Meeting Herculis de Monaco : Aurore Fleury se révèle

10 juillet 2021 à 12:51

Lors du Meeting Herculis de Monaco au niveau hallucinant, avec des performances de classe mondiale à ne plus savoir où donner de la tête, plusieurs demi-fondeurs français ont pulvérisé leur référence chronométrique. Aurore Fleury a brisé en mille morceaux son record personnel sur 1500 m, abaissant sa marque de près de cinq secondes en 4’03″35. Chez les hommes, Azeddine Habz est devenu le quatrième meilleur performeur français de tous les temps  en 3’31″74 tandis que Rénelle Lamote (1’57″98) est descendue pour la première fois sous les 1’58 sur 800 m. Récit d’une très belle soirée d’athlétisme au Stade Louis II.

Le Meeting Herculis de Monaco n’a pas failli à sa réputation. Depuis quelques années, il figure sans contestation possible dans le top des événements de l’athlétisme mondial. Hier soir, comme d’habitude, les performances de très haut niveau se sont enchaînées. Un contexte très relevé qui est du pain béni pour les athlètes français en lice. Ce 9 juillet 2021 restera d’ailleurs à jamais gravé dans la mémoire d’Aurore Fleury. Pour sa première apparition dans la prestigieuse compétition de la Diamond League, la Nancéienne de 27 ans a explosé son record sur 1500 m en bouclant la distance en 4’03″35 contre 4’08″14 pour sa précédente marque. La protégée de Frédéric Fabiani a su gérer sa course idéalement pour suivre le train des meilleures avant de finir fort dans la dernière ligne droite.

Huitième d’une course remportée par la Kényane Faith Kipyegon en 3’51″07, qui a laissé exploser sa joie en se fendant d’une petite galipette à l’arrivée, la championne de France Elite 2021 avait toutes les raisons d’être fière en découvrant son chrono, un chrono qui aurait pu lui permettre de composter son ticket pour les JO de Tokyo (minima à 4’04″20) s’il avait été réalisé un peu plus tôt dans la saison. Aurore Fleury grimpe à la sixième place des bilans français tous temps. « Je savais que j’avais juste à m’accrocher, que ça allait être une course très fluide. Jusqu’à maintenant, c’est ce qui m’avait manqué, avance-t-elle émue aux larmes. En toute transparence, je pensais valoir autour de 4’05. C’est pour ça que je pleure, je suis un peu choquée. C’est ça le sport. Ça me rappelle pourquoi j’ai fait plein d’efforts pour y arriver. Je suis hyper heureuse aujourd’hui. Je pense que j’ai encore beaucoup d’énergie et plein d’années devant moi. Ça ouvre plein de portes !  Je vais profiter aujourd’hui, puis on avancera petits pas à petits pas, comme je l’ai toujours fait. Maintenant, je ne me mets plus de limites. Les quatre minutes, je vais aller les chercher un jour. »

 

On n’arrête plus Lamote

Entraînés dans cette frénésie, d’autres Français ont particulièrement brillé et ont pu profiter de l’occasion pour se tester une dernière fois à quelques jours du début des Jeux olympiques de Tokyo. Azeddine Habz a coupé la ligne d’arrivée au huitième rang du 1500 m en 3’31″74 d’une course folle (quatre athlètes sous les 3’30) survolée par le Kényan Thimothy Cheruiyot en 3’28″28. Le sociétaire du Val d’Europe Athlétisme met une belle claque à son record personnel (3’34″68) et se hisse au quatrième rang des bilans nationaux de tous les temps. « Je savais que ça allait être une course de malades et qu’il fallait juste s’accrocher. Je suis super surpris du temps ! ». Plaisir partagé avec Baptiste Mischler, onzième du 1500 m, qui repart du Rocher avec un nouveau record en 3’32″42.

Un peu plus tôt dans la soirée, Rénelle Lamote avait montré la voie à suivre à ses camarades tricolores sur la piste du Stade Louis II. Sixième en 1’57″98 du 800 m remporté par la Britannique Laura Muir en 1’56″73, la protégée de Bruno Gajer est descendue pour la première fois de sa carrière sous la barrière des 1’58 (ancien record : 1’58″01 en 2016) qu’elle attendait depuis plus de cinq ans. La demi-fondeuse de 27 ans a longtemps couru après ce chrono mais elle n’était pas pleinement satisfaite à l’issue de sa course car elle a fait trop de distance à l’extérieur. « J’ai vu que je n’étais pas en pole position dans la dernière ligne droite mais il fallait quand même tout donner jusqu’au bout. C’est terrible car je bats mon record mais je n’arrive pas à me satisfaire de cette course ». La triple vice-championne d’Europe continue de surfer sur sa forme ascendante, ce qui est plutôt une très bonne chose à trois semaines du plus grand rendez-vous de sa carrière. Les « Allez Réré ! » ont fusé des tribunes enflammées et à l’applaudimètre, la Française sortait nettement vainqueure.

 

Les promesses de Bedrani et de Belhadj

Sur 3000 m steeple, Djilali Bedrani et Mehdi Belhadj ont terminé respectivement troisième et quatrième en 8’11″17 et 8’12″43, tandis qu’Alexis Phelut a pris la dixième place en 8’20″51. « Je ne me suis pas affolé, il fallait rester serein. C’est toujours pareil, j’ai un petit creux dans la course. J’ai trois semaines pour corriger ça. Je suis sur la bonne voie, ça descend petit à petit. Je sais que ça va le faire », analyse Bedrani. De son côté, Belhadj, qui n’a pas été retenu pour Tokyo, abaisse son record personnel de plus de quatre secondes (8’17″04). Dans le 800 m remporté par le Botswanais Nijel Amos en 1’42″91, Gabriel Tual (9e en 1’45″08) et Benjamin Robert (10e en 1’46″75) ont effectué leur dernière sortie avant de partir au Japon. Wilfried Happio s’est classé cinquième sur 400 m haies en 49″66, à distance du Norvégien Karsten Warholm (record du meeting en 47″08). Enfin, le recordman du monde du décathlon Kevin Mayer a enregistré un meilleur bond à 7,35 m (-0,2 m/s) au saut en longueur.

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Tous les résultats du Meeting Herculis de Monaco, en cliquant ici.

Crédits photos : STADION

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