Des trois Français engagés sur 1500 m, il ne reste plus que lui. Azeddine Habz s’est qualifié pour les demi-finales des Jeux olympiques de Tokyo. Avec un record personnel abaissé à 3’31″74 à Monaco en juillet, il a le potentiel pour venir jouer les trouble-fêtes.
Pour sa deuxième sélection en équipe de France, Azeddine Habz pouvait difficilement rêver mieux. Le sociétaire du Val d’Europe a su se dégager du piège des séries, en terminant quatrième de la sienne. Une place directement qualificative pour les demi-finales. Sur une épreuve comme le 1500 mètres, il existe tellement de scénarios possibles qu’il est difficile de mettre en place une stratégie avant d’analyser celle des autres. Surtout en séries, où l’enjeu est double : passer à l’étape suivante, sans donner tout ce qu’on a dans les jambes.
« Beaucoup de confiance »
Le demi-fondeur de 28 ans, qui a obtenu la nationalité française en septembre 2018, est tombé dans la série la plus tactique du jour. Pour se sortir de ce pétrin, il faut rester calme, être sûr de sa forme, et ne pas commettre d’erreur. Contrat rempli pour le protégé de Philippe Dupont, qui a su rester à la corde tout le long : « Tout s’est bien passé, j’ai eu la chance d’être dans une course tactique, c’était comme à l’entraînement. En demie, tout dépendra du rythme aussi. Mais je l’aborde avec beaucoup de confiance, on va aller chercher la finale ! »
Il faut dire qu’avec la neuvième meilleure performance mondiale de l’année, le sociétaire du Val d’Europe Athlétisme a un bon coup à jouer. Celui qui s’est entraîné en thermoroom à l’INSEP pour reproduire les conditions de Tokyo est entré dans une nouvelle dimension. Sa marque de référence était 3’34″68, réalisée début juin au Meeting de Marseille. Une performance alors synonyme de minima olympiques. Libéré de toute pression, Azeddine Habz a ensuite lâché les chevaux.
Le premier après Baala, à nouveau ?
Au Meeting Herculis de Monaco le 9 juillet dernier, il termine huitième d’une course folle (quatre athlètes sous la barre des 3’30) et surtout explose son record, avec un temps de 3’31″74. Quatrième meilleur performeur français de tous les temps, et surtout le premier tricolore à courir aussi vite depuis… Mehdi Baala, en 2009. C’est dire la performance du Francilien. « Je savais que ça allait être une course de malades et qu’il fallait juste s’accrocher », justifiait-il à l’arrivée.
Le jour où il a réussi les minima pour Tokyo dans la cité phocéenne, Habz nous avait avoué ceci : « Je n’aurais jamais pensé il y a trois ou quatre ans postuler pour une place aux JO ». Le voilà en demi-finale, où il faudra s’employer un peu plus pour espérer passer dans les douze. Mais tout est possible pour le fondeur, qui possède également un record en moins d’1h05 sur semi-marathon (1h04’53). Depuis Mehdi Baala, récompensé par une médaille de bronze en 2008, aucun Français n’a atteint ce stade de la compétition. Baala, directeur des équipes de France et présent à Tokyo, aura sans doute quelques conseils précieux à lui apporter. Réponse ce jeudi, à 13h10 (heure française).
Texte : Mathilde L’Azou
Crédit photo : Solène Decosta / STADION