Victor Coroller veut retrouver les sommets

17 mars 2017 à 18:22

Il est l’une des merveilles françaises en athlétisme. Comme en atteste son palmarès sur 400m haies. Médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en Chine en 2014 et champion d’Europe juniors l’année suivante avec en prime le record de France de la distance (50″13). Après une saison 2016 marquée par une élimination prématurée en demi-finales des Championnats du Monde juniors, Victor Coroller (20 ans) compte bien rebondir dans les mois qui viennent. L’élève de Marc Reuzé retrouve peu à peu ses sensations et est impatient de renouer avec la compétition après une saison hivernale entachée par des blessures. L’athlète du Haute Bretagne Athlétisme confie son envie folle de retrouver ses jambes de 2015, l’année de son record personnel sur 400m haies, voire d’aller plus vite. 

Victor, après la désillusion des Mondiaux juniors, l’envie est-elle revenue facilement à l’entraînement ?

Je ne vais pas vous cacher que la saison a été difficile à digérer tant sur le plan mental que physique. Je n’ai jamais autant apprécié de m’arrêter. Dans ces moments là, l’entourage est important. La famille, les amis, Marc mon entraîneur et toutes les personnes qui m’ont suivi dans mon projet de l’année. Il fallait se poser les bonnes questions après cette saison où j’ai raté tout ce que j’ai entrepris. Il y a un proverbe qui dit : « On ne perd jamais. Soit on gagne soit on apprends ».

L’important c’est de garder la confiance, travailler encore plus dur, se comporter avec humilité, maturité. Regarder les JO, la réussite de l’équipe de France en athlé et dans toutes les autres disciplines m’a fait comme un électrochoc, je me suis dit « voilà pour quoi tu bosses, la raison pour laquelle tu te lèves tous les matins, c’est ça, il faut se relever, travailler encore plus dur, surmonter les échecs et ne jamais rien lâcher, quoi qu’il arrive ».

— Où en êtes-vous physiquement aujourd’hui ?

À l’heure actuelle, je me sens bien physiquement après quelques petites mésaventures cet hiver. Rien de méchant mais c’est tombé au mauvais moment. J’en ai encore appris sur moi pendant cette période, on a perfectionné l’entraînement pour ne plus refaire les mêmes erreurs et maintenant tout est rentré dans l’ordre. La préparation a repris plus tôt après avoir décidé de mettre un terme à la saison hivernale.


ʻʻ Je prends cette prochaine saison comme un nouveau départ ʼʼ


— Quel va être votre programme de compétition cet été ?

Pour cet été, le programme de compétition n’est pas encore établi même si je pense que je vais courir plus tôt cette saison. On va sûrement commencer par quelques 800m, 400m pour retrouver le goût de la compétition avant d’attaquer le 400m haies dans les meilleures conditions.

— Dans quel état d’esprit allez-vous abordé votre retour à la compétition après un hiver compliqué ?

C’est certain que je vais commencer la saison estivale avec énormément d’envie. Il va aussi falloir la canaliser pour rester dans le contrôle de mes courses, de mes gestes et sensations. Je travaille actuellement pour arriver dans les meilleures conditions tant sur l’aspect mental que physique. Les deux seront importants dans la gestion de cette saison. Je prends cette prochaine saison comme un nouveau départ.

— Vous vous entraînez depuis vos débuts avec Marc Reuzé. Racontez-nous un peu cette collaboration.

Notre relation est fusionnelle depuis le début. La confiance qu’on a l’un envers l’autre nous permet de travailler avec sérénité. Tout va bien, le groupe est aussi très important pour moi, je m’y sens bien. Notre ambition reste intacte. Notre défi à tous les deux maintenant, c’est de se relever ensemble, exprimer mon réel potentiel sur la piste. La victoire sera encore plus belle à l’arrivée.

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— Avez-vous changé quelque chose dans votre approche ou votre préparation cette saison ?

J’ai choisi d’intégrer à ma préparation un travail approfondi avec Philippe Leclair, un préparateur mental. Ça m’aide beaucoup à avoir une nouvelle vision, une approche différente de l’entraînement. Je me suis rendu compte que je faisais des erreurs par le passé, mais arrivé à un certain niveau, l’entraînement physique ne suffit plus. Il faut savoir se remettre en question et adopter une nouvelle démarche pour progresser. Maintenant il ne reste plus qu’à l’appliquer en compétition, mettre tout bout à bout, en plus d’une bonne condition physique et le résultat viendra en temps voulu.

— Que représente cette barrière des 50 secondes pour vous ?

J’ai arrêté de me focaliser là dessus. Cette « barrière » c’est simplement l’opportunité de battre mon record personnel. Plus je vais y penser, moins cette performance arrivera. Bien sûr que faire moins de 50″ c’est une étape importante mais ce c’est pas non plus une fin. C’est une étape qui me permettra de franchir un nouveau palier dans ma carrière.


ʻʻ L’important c’est de descendre le chrono et progresser ʼʼ


— Vous sentez-vous plus fort comparativement à 2015, année où vous aviez réalisé votre record au 400m haies (50″13) ?

Je suis sûrement plus fort qu’en 2015 mais seule la piste peut le confirmer. Je peux avoir progressé dans tous les domaines mais si je ne fais pas de courses abouties à la hauteur de ce que je suis capable de faire, ça ne sert à rien. J’ai toujours travaillé dur à l’entraînement, je donne le meilleur de moi-même mais pour l’instant je n’ai pas réussi à avoir la maturité nécessaire pour exprimer mon potentiel en compétition. Une fois que je réussirai à mettre tout bout à bout, le chrono tombera, je n’ai pas de doute là dessus. Pour l’instant ce n’est pas le cas, je n’ai pas d’autre choix que de travailler encore plus dur pour le mériter.

— Les minima pour les Europe espoirs sont fixés à 50″30, une performance que vous avez déjà réalisée. Quel sera votre objectif à Bydgoszcz (Pologne) si vous décrochez votre sélection ?

Pour l’instant je ne peux pas me projeter sur un objectif de résultat précis. Je ne me fixe pas de limites. L’important c’est de descendre le chrono et progresser. On verra en temps voulu ce que je suis capable d’aller chercher là-bas. Dans un premier temps, faire les minima. En France, on sait que si on les réalise, ce n’est pas pour aller faire de la figuration. Chacun a la capacité de nourrir des ambitions élevées.

Victor Coroller espère retrouver les sommets. Premiers éléments de réponse en mai prochain, lors du premier tour des interclubs.

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