Yohann Diniz au sommet de son art

13 août 2017 à 12:22

Il vole sur le macadam londonien. Au terme d’une course menée de bout en bout, Yohann Diniz est sacré champion du monde du 50 km marche, dimanche à Londres en 3h33’11 ». Retour sur l’exploit.

Une démonstration. Il n’y a pas d’autre mot. Parti en tête dans les premiers kilomètres, Yohann Diniz a très vite creusé l’écart avec ses poursuivants lors du 50 km marche. Après 5 km, courus en 22’46 », il était déjà seul, escorté pendant quelques minutes par le Mexicain Nava qui n’a pu le suivre bien longtemps sur un tempo de moins de 3h40′. En avalant les kilomètres à une moyenne de 4’10 jusqu’à mi-parcours atteint en 1h48’26 », le Rémois compte 2’36 d’avance sur ses premiers concurrents. Son propre record du monde est dans le viseur. Mais à ce moment-là il reçoit son seul avertissement de la course pour marche non régulière (jambe fléchie) et décide de lever le pied pendant trois kilomètres (4’20 / km) tout en continuant à creuser l’écart sur ses poursuivants.

A partir du trentième kilomètre bouclé en 2h09’51, le rythme est relancé et Yohann Diniz conforte sa marge de sécurité. Bien mieux, cette avance ne cesse de s’accroître jusqu’à la fin de la course. Impressionnant de réalisme, rarement mis en danger, Diniz se donne toutes ses chances de l’emporter. Une technique parfaite, une marche plus rapide que les autres. Rien ne semble pouvoir l’arrêter, la médaille d’or lui est promise. Sur le circuit de deux kilomètres à parcourir vingt-cinq fois, Yohann Diniz a pu constater, en croisant ses rivaux, l’écart qu’il creusait. Un gouffre.

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À 39 secondes de son record du monde

Le marcheur accélère dans les derniers kilomètres possédant une avance de 6’38 à cinq kilomètres de l’arrivée. Dans l’ultime kilomètre, le marcheur tricolore récupère un drapeau français qu’il se met autour du cou et savoure. S’il échoue dans sa quête d’améliorer son propre record du monde (3h32’33), l’essentiel n’est pas là lors d’une échéance aussi importante : « Je suis heureux et je suis champion du monde a-t-il réagi au micro de France Télévisions. Le chrono n’est pas important aujourd’hui ».

Yohann Diniz coupe la ligne d’arrivée, poing serré, avec tout de même un excellent chrono de 3h33’11, soit le 50 kilomètre marche le plus rapide de l’histoire dans des Mondiaux (ancien à 3h36’03 réalisés par le Polonais Robert Korzeniowski en 2003 à Paris). L’athlète entraîné par Gilles Rocca signe à l’occasion le deuxième temps de tous les temps. Il a fallu attendre huit minutes et six secondes supplémentaires pour voir son premier poursuivant, le Japonais Hirooki Arai, franchir la ligne à son tour (3h41’17) devant son compatriote Kai Kobayashi (3h41’19).

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Palmarès bien garni à 39 ans

Arrivé à Londres sans référence chronométrique, il s’est rarement raté sur les courses dont il avait fait son objectif. Ce titre de champion du Monde vient garnir un peu plus l’armoire à trophées du Français, triple champion d’Europe mais aussi médaillé d’argent aux championnats du monde d’Osaka en 2007. Ils détient également les record du monde du 50 km route en 3h32’33 (15 août 2014 à Zurich) et du 50 km sur piste en 3h35’27 (12 mars 2011 à Reims).

Temps de passage 5 km : 22’46 – 10 km : 44’28 – 15 km : 1h06’02 – 20 km : 1h27’18 – 25 km : 1h48’24 – 30 km : 2h09’51 – 35 km : 2h30’58 – 40 km : 2h51’31 – 45 km : 3h12’39 – 50 km : 3h33’11

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