Dans un 5000 m indoor qui a vu l’Américain Grant Fisher faire main basse sur le record du monde en 12’44″09 à Boston, Jimmy Gressier a pris la deuxième place en 12’54″92, nouveau record d’Europe à la clé.
Il les lui faut tous ! Jimmy Gressier ou l’homme qui n’en a jamais assez. Le Boulonnais de 27 ans se souviendra très longtemps de son séjour dans le Pays de l’Oncle Sam. Deux semaines après avoir pulvérisé le record de France du 5000 m en 13’00″54 à Boston (1er février), l’élève d’Adrien Taouji était de retour dans le Massachusetts ce vendredi. Il a bouclé en apothéose son rêve américain en terminant deuxième du 5000 m du « BU David Hemery Valentine Invitational » en 12’54″92, expédiant aux oubliettes le record d’Europe qui était l’honneur du Britannique Marc Scott depuis 2022 en 12’57″08.
Coller aux basques de Grant Fisher le plus longtemps possible, médaillé de bronze aux JO de Paris sur 5000 m et sur 10 000 m, qui a atomisé le record du monde en salle du 3000 m (7’22″91) samedi dernier à New York, voilà ce que devait réussir Jimmy Gressier. Parfaitement entré en action (2’31″70 au 1000 m), le Nordiste a tenu tête à l’Américain pendant 3000 m (passage en 7’41″08) avant que ce dernier n’accélère brutalement. L’ambassadeur de KIPRUN, marque running et trail de DECATHLON, s’est retrouvé esseulé et distancé pendant les deux derniers kilomètres mais son abnégation a tout de même été récompensée par un nouveau record d’Europe, son troisième après celui du 5 km (13’12 à Monaco en 2023), et du 10 km (27’07 à Lille en 2024, battu depuis par le Français Etienne Daguinos en 27’03 à Lille, puis par le Suédois Andreas Almgren en 26’53 à Valence).
« Je savais pour autant que la course n’allait pas être optimale, car derrière moi, il n’y avait pas beaucoup de densité et devant moi Grant Fisher était beaucoup plus fort, mais j’ai quand même décidé de prendre sa roue et de le suivre avec un passage en 7’40 au 3000 m. Je n’avais pas le choix de le suivre car sinon j’allais courir seul toute la course. »
« Il fallait que je maîtrise mon destin »
Alors qu’il y a deux semaines, Jimmy Gressier s’était déjà approprié le record de France du 5000 m, sa performance n’avait pas été homologuée par la fédération internationale d’athlétisme. « Très heureux de ce résultat, d’autant plus que cette course n’était même pas prévue au programme. Lors de mon premier 5000 m ici à Boston (13’00″54), le lièvre s’est arrêté pendant 200 m avant de reprendre. Un scénario totalement inattendu que je n’avais pas demandé. À cause de cette erreur, la course pourrait ne pas être homologuée par la World Athletics, et en recevant des messages m’annonçant cela, j’ai su que je ne pouvais pas en rester là et qu’il fallait que je maîtrise mon destin ! »
Record du monde pour Grant Fisher
Avec 12’54″92, il devient le septième homme le plus rapide de l’histoire sur la distance. Autre fait incroyable, comme lors de son record de France du 3000 m il y a une semaine à New York en 7’30″18, Jimmy Gressier a également fait mieux que le record de France en plein air, dont le pensionnaire de l’Insep était le détenteur en 12’54″97 (Oslo en 2024). Grant Fisher a profité de ces très bonnes conditions pour graver son nom en lettres d’or en signant son deuxième record du monde en 12’44″09 (ancien : Kenenisa Bekele en 12’49″60 à Birmingham en 2004). Dans cette même compétition, on soulignera aussi le succès de Romain Legendre sur 3000 m en 7’36″28, synonyme de minima européens (6 au 9 mars à Apeldoorn, Pays-Bas) et mondiaux en salle (21 au 23 mars à Nankin, Chine).
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Tous les résultats du « BU David Hemery Valentine Invitational »
Crédit photo : @wk.vision