Etienne Daguinos : « Les JO de Paris 2024, j’y pense de plus en plus »

01 juin 2023 à 14:49

En vue de la Coupe d’Europe de 10 000 m organisée ce samedi à Pacé, nous avons recueilli les impressions d’Etienne Daguinos, auteur d’un joli chrono de 13’15″26 sur 5000 m à Oordegem il y a quelques jours, une performance qui lui ouvre de belles perspectives. Pour ses premiers 25 tours de piste, le fondeur de l’US Talence de 23 ans entend bien s’illustrer individuellement, mais surtout collectivement. Interview !

Etienne, on vous imagine heureux de votre chrono sur 5000 m samedi à Oordegem…

Ce chrono représente tous les progrès que j’ai pu effectuer cette année et tous les paliers aussi que j’ai pu passer. Je suis sur une très bonne année avec une quatrième place aux Championnats d’Europe de cross-country chez les espoirs à Turin. Malgré la déception de terminer quatrième, c’est quand même un beau résultat. Mon 1h01’39 sur le semi-marathon à Lille le 19 mars était plutôt satisfaisant. Ensuite, il y a aussi eu les deux tours Interclubs (3’40″63 sur 1500 m le 7 mai à Bordeaux puis 7’53″90 sur 3000 m le 21 mai à Talence) avec des temps presque mieux que ce que je pensais. Le 5000 m d’Oordegem vient confirmer ma forme et toutes les ambitions que je peux avoir pour la suite.

 

— Vous réussissez à briller sur semi-marathon (1h01’39 à Lille) et sur 5000 m sur piste (13’15″26 à Oordegem) à quelques semaines d’intervalle. Comment faites-vous pour préparer de ces deux disciplines à l’entraînement ?

Le semi est arrivé à la fin de la période hivernale où on a vraiment fait un bloc de long. On a préparé les Championnats de France de cross-country à Carhaix et le semi-marathon de Lille en même temps. On va dire qu’on n’a pas axé plus sur l’un ou plus sur l’autre, on a fait un peu de volume à l’entraînement. J’ai réussi à passer mes premières semaines autour de 120 km. Je crois que j’ai fait deux semaines à 120 et après régulièrement autour de 105-110 donc c’était vraiment déjà une progression pour moi. C’est pour cette raison qu’on s’est aligné sur le semi, pour clôturer la période hivernale.

Et après on a basculé sur un stage de quatre semaines à Font-Romeu pour aborder l’été. On n’a pas fait de grosses séances spécifiques pour le 5000 mais on a travaillé un peu le court, on a continué à garder du volume dans l’entraînement. Et je suis rentré sur 1500 m avec une seule spé 15 dans les jambes et ça s’est super bien passé. Ensuite, j’ai fait ma spé 5000 la semaine suivante et là je suis dans le grand enchaînement avec le 3000 m des Interclubs à Talence, le 5000 m à Oordegem et le 10 000 m ce week-end avec la Coupe d’Europe Pacé.

 

Justement, quelles sont vos ambitions personnelles et collectives samedi à Pacé ?

D’un point de vue individuel, j’avoue que j’arrive sans repères. Pacé sera mon premier 10 000 m. La Fédération m’a fait confiance par rapport à mes résultats sur le 5000 m et sur le semi. Ma coach avait donné le plan de marche où elle avait annoncé que je serai en forme à Oordegem et que la semaine suivante je serai aussi en forme s’il fallait courir un 10 000 m. J’arrive avec des ambitions pour courir en moins de 28 minutes, au vu aussi de mon chrono sur 5000 m et mon chrono sur semi. L’idée c’est aussi l’envie de découvrir une nouvelle distance et de continuer à prendre du plaisir.

D’un point de vue collectif, on a notre carte à jouer pour faire un podium par équipes, voire même gagner. Donc il va falloir que chacun sorte un très gros chrono, et c’est aussi là où j’ai envie de faire moins de 28 minutes, pour essayer d’aider l’équipe. L’idée c’est aussi de conserver le titre acquis l’an dernier à Pacé. On sait que l’équipe a complètement changée par rapport à l’année dernière. Je pense qu’on a un collectif qui peut faire de belles choses. Toute l’équipe voudra aller chercher moins de 28, il y a évidemment un coup à jouer samedi.

 

Avez-vous une idée de la concurrence qui vous attend à Pacé ?

La sélection Italienne sera portée par Yemaneberhan Crippa, champion d’Europe du 10 000 m 2022 à Munich et l’Espagne aura comme leader Carlos Mayo. Il me semble que c’est lui qui a la meilleure référence pour les Espagnols. Je pense que ce seront les deux grosses nations dont il faut le plus se méfier. Mais on n’a pas à rougir de notre équipe, on a peut-être pas des records en moins de 28’. Un Valentin Gondouin en 28’16 aux France je pense que ça vaut bien mieux dans une course avec plus de densité.

 

Sur quelles distances allez-vous vous concentrer cet été ?

J’ai fait un 5000, ça me fait marquer des points au ranking. Maintenant, il faut continuer et rentrer dans les bons meetings mais il faut aussi faire des choix. Et dans les jours à venir ma saison va s’affiner en fonction de quels meetings je vais pouvoir faire, où et comment. Mais l’idée c’est le 5000 m cet été et la découverte du 10 000 m en prévision des Jeux olympiques de Paris. Parce que pour le ranking, je crois qu’il faut réaliser deux performances sur le 10 000 m donc ça ne sera pas pour les Monde cet été mais ça me fera déjà une première perf si jamais je veux m’aligner sur le 10 000 pour les Jeux olympiques.

 

—  Les JO de Paris 2024 sur 5000 m, vous y pensez dès à présent (minima fixés à 13’05″00 sur 5000 m) ?

Les JO de Paris 2024, j’y pense de plus en plus et encore davantage après ce 13’15 le week-end dernier. Honnêtement, ça m’a fait passer un cap. Ça donne envie de regarder encore plus loin devant. Les 13’15 de ce week-end sont perfectibles avec les conditions du jour, c’est-à-dire que ça n’a pas couru de façon très régulière, c’est moi qui a été obligé d’accélérer au 3000 m pour relancer l’allure. Il y a des petites secondes à aller chercher par-ci par-là. En effet, c’était un rêve et ça devient de plus en plus un réel objectif, et un objectif totalement sensé.

 

Les Mondiaux « Road Running » de semi-marathon et 5 km (Riga, en Lettonie, du 30 septembre et 1er octobre 2023) sont-ils dans un coin de votre tête ?

C’est clairement dans un coin de ma tête. Franchement, quand j’ai réalisé 1h01’39 à Lille c’était aussi pour tenter les minima pour les Mondiaux de semi-marathon et ainsi participer à une grande compétition internationale cet été. Les Championnats du monde d’athlétisme sur route sur le 5 km font également partie de mes objectifs. J’espère être pris sur une des deux distances parce que ce sont des sacrés évènements.

 

Quel est votre projet professionnel ?

Je viens de valider la semaine dernière ma 3e année de licence en économie-gestion, et en L3 j’étais en spécialité comptabilité, contrôle et finance. Je ne vais pas encore repartir sur un master, parce que j’avais envie de repartir sur un master en alternance mais avec le sport de haut niveau c’est trop compliqué. Donc là j’ai aussi l’envie de me mettre à 100% dans ce que je fais et pour me mettre à 100% dans l’athlé c’est maintenant, il faut tenter mais c’est pour reprendre plus tard mes études. 

Plus d’informations sur la Coupe d’Europe du 10 000 m, en cliquant ici.

Texte : Alessia Colizzi
Crédit photo : Jean-Luc Juvin / STADION

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