femme et la perche homme. Suite à quelques désistements, ils ont annulé la perche femme, mais il y a toujours la perche homme. Donc les meilleurs mondiaux seront divisés dans deux endroits, qui en plus sont deux endroits très importants. D’habitude, on avait vraiment un concours assez incroyable, mais malgré tout, on a quand même six personnes qui ont un record à plus de 5,80 m, ce qui n’est pas négligeable. Dont le Néerlandais Menno Vloon qui a record à 5,96 m, le Grec Emmanouil Karalis qui a fait 5,80 m cette semaine et qui est quatrième des Jeux olympiques cet été, Kurtis Marschall l’australien qui a fait son record en salle, 5,85 m, au All Star. Et j’ai aussi laissé l’opportunité à plus de Français de pouvoir participer au concours. Donc on retrouvera Valentin Lavillenie et Ethan Cormont qui étaient déjà présents l’année dernière, il y aura aussi Alioune Sène, les deux frères Collet, Mathieu et Thibaut, et le jeune Baptiste Thiery. Chez les hommes, on a quand même potentiellement entre trois et cinq personnes qui franchissent 5,80 m. Ce n’est pas tous les jours que l’on voit ça. On peut également avoir des belles attentes sur le concours féminin. Il a toujours été un peu en retrait depuis le début, parce que ça a toujours été compliqué d’avoir les meilleures femmes, ou du moins en avoir une déjà c’était une belle perf. Là, on a de la chance, on a les deux meilleures du monde du moment qui seront présentes : Katie Nageotte, la championne olympique, et Anzhelika Sidorova qui est championne du monde, et qui a fait 5,01 m cet été. Là, clairement je m’attends à un beau duel, et mon rêve ultime est d’avoir à minima une tentative à 5 mètres. Si les deux tentent 5 mètres, ça sera vraiment bien. Et pourquoi pas se laisser croire d’avoir une femme à 5 mètres au All Star, je pense que c’est clairement réalisable. Il y a ces deux femmes qui sont au-dessus du lot, mais derrière, j’ai tout un petit groupe. J’ai cinq filles qui ont un record à plus de 4,70 m, en plus de ces deux là, donc on a quand même du très haut niveau, avec trois représentants françaises : Ninon Chapelle, et les deux jeunes Élina Giallurachis et Margot Chevrier. Dans l’ensemble, j’ai quand même des plateaux qui sont pas mal. Chez les hommes, ça a été compliqué parce qu’il a fallu un peu se partager les athlètes, mais chez les femmes en tout cas j’espère un bon concours. Prendre le lead sur les hommes cette année, c’est tout ce que je leur souhaite ! En sachant que moi je suis toujours présent, et que je vais faire en sorte que le concours masculin soit quand même de très haut niveau, mais en tout cas on peut s’attendre à une belle parité et à beaucoup de records. J’ai quand même eu un nombre assez conséquent de records nationaux qui ont été battus sur le meeting, et j’espère qu’il y en aura bien d’autres qui vont tomber.

Retrouvez toutes les informations sur le All Star Perche, en cliquant ici.

Texte : Emeline Pichon
Crédits photos : STADION

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