Dimanche, le marathon de Valence, en Espagne, a laissé une nouvelle fois tout le monde sans voix : 24 participants (contre 30 en 2020) ont bouclé les 42,195 km en moins de 2h10. Quel qu’il soit, le futur vainqueur aura sans aucun doute aux pieds une paire de « chaussures magiques » : un modèle équipé d’une plaque de carbone. Une technologie permettant de courir plus vite grâce à l’effet rebond. Seule inconnue : la marque qui sera arborée par le gagnant. À ce petit jeu, chez les hommes, la « victoire marketing » est revenue à Nike et sa ZoomX Vaporfly NEXT% 2, grâce à l’un des favoris annoncés Lawrence Cherono, deuxième de l’édition en 2020 dans le temps de 2h03’04, qui est donc monté d’un cran sur le podium.
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Dans des conditions météo parfaites, malgré une légère brise ressentie, avec une température aux alentours des 10 degrés tout au long de l’effort, le premier semi-marathon des messieurs a été couru sur des bases moins élevées que cela était prévu (1h02’18 contre 1h01’30) avec l’objectif pour les organisateurs de voir abaisser le record actuel du circuit (2h03’00 par le Kényan Evans Chebet en 2020). Mais aucun des trois meneurs d’allure n’a été en capacité d’imposer ce rythme. Il a fallu attendre l’entrée du musée de la Cité des Arts et des Sciences pour voir Lawrence Cherono (2h05’12), quatrième des JO de Tokyo, à seulement deux secondes de la médaille de bronze, se détacher définitivement de Chalu Deso (2h05’16) et de Philemon Kacheran (2h05’19). Geoffrey Kamworor, ancien recordman du monde du semi-marathon en 58’01 à Copenhague en 2019, se hisse en quatrième position en 2h05’23.
Sur ce parcours ultra-rapide de la ville espagnole, où plusieurs record du monde ont déjà été battu, c’est la Kényane Nancy Jelagat qui a damé le pion à toutes ses concurrentes dans le chrono de 2h19’31, devant les Éthiopiennes Etagegne Woldu (2h20’16) et Beyenu Degefa (2h23’04). Comme la lauréate de l’an passé Peres Jepchirchir, la fondeuse kényane a brillé en étant chaussée avec une Adidas Adizero Adios Pro jaune fluo. Premier Français et vingt-septième au scratch de l’événement espagnol, Emmanuel Roudolff-Lévisse a sorti lui aussi un superbe chrono avec 2h11’05, abaissant de quinze secondes sa marque de référence établie le 20 décembre 2020 à l’occasion du « The Marathon Project » dans l’Arizona. Il s’agit de la 23e meilleure performance française de l’histoire. Après un passage au semi-marathon en 1h04’43, le champion de France de cross-country à Vittel en 2019 allait ensuite baisser pavillon dans la seconde partie de course. Le sociétaire du Racing Multi Athlon portait les Puma Deviate Nitro armées d’une lame carbone. Alors qu’il avait abandonné à Chicago le 10 octobre, le fils de Pierre Lévisse, ancien champion du monde de cross par équipes, a montré un très beau visage ce dimanche.
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Les autres résultats des Tricolores ? Freddy Guimard s’est présenté à Valence, l’un des tracés les plus roulants d’Europe, avec la ferme intention d’abaisser son chrono de Francfort en 2017 (2h19’17). Mission accomplie pour le sociétaire d’Alès Cévennes Athlétisme qui a coupé la ligne d’arrivée au bout de 2h15’43. L’ancien spécialiste du 800 m (1’45″56 en 2011) Jeff Lastenet a pulvérisé son unique marque sur la distance (2h47’18 à Paris en 2017) en 2h15’59. L’octuple champion de France de cross-country, Driss El Himer (47 ans), détenteur d’un record en 2h06″48 réalisé à Paris en 2003, a arrêté l’horloge sur 2h26’12. Chez les dames, pour sa première expérience sur marathon, Fadouwa Ledhem a signé un chrono prometteur de 2’38’57.
Bref, le Marathon de Valence, c’est the place to be… pour croquer à pleines dents dans le macadam !
Tous les résultats, en cliquant ici.
Crédit photo : STADION