ÉPISODE 1
RÊVE DE
CHAMPIONS
À l’occasion des Championnats d’Europe de Munich (15 au 21 août), Stadion et Asics présentent « Rêve de champions », une série d’interviews de six athlètes qui incarnent les valeurs de la marque, de la performance, du bien-être et de la liberté, et mettent en pratique dans leur quotidien la philosophie : « Un esprit sain dans un corps sain ». Premier volet avec Yohan Durand !
À l’occasion des Championnats d’Europe de Munich (15 au 21 août), Stadion et Asics présentent « Rêve de champions », une série d’interviews de six athlètes qui incarnent les valeurs de la marque, de la performance, du bien-être et de la liberté, et mettent en pratique dans leur quotidien la philosophie : « Un esprit sain dans un corps sain ». Premier volet avec Yohan Durand !
YOHAN
DURAND
ÉPISODE 1
À l’occasion des Championnats d’Europe de Munich (15 au 21 août), Stadion et Asics présentent « Rêve de champions », une série d’interviews de six athlètes qui incarnent les valeurs de la marque, de la performance, du bien-être et de la liberté, et mettent en pratique dans leur quotidien la philosophie : « Un esprit sain dans un corps sain ». Premier volet avec Yohan Durand !
YOHAN
DURAND
Premier Français du Marathon de Paris 2021, où il avait réalisé un chrono de tout premier plan en 2h09’21, Yohan Durand s’avance sur la ligne de départ des Championnats d’Europe de Munich le 15 août avec ambition. En délicatesse avec son tendon d’Achille qui l’a tenu éloigné des bitumes pendant plusieurs mois, le Périgourdin de 37 ans s’est spécifiquement préparé pour cette échéance en Bavière. À quelques jours de disputer l’une des compétitions les plus importantes de sa carrière, le fondeur tricolore a pris le temps de répondre aux questions de Stadion. Ses objectifs, ses succès, ses doutes, ses sources de motivation, Paris 2024 mais également sa relation avec son équipementier qui l’accompagne dans ses rêves de médaille, il y avait forcément matière à converser !
— Yohan, après avoir battu trois records personnels en 2021 (5 km, semi-marathon et marathon), vous étiez reparti en 2022 sur les mêmes bases avec un nouveau chrono de référence en 28’15 sur 10 km à Valence le 9 janvier. Malheureusement vous avez été un peu ralenti par une blessure quelques jours plus tard… Première question traditionnelle pour lancer cette interview : Comment allez-vous aujourd’hui ?
J’ai commencé à avoir mal fin janvier pendant un stage au Portugal. Et on s’est aperçu que j’avais une fissure d’un centimètre et demi sur mon tendon d’Achille gauche. L’avantage du marathon à Munich, c’est que je savais que j’avais fait les minima et que j’étais quasiment sûr d’être qualifié pour le mois d’août. Avec mon entraîneur, on s’est dit que c’était le bon moment pour soigner la fissure et pour reprendre au mois d’avril une préparation pour être le plus performant possible à Munich. J’ai vraiment pris le temps de bien faire les choses puisque j’avais grosso modo sept mois devant moi pour bien me soigner. J’ai repris que fin mars, en commençant sur tapis anti gravité qui vous permet de courir à un certain pourcentage du poids du corps (50, 60 ou 70%). J’ai repris la course début avril, et à partir de mi-mai je n’avais plus du tout mal au tendon d’Achille donc ça, c’était top. J’ai passé une échographie qui indique que le tissu cicatriciel s’est remis en place. Et finalement, j’ai fait la prépa sans aucune douleur au niveau du tendon.
— Vous vous êtes fait soigner par des injections de PRP (Plasma Riches en Plaquettes), c’est bien ça ?
Pour le tendon d’Achille oui. Ils font une prise de sang, récupèrent les plaquettes et le plasma, et les réinjectent dans la zone lésée. Et ça cicatrise beaucoup plus vite.
— Psychologiquement, ça n’a pas dû être facile…
Un peu plus sereinement dans le sens où tu sais que t’es quasiment sélectionné. Je savais que pour faire une bonne prépa, il fallait d’abord que je me soigne. Les douleurs je les connais, puisque j’ai couru pendant 3, 4 ans avec des fissures à répétition sur le tendon d’Achille droit et que j’ai fini par me faire opérer. Je savais que de faire des préparations en boitant et en ayant mal, c’est le meilleur moyen de faire une prépa de merde et de courir à 80% à l’entraînement parce que tu ne peux pas te donner à 100%. Et derrière, la compétition généralement, elle ne se passe pas bien. Là, je me suis dit qu’il fallait que je prenne le temps de bien me soigner.
— Que représente pour vous ce chrono de 2h09’21 sur marathon ?
J’ai envie de dire enfin un chrono digne de ce nom. Je m’entraînais sur marathon depuis quelques années pour essayer de descendre sous 2h10. J’avais fait 2h12’30 en mai 2021 au marathon de Milan donc je savais que c’était perfectible parce que j’avais vraiment couru un peu en dedans. J’avais vraiment fait un marathon sur la facilité. Je savais que j’étais capable d’aller plus vite, de faire moins de 2h11, moins de 2h10. Mais après voilà, il faut le matérialiser. En compétition, le marathon, c’est tellement aléatoire et on en court tellement peu que pour moi, c’était une récompense de plusieurs années de galère et c’était un juste retour à un haut niveau.
— Cap sur les Championnats d’Europe à Munich sur marathon. En 2018, vous avez terminé 31e en 2h19’33. Comment abordez-vous ce rendez-vous continental, quatre ans plus tard ?
On a essayé de faire une préparation relativement courte en mettant l’accent sur les allures spécifiques marathon. En délaissant la VMA, en délaissant certains secteurs. Je n’ai quasiment pas fait de côtes de la préparation, j’ai vraiment axé tout sur l’allure marathon donc j’arrive un peu dans le doute. Mais quand même satisfait de mes séances marathon qui se sont bien passées, donc c’est rassurant. Il y a 4 ans, j’avais fait 31e, j’avais un peu explosé à cause de la chaleur et j’espère que ça ne se renouvellera pas quatre ans plus tard à Munich. Parce que le marathon, ils nous l’ont collé à 11h30 le lundi matin donc ça risque de piquer.
— Quelles seront vos ambitions, personnelles et collectives ?
D’un point de vue perso, ce qui est dommage, c’est que si j’avais eu le niveau de Paris avec 2h09, je pouvais largement envisager un top 8, voire un top 5 et pourquoi pas rêver d’un podium. Je pense que je vais courir de façon plutôt prudente. Par équipes, par contre, moi je vais être prudent de mon côté parce que je sais qu’on a des individualités fortes, avec Nicolas Navarro ou Benjamin Choquert qui semblent très en forme. Moi je pense partir dans une optique un peu sécuritaire et essayer de ne pas jouer les premiers rôles devant mais par contre d’être le « troisième homme ». Mais par équipes, on peut largement faire un podium. On est six, on a un niveau complètement homogène avec 6 coureurs en moins de 2h12 quasiment parce que Florian Carvalho vaut largement moins de 2h12 donc on a de quoi faire. On a le potentiel pour faire un podium.
« J’aime la sensation de vitesse quand on court vite »
— Selon vous, quelles sont les valeurs prédominantes pour être un coureur épanoui, peu importe son niveau ?
Le plaisir. Le plaisir dans la performance, le plaisir dans l’entraînement, le plaisir de la course. Tout simplement parce que c’est vrai qu’on ne peut pas s’entraîner dur si on n’aime pas ça. Si on aime juste gagner, c’est difficile de toujours avoir cette motivation au quotidien pour s’entraîner dur, donc quelque part il faut aimer courir. Et ça à tous les niveaux, c’est le plus important. Je sais que pour les joggeurs, aller courir quelques fois, c’est leur moment à eux. Ils ne pensent plus à rien, ils oublient un peu leurs soucis, ils se lâchent, ils courent, ils créent des endorphines et ils oublient un peu le stress du travail ou de la vie quotidienne et quelque part, la course à pied ça permet vraiment ça. Moi je le vois bien dès que je coupe, il y a comme un manque, un manque clairement de courses. C’est une addiction la course à pied.
— Qu’est-ce qui vous donne le plus de plaisir en courant ?
Ce que j’aime, c’est quand même la sensation de vitesse. Des footings où ça ne court pas vite, je m’ennuie mais on est obligé d’en faire. J’aime la sensation de vitesse quand on court vite, quand on fractionne, cette espèce de dépassement de soi où tu finis avec les jambes qui brûlent et le cardio à 200. Après y a une espèce de fierté de soi, d’avoir fait cet entraînement-là, de s’être un peu fait mal à l’entraînement et d’avoir une sensation de courir vite. En deuxième, je dirais quand même le côté environnement de la course avec la montagne ou le bord de mer. Tu cours dans de beaux endroits et moi, c’est ça que j’aime dans la course à pied. C’est ce côté dépaysement. Par exemple, je déteste la natation parce que j’ai l’impression de m’y ennuyer et que tu vois des carreaux pendant toute ta sortie. Quand je cours chez moi sur le bassin d’Arcachon, à Font-Romeu ou à Bergerac, t’es entouré au milieu de la nature, au milieu des oiseaux.
— Qu’avez-vous appris grâce à votre sport ? Comment vous a-t-il fait grandir ?
Beaucoup de choses. Ce sont des rencontres humaines, c’est un truc de ouf ! Tous mes potes sont plus ou moins liés à la course à pied, ce sont vraiment des rencontres de gens que je n’aurais jamais rencontrés s’ils n’avaient pas couru. Le deuxième, j’ai envie de dire c’est de la confiance en soi. Parce que j’étais quelqu’un de plutôt timide et réservé, et c’est vrai que la course à l’âge de 15 ou 16 ans m’a permis de prendre confiance en moi parce que quand tu t’entraînes, que tu vas aux championnats de France et qu’il faut jouer les premiers rôles, il faut aussi avoir confiance en soi, une gestion du stress… c’est être capable d’avoir un peu une mentalité de champion. La course à pied c’est vraiment arrivé un peu par hasard. Je n’aimais pas forcément courir et j’ai commencé à le faire et j’ai été bon là-dedans. C’est pour ça que j’ai continué mais ce n’est pas ma passion première. Moi je kiffais plus le foot. Donc il faut se créer une mentalité un peu de champion, et c’est vrai que ça m’a permis de développer ce côté-là que je n’avais pas parce que j’arrive un peu par hasard. Au fur et à mesure, je me suis pris au jeu et puis ça t’apprend à avoir confiance en toi ou encore à te faire des nouveaux potes.
— Plus jeune, quel athlète était votre modèle. Celui qui vous a inspiré ?
Je viens du foot et je n’ai jamais été fan de quelqu’un. Je supporte Barcelone donc un grand fan de Lionel Messi mais ça n’a vraiment rien à voir je pense. C’est un magicien du foot et ça m’a fait rêver ! Mais je n’étais pas fan d’athlètes en particulier. Par contre j’ai essayé dans ma démarche de « haut niveau » de m’inspirer de gens que je voyais : la façon dont ils faisaient les choses, leurs entraînements… ils s’investissaient dans leur sport, dans leur pratique et tout ça et j’essaye de m’inspirer plus de potes comme Yoann Kowal ou Florian Carvalho. C’était eux mes modèles, plutôt qu’un Kenenisa Bekele par exemple.
— Pensez-vous que vous puissiez être vous aussi un modèle ?
Je ne sais pas du tout, mais en tout cas j’essaye de partager un peu ce que j’ai appris, mon expérience pour les jeunes et pour les générations futures. C’est important d’avoir quelqu’un sur qui tu peux avoir confiance, sur qui tu peux t’identifier, et moi j’essaye d’être cette personne-là. C’est pour ça que j’essaye d’être le plus humble possible. Par exemple, tous les gens qui m’écrivent sur les réseaux sociaux, pour 99% j’essaie de répondre. Pour partager un peu ce que je sais et ce qu’on m’a appris.
« Je vois bien mon avenir sur le trail »
— Quelle est votre séance préférée et l’endroit où vous préférez vous entraîner ?
J’aime bien les séances marathon maintenant. Autant quand je faisais du 5000 m j’aimais bien les « spé 15 », les séances où, ça pique où tu fais sauter le caisson, le lactique, des séances qui vont un peu vite. Autant aujourd’hui, je préfère les footings longs qui finissent un peu vite. Font-Romeu, c’est mon spot préféré pour m’entraîner. Je m’y entraîne 4 à 5 mois par an quand même. J’y étais en avril et mai puis en juillet, et je reviendrai certainement en septembre et en octobre. En termes de qualité de parcours, de qualité de vie… t’es vraiment dans la montagne, t’es apaisé !
— Avez-vous un grand rêve, en tant qu’athlète ?
Faire les Jeux olympiques de 2024. J’ai quasiment fait tous les grands championnats, Europe et Mondiaux, sur piste, sur route, en salle… mais je n’ai pas fait les JO donc c’est le grand regret de ma carrière pour l’instant. Les JO de Paris, c’est le rêve ultime, et à la maison en plus !
— Une fois Paris 2024 passé, pourriez-vous vous diriger vers le trail ?
Exactement ! Comme je l’ai dit tout à l’heure, j’ai parlé de la sensation de vitesse, dépassement de soi… et c’est vraiment quelque chose que je kiffe mais avec l’âge, on commence à perdre en vitesse. Le deuxième truc que je kiffe dans la course c’est vraiment le côté épanouissement, par le côté course en nature, découverte de parcours… Je vois bien mon avenir sur le trail.
— On passe maintenant à la partie équipements : Vous êtes actuellement sous contrat avec ASICS et vous avez d’ailleurs prolongé jusqu’en 2024 en février dernier. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste cette collaboration dans ses grandes lignes ?
C’est un contrat « équipement » et on court avec le produit. Moi je ne travaille pas sur le développement des produits, mais par contre ASICS m’utilise beaucoup dans leur manière de communiquer pour les coureurs un peu marathonien, primo marathonien même sur du conseil, de mettre en avant leurs produits. C’est quelque chose qui me plaît de partager, mon expérience de marathonien. Donc c’est plus qu’un partenaire pour moi ASICS. Je me sens vraiment comme une famille. Ils m’ont proposé un contrat en 2018 alors que je venais de me faire opérer du tendon d’Achille. Beaucoup de mes sponsors m’avaient lâché parce qu’ils savaient que je serais out pendant 8 à 10 mois. Les seuls qui sont venus me voir c’est ASICS et en suis reconnaissant. C’est un peu une histoire d’amour qui a démarré comme ça, sur un lit d’hôpital, en faisant confiance. Ils m’ont dit « écoute on connait tes qualités, on sait que tu vas te faire opérer, tu ne vas pas courir pendant un an mais nous on te fait confiance. Prends le temps de revenir et on a confiance en toi » et ça quand on est athlète de haut niveau, ce sont des choses qui vous marquent ! C’est assez rare dans le milieu de la course à pied, de trouver des marques, un équipementier, un sponsor ou une entreprise x ou y qui misent sur vous alors que vous êtes sorti à peine de l’hôpital. Ça m’a permis de revenir à mon meilleur niveau. Je suis ultra content des produits, on a une chaussure de compétition qui est ultra compétitive avec ce qui se fait de mieux sur le marché de la route. On a des produits du quotidien avec des chaussures d’entraînement qui sont vraiment adaptées à l’entraînement. Je suis vraiment très heureux de ce partenariat !
— Connaissiez-vous la marque avant de les rejoindre ?
J’avais fait 8 ans chez un autre équipementier, donc je ne connaissais pas du tout ASICS. Il faut connaître les produits, il y a toute une gamme de chaussures assez larges, il faut connaître les produits qui nous correspondent, qui nous plaisent ou non. J’ai fait mon choix et j’ai trouvé comme on dit « chaussure à mon pied » et ça a matché direct. Tout se passe bien, je sais qu’ils sont très contents de ça, ils sont contents de mes perfs et surtout, comme ils m’utilisent beaucoup pour faire la promotion sur les réseaux sociaux, c’est un vrai partenariat.
« Asics a aussi su évoluer et s’adapter au marché et à la demande des coureurs »
— Quelle est la différence majeure entre la première génération de la chaussure et d’autre part la Metaspeed Sky+ et la Metaspeed Edge+, deux nouveaux modèles à plaque carbone d’Asics ?
Il y en a deux maintenant. Donc la Sky+ et la Edge+. La Sky+ est plus orientée pour les longues distances, pour le marathon. Pourquoi ? Parce qu’elle a sur l’avant du pied une hauteur de mousse qui est vraiment plus importante. Donc pour moi, c’est vraiment une chaussure 100% de marathon. On le sent, quand on se la met au pied, on a une espèce de gros amorti qui permet de ne pas charger musculairement, d’avoir un amorti vraiment très confort, très moelleux. Il y a le renvoi vraiment vers le haut donc c’est vraiment une chaussure pour les coureurs un petit peu lourds, qui ont tendance à s’écraser. La Edge+ ressemble plus à la première génération. La hauteur de mousse est moins importante. Elle est calibrée pour le 10 km ou le semi. Elle est un peu plus dynamique que la Sky. La première génération c’est un peu le compromis entre les deux. Moi j’ai vraiment adoré et d’ailleurs, j’ai battu tous mes records que ce soit le 5 km, 10 km, semi ou marathon avec cette première génération de chaussures. Pour moi, c’est le compromis entre l’amorti, le dynamisme, le renvoi et le rebond. Elle est vraiment top !
— Avec quelle paire allez-vous courir à Munich ?
J’hésite encore ! Je vais encore faire deux ou trois sorties de tests. Parce que l’avantage de la Metaspeed Sky+, si c’est un marathon qui ne se court pas vite, le fait de ne pas dégrader musculairement ça va vraiment permettre de pouvoir aborder la 2e partie, un peu plus frais musculairement j’ai envie de dire, de par cette grosse hauteur de mousse. À contrario, la Metaspeed Edge+, tu vas aller un peu plus vite si tu veux appuyer un peu plus. Elle est vraiment un peu plus dynamique. Donc je ne sais pas encore. — Quels autres modèles d’ASICS avez-vous l’habitude de porter ? Je suis un grand utilisateur de la NovaBlast. C’est de la mousse, hyper confort hyper moelleuse, très amortissante avec un renvoi très intéressant Donc pour les footings rapides ou fractionnés en mode fartlek, c’est cool. Pour les footings vraiment un peu plus cool, je prends la Nimbus. C’est la chaussure un peu bateau que tout le monde connaît, que beaucoup de runners du quotidien utilisent. Je m’en sers pour mes footings un peu plus cool. On est vraiment dans un chausson très confort, on est bien dedans. Et pour un footing à 11,12 13 km/h, c’est parfait.
— Quand vous choisissiez une chaussure de running, quel est le critère le plus important ? Qu’est-ce qui est le plus important dans une chaussure de running ?
Le confort. Pendant des années, ça a été un peu le dynamisme. Je m’en rappelle à l’époque, les chaussures de compétition étaient très minimalistes avec peu d’amorti. On voulait que ça soit très proche du sol, très dynamique avec un gros renvoi par la fermeté. Et aujourd’hui ça s’est inversé, et moi ça me permet aussi quelque part de moins me blesser, de ne plus avoir de problème au tendon d’Achille, de ne plus avoir de déchirure au mollet… des choses comme ça qui m’arrivaient tout le temps quand je courais avec des chaussures beaucoup plus fermes. Aujourd’hui je suis vachement dans le confort et dans l’amorti je pourrais courir sur des coussins d’air, ça m’irait très bien. Parce que ça me permet de ne plus me blesser. — Plus généralement, quel est votre avis sur l’évolution des chaussures de running depuis le début de votre carrière professionnelle ? L’avis, c’est que depuis quatre ans, les chronos sont complètement révolutionnés, que ça soit sur piste ou sur route. Il y a vraiment un avantage de courir avec des chaussures en plaque de carbone ou avec les nouvelles mousses. On va vraiment plus vite. Alors au début, c’était que sur le demi-fond et puis maintenant on se rend compte que ça arrive sur le sprint, ça arrive dans d’autres disciplines, c’est l’évolution technologique. Il y a le pour et le contre, parce que du coup les chronos de référence ne sont plus les mêmes. Je sais que j’ai fait 2h09 au marathon mais au fond de moi, je sais que ça vaut deux minutes de plus avec les anciennes chaussures. Comme je fais 28’15 sur 10 km, je sais que pour moi, il y a 30 secondes d’écart entre les nouvelles chaussures et les anciennes. Il ne faut plus regarder les chronos des années passées. Il ne faut plus comparer, et faire avec ce qu’il se fait depuis 2019. J’étais un peu sceptique au début, parce que voilà je trouvais que du coup ça dénaturait un peu tout ce qui avait été fait avant parce qu’on a clairement fait un bond de 20 ans juste avec les nouvelles mousse. Mais d’un autre côté, moi ça m’a permis de moins blesser, de faire des volumes kilométriques que je ne pouvais pas faire à l’époque, de pouvoir enchaîner les entraînements, les compétitions grâce à cette mousse ultra moelleuse, qui d’un point de vue musculaire, vous protège vraiment les articulations, les tendons, les mollets… Quelque part, d’un point de vue physiologique, ça permet d’éviter pas mal de blessures donc du coup je suis quand même content de ça.
— Que pensez-vous des dernières innovations chez Asics ? Quels sont les points forts de la marque ?
Le point fort d’ASICS, c’est la réactivité. Je pense que ce sont les premiers à avoir réagi après Nike, qui a sorti les Next et les Alphafly avec les premières chaussures à plaque carbone et avec cette mousse hyper rebondissante. Asics a été l’une des premières marques à répondre à ça. Elle a surtout réussi à évoluer ! La chaussure de compétition est vraiment très bien et je peux rivaliser avec les meilleurs. Ce sont surtout dans les chaussures du quotidien, où on était dans une mode vraiment minimaliste et Asics, comme c’est une marque japonaise, ils aimaient tout ce qui était un peu ferme, très rigide, c’était réputé un peu pour ça. Ils ont su évoluer avec le marché et maintenant on a des chaussures à l’image de la NovaBlast qui est hyper confort, hyper moelleuse, hyper amortissante et quelque part il y a une évolution technologique. Asics a aussi su évoluer et s’adapter au marché et à la demande des coureurs. Il y a quelques années, où on voulait courir presque pieds nus avec les minimalistes, on cherchait vraiment à être proche du sol et aujourd’hui c’est l’inverse. On cherche vraiment l’amorti et le dynamisme par le confort et le renvoi par la mousse. Autre exemple, la Asics Gel Nimbus, quand j’ai signé en 2018, était quand même ferme et dure. Aujourd’hui, la dernier modèle Gel Nimbus, avec la mousse intermédiaire en FF Blast +, c’est un chausson et on se sent super bien dedans.
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Propos recueillis par Briac Vannini
Crédits photos : Antoine Decottignies & Albin Durand / ASICS