Les chiffres sont édifiants. En 2024, le ministère de l’Intérieur a enregistré 450 100 victimes de violences physiques. 85% des 122 600 victimes de violences sexuelles sont des femmes. 118 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex‑compagnon selon les données de l’Observatoire national des violences faites aux femmes. Pour lutter contre ce fléau, Lille Métropole Athlétisme, la Ville de Lille et l’association « Osez le Féminisme 59 » s’unissent à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes le temps d’une soirée.

« La cause rassemble des personnes qui habituellement ne pratiquent pas »

Un mot s’impose à l’esprit de l’organisatrice Adèle Debast : sensibiliser. « Un événement festif et fédérateur » centré autour de trois courses, le 5 km marche et course et le 10 km. « Il n’y aura qu’une seule boucle de 10 km alors que l’année dernière, c’était deux boucles de 5 km », dévoile la détentrice d’un master en management du sport.

Plus de 9000 participants, pour « 70% de femmes et 30% d’hommes, et avec seulement 20 % de sportifs », se donneront rendez-vous à la Citadelle de Lille. Sans chrono en tête, mais avec l’envie d’apporter sa pierre à l’édifice. « Ils ne viennent pas pour la performance. La cause rassemble des personnes qui habituellement ne pratiquent pas ». Si la jauge devrait se stabiliser dans les années futures pour des raisons de logistique à Lille, elle pourrait s’agrandir dans tout l’Hexagone, via le challenge connecté Vipali. « On est à 30 inscrits. Ça monte tous les jours ». L’objectif est simple : entre le 15 et le 25 novembre, les plus aventureux courent ou marchent et enregistrent leur activité sur la plateforme. L’application met également à disposition des contenus de bonnes postures, des conseils de préparation physique et de réduction du stress.

Une dizaine d’associations présentes

Tous les dons, à hauteur de 21 000 euros, seront reversés à Osez le Féminisme 59. « Ces femmes forment et vont dans les écoles et universités de Lille. Elles font de la prévention autour des violences ». Au total, près de 15 associations seront présentes avec leurs stands, du centre national d’Accompagnement familial face à l’emprise sectaire (CAFFES) à la Maison des femmes en passant par Passer’Elles.

« La ville de Lille veut tendre à inclure l’écologie dans les événements »

Attention aux friands de bouteille d’eau en plastique : venez avec votre propre contenant, déjà rempli avant le départ. Aucune fontaine à eau ne sera installée sur le parcours. Dans le cadre du Plan lillois pour le climat 2021-2026, la réduction de l’empreinte carbone est l’une des priorités du maire de la ville, Arnaud Deslandes. « La ville veut tendre à inclure l’écologie dans les événements. Les coureurs et marcheurs n’ont pas forcément besoin de boire en course nocturne. C’est l’événement parfait pour supprimer les ravitaillements liquides. Avant, on se faisait offrir l’eau par Cristaline et Saint-Amand. »

 

 

 

 

 

 

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Encadrée par plus d’une centaine de bénévoles, la septième édition de la course contre les violences faites aux femmes fera la part belle à l’écologie et au féminisme. La chaîne locale Wéo posera ses valises sur le champ de Mars de la Citadelle avec trois temps forts identifiés. En présence de la marraine Karine Boucher, victime d’une tentative de féminicide par son ex-conjoint en 2010, cette soirée, sublimée par Patrice Desrumaux et Léna Cayrade, rendra hommage aux 140 femmes tuées depuis le début de l’année en raison de leur genre.

Crédits photos : Maxime Delobel / Capture My Sport