Le suspense n’était pas franchement insoutenable. Déjà victorieux de l’édition 2021 du Marathon de Rennes, Duncan Perrillat s’est imposé en costaud et s’est offert un joli chrono en 2h12’37 ce dimanche. Chez les dames, Anne-Sophie Lescop-Mayeur a soulevé le trophée en 2h56’02. Plus de 1500 runners avaient fait le déplacement pour une onzième édition réussie disputée sous une météo très clémente. Un rédacteur de Stadion a enfourché une bécane de l’organisation aux côtés de son chauffeur Alain et était présent dans le peloton Elite pour vous faire vivre l’événement. Autant dire la meilleure des places. Récit.
Il était attendu, et il a répondu présent. Impérial en prenant la tête dès le départ en compagnie de ses deux meneurs d’allure Mathieu Brulet et Geoffrey Le Déan, Duncan Perrillat a littéralement écrasé la course. Malgré la présence de coureurs de bon niveau national qui ont assuré le spectacle dans les rues de Rennes et ont vite mesuré la différence de niveau qui les séparait d’un athlète sacré champion d’Europe de cross-country par équipes en 2021. Le Marathon Vert Rennes aura vu un cavalier seul du pensionnaire de Neuilly-Plaisance Sports qui aura fait des écarts monstrueux comme on en avait rarement et peut-être jamais vu à l’arrivée sur l’Esplanade Charles de Gaulle. « J’étais là plus pour prendre du plaisir que vraiment pour aller chercher ce record donc je suis super content aujourd’hui. Je n’avais rien à perdre, je me suis dit, dans tous les cas, autant que j’essaye de partir sur un bon temps, au pire si j’explose, j’explose. Finalement au passage au semi-marathon, je passe en 1h05 tout pile, plus vite que prévu avec les lièvres. Je me suis dit « bon bah on verra la suite » et ça a quand même été vraiment long. »
Après l’arrêt programmé de Mathieu Brulet, vainqueur la veille du « 10 km Lamotte » en 29’43, Duncan Perrillat imposait un rythme plus soutenu que personne ne pouvait suivre après le 10e km. Le Tricolore de 29 ans a affiché un bel état de forme en franchissant la ligne en tête, dans le bon chrono de 2h12’37, à vingt-cinq secondes de son record personnel (2h12’12 au marathon de Séville), sans jamais avoir été inquiété : « Ça fait plaisir, je savais que j’étais plutôt en forme. J’avais envie de faire mieux que mon record mais le fait que je cours une majorité de la course seul, j’ai pris des risques. Je passe au semi en 1h05’00 dans l’objectif de courir moins de 2h10. Je me dis que c’est de bons augures pour la suite, ce n’est que le début de la saison donc j’espère que ça va continuer dans ce sens ». Plusieurs participants ont pris un tour dans la vue par l’athlète de la Team HOKA mais ils l’encourageaient « Allez Duncan ! » et tapaient dans leurs mains quand ils voyaient passer de dos sa belle foulée.
Florian Caro conserve son trône
L’an dernier, Duncan Perillat avait terminé avec une petite minute d’avance sur le Marocain du Coquelicot 42 Alaâ Hrioued. Cette fois, la marge de victoire a été plus grande. Insolent de facilité, il laisse son dauphin, Florian Caro à près de quatre minutes ! Le Stadiste Brestois, qui conserve son titre de champion de Bretagne sur marathon, a coupé la ligne d’arrivée en 2h16’32, retranchant plus d’une minute à son temps de référence (2h17’51). « Je suis venu à Rennes avec deux objectifs, d’abord conserver mon titre de champion de Bretagne obtenu l’an passé ici et battre mon record qui était de 2h17’51 au marathon de Paris. Les deux choses sont faites donc c’est parfait, savoure-t-il. Le baromètre essentiel pour évaluer le nouveau parcours urbain est tout simplement la parole des coureurs. Et à l’arrivée, celle de Florian Caro est révélatrice. « J’ai couru seul mais vu que j’étais le premier breton, j’ai entendu beaucoup d’encouragements « allez Florian », ça fait vraiment plaisir. Le parcours est totalement différent du précédent avec des relances, du plat mais avec tout de même quelques faux plats. Il n’y a pas de quoi s’ennuyer ! »
Derrière lui, un coureur du Stade Rennais Athlétisme se détachait à son tour : Hamza El Ouardi, auteur d’une très bonne gestion de course, s’est classé troisième au scratch en 2h22’42, nouveau record personnel à la clé. « Sur mes quatre derniers marathons, j’ai toujours eu des soucis à partir du 25e km et aujourd’hui c’était aussi ce que je craignais mais finalement tout s’est bien passé j’ai pu conserver une allure faible au début et donner tout à la fin. J’ai remonté les gars petit à petit. C’est un superbe parcours, surtout avec le public qui encourage à chaque fois, c’est motivant. J’ai fait toute ma préparation sur ce parcours, je viens ici tous les dimanches faire 30/35 bornes sur le tracé ». Au total, ils sont 89 à avoir bouclé le marathon de Rennes en moins de trois heures.
L’épreuve des dames a débouché sur un succès de la locale Anne-Sophie Lescop-Mayeur qui décroche la couronne de championne de Bretagne. La représentante du Stade Rennais Athlétisme était également sur une autre planète que ses rivales du jour avec un temps de 2h56’02. « J’ai souffert sur les derniers kilomètres, j’ai quelques kilomètres que j’ai passés un peu vite en début et en milieu de course, et je l’ai payé sur la fin. Je sentais qu’au bout du 30e km, ça allait être compliqué. Le parcours est génial, c’est roulant à part quelques faux plats. Super ambiance, super organisation, c’est vraiment un très beau marathon, j’ai tout de suite été prise dans cette ambiance ». Sa compatriote de club Fanny Malagré (3h08’00) et la sociétaire du Haute Bretagne Athlétisme Elsa Delaunay (3h10’45) complètent le podium.
Plus de 1500 finishers
Le Marathon Vert de Rennes se présentait ce dimanche sous ses plus beaux atours : une organisation impeccable, un joli succès populaire, un parcours roulant avec quelques virages à négocier en centre-ville, un plateau de choix et des conditions climatiques quasi estivales. Le soleil était au rendez-vous en fin de matinée et même si le circuit ne présentait pas de difficultés notoires, les 1554 coureurs ont fait preuve d’une grande détermination pour effectuer les 42,195 km.
Toutefois, les participants le savaient bien. Tous les prévisionnistes étaient d’accord là-dessus. Il allait pleuvoir ce dimanche à Rennes, mais tout le monde a eu faux. Chacun avait ainsi pris ses précautions pour courir le marathon dans les meilleures conditions, ce qui fait que la ligne de départ était donc un florilège de vêtements de pluie bigarrés, sacs poubelles transformés en imperméable, ponchos divers et variés. On félicite vivement tous ceux qui se sont levés à l’aube pour aller au bout d’eux-mêmes.
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Crédits photos : STADION