Le panel d’experts mis en place par la Fédération internationale d’athlétisme pour se pencher sur le cas des chaussures « Vaporfly » de Nike, qui ont permis de battre plusieurs records ces derniers mois, devrait rendre ses recommandations d’ici fin janvier, a-t-on appris, ce jeudi, auprès de l’instance.
« Le panel (composé d’officiels, athlètes, médecins, scientifiques et experts juridiques, ndlr) est encore en cours de délibération mais nous espérons être en mesure de faire une annonce d’ici la fin du mois », a déclaré une porte-parole de World Athletics, précisant que tout changement de règlement devait être ensuite approuvé par le Conseil de la Fédération internationale.
Des rumeurs sur une possible future interdiction en compétition de ces modèles ont fait bondir de 2,52 %, ce jeudi, l’action d’Asics, concurrent nippon de Nike sur le marché du running, à la Bourse de Tokyo. Le titre Adidas a en revanche peu bougé à la Bourse de Francfort (+0,22 %). Le débat sur les nouvelles chaussures fait rage depuis l’apparition sur le marché de la « Vaporfly » de Nike, avec une lame de carbone dans la semelle et des coussins d’air. Plusieurs athlètes, chaussés de ces modèles de l’équipementier américain, ont établi ces dernières semaines des records ou des performances marquantes.
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Kipchoge : « C’est la personne qui court, pas la chaussure »
Le 12 octobre, le Kényan Eliud Kipchoge, recordman du monde du marathon, a bouclé les 42,195 km en 1h59’40 (voir notre article) grâce à un nouveau prototype de « Vaporfly » (trois lames de carbone dans la semelle et quatre coussins d’air), brisant la barre symbolique des deux heures sur la distance reine du fond, dans une course non-homologuée où tout avait été mis en place pour la performance. Le lendemain de cet exploit, sa compatriote Brigid Kosgei a battu le record du monde du marathon de Paula Radcliffe (2h14’04) avec les mêmes baskets aux pieds, dans leur version commercialisée depuis 2017 (une seule lame de carbone dans la semelle).
Interrogé par le Telegraph, Eliud Kipchoge s’est opposé à un changement de réglementation concernant ces chaussures. « La technologie se développe et nous ne pouvons pas le nier, nous devons aller de pair avec la technologie, a-t-il expliqué. En Formule 1, Pirelli délivre les pneus à toutes les voitures mais Mercedes est la meilleure. C’est la personne qui court, pas la chaussure. C’est la personne qui conduit, pas celle qui fabrique les pneus ».