Championnats d’Europe de Rome : Yann Schrub et le relais 4×100 m féminin en argent, Anaïs Bourgoin en bronze

12 juin 2024 à 23:34

Cette sixième et ultime soirée des Championnats d’Europe de Rome a permis à l’équipe de France d’athlétisme de décrocher trois nouvelles médailles, grâce à l’argent de Yann Schrub sur 10 000 m et du relais 4×100 m féminin ainsi qu’au bronze d’Anaïs Bourgoin sur 800 m, pour porter son total à 16 breloques. Les Bleus réalisent leur troisième meilleur bilan de l’histoire de la compétition continentale, à moins de deux mois des Jeux olympiques de Paris 2024.

Les médailles continuent à s’amonceler pour Yann Schrub ! Après le bronze sur 10 000 m aux Championnats d’Europe 2022 à Munich, le Lorrain de 28 ans est, cette année, monté d’une marche, devancé de seulement seize centièmes par le Suisse Dominic Lobalu, vainqueur en 28’00″32. L’Espagnol Thierry Ndikumwenayo complète le podium en 28’00″96. Le recordman d’Europe du 10 km sur route Jimmy Gressier (27’07 à Lille le 17 mars dernier), n’a pas trouvé les ressources nécessaires pour revenir dans les derniers hectomètres de la course, franchissant la ligne à la cinquième position en 28’01″42. Suite à un round d’observation sur la première partie de la course (3’07 au premier kilomètre et 14’30 au premier 5000 m), ce sont les meilleurs finishers qui ont tiré leur épingle du jeu, avec un dernier kilomètre supersonique chronométré en 2’25.

 

 

Après la course, Jimmy Gressier s’est montré déçu sur le plan personnel mais satisfait de la performance collective : « J’étais là comme d’habitude dans l’emballage final, il m’en manque un peu pour finir fort, c’est mon gros défaut. Je sais le faire à l’entraînement mais la compétition ce n’est pas la même chose, il faut continuer à travailler. Je suis très content de notre belle équipe de France, on finit tous les quatre dans les 10 (Yann Schrub 2e, Jimmy Gressier 5e, Simon Bédard 9e en 28’11″61, Valentin Gondouin 10e en 28’11″86) avec Yann qui nous montre la voie encore une fois en allant chercher le podium. »

 

 

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Le champion d’Europe de cross-country 2023 à Bruxelles Yann Schrub, est revenu sur sa folle soirée à notre micro : « Quand je voyais l’équipe de France rentrer avec des médailles chaque jour, je me suis dit : quelle équipe ! Cette année, je le refais face à des hommes hyper forts donc je suis vraiment très content. ». Soutenu par un collectif de supporters plus que fidèle, le fondeur de l’Athlé Sport Sarreguemines Arrondissements a tenu à les remercier : « Là ils étaient 65, et j’espère qu’à Paris ils seront plus nombreux mais en tout cas ça donne des ailes. Parce que 25 tours de piste c’est très dur et là c’est vrai que les avoir ça donne l’impression d’être à domicile à chaque fois. »

 

 

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Anaïs Bourgoin, la belle sensation du 800 m

Sans grande surprise, le 800 m féminin a été dominé de bout en bout par la Britannique Keely Hodgkinson en 1’58’’65 (souffrante, elle a pris la décision de courir 10 minutes avant la course, ndlr). Moins attendue, Anaïs Bourgoin s’est emparée de la médaille de bronze. La sociétaire de l’Entente Franconville Césame Val d’Oise coupe la ligne en 1’59″30, derrière la Slovaque Gabriela Gajanova (1’58″79) et devant l’autre française de cette finale, Léna Kandissounon (1’59″81). La native de Vendôme (Loir-et-Cher) devient la deuxième athlète féminine à décrocher une médaille continentale en plein air après Rénelle Lamote (argent en 2016, 2018 et 2022).

 

 

« C’est parti très vite (passage en 58″51 au 400 m), je me suis accrochée et toute la course j’ai senti que c’était dur. Si on m’avait dit il y a deux semaines que j’allais faire une médaille de bronze, je pense que je n’y aurais même pas cru parce qu’au final je suis passée tout juste au ranking et là je me retrouve avec la médaille de bronze et les minima olympiques (1’58″65 en demi-finales). Aujourd’hui ce qui m’a beaucoup aidé, c’est que le stade était rempli et j’ai l’impression que ça m’a tellement portée que j’ai qu’une hâte, c’est de le revivre. »

 

 

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Les relayeuses françaises du 4×100 m argentées

Bien lancées par Orlann Oliere, Gémima Joseph, Hélène Parisot et Sarah Richard-Mingas se sont parfaitement entendues pour mener le relais français vers une seizième médaille, la cinquième en argent lors de ces Championnats d’Europe de Rome. Devancées par un collectif Britannique intouchable, qui boucle le tour de piste en 41″91, les Françaises en 42″15 devancent les Pays-Bas en 42″46. Il s’agit du quatrième chrono de l’histoire du 4×100 m tricolore. 

 

 

Deuxième médaille en deux jours pour Hélène Parisot, médaillée de bronze en individuel sur 200 m hier soir. « On a un collectif en or, on est des filles ultra soudées, on a un super bon staff derrière nous et je crois que la médaille commune est encore plus savoureuse », se réjouit la double médaillée européenne à Rome.

 

 

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Les relayeurs du 4×400 m masculin (3’01″43) et féminin (3’23″77) se sont respectivement classés quatrième et cinquième. Chronométrée en 49″28 lancée, Amandine Brossier a réalisé la meilleure performance d’une Française dans l’histoire du 4×400 m (49″36 par Marie-José Pérec en 1994) et le meilleur temps de toutes les finalistes.

 

 

Hilary Kpatcha et Teuraiterai Tupaia, promesses d’avenir

Trois centimètres, c’est ce qui a manqué à Hilary Kpatcha pour monter sur la boite de cette finale de la longueur. La sociétaire du Grand Toulouse Athlétisme a fait preuve d’une grande régularité, réalisant quatre sauts à 6,63 m ou plus, avec la meilleure performance réalisée au troisième essai mesuré à 6,88 m (-0,7 m/s). Un bond synonyme de record personnel amélioré de deux centimètres, mais insuffisant pour rejoindre l’Allemande Malaika Mihambo, auteur de la meilleure performance mondiale de l’année avec 7,22 m (-1,4 m/s), l’Italienne Larissa Iapichino (6,94 m) et la Portugaise Agate De Sousa (6,91 m). Illustration de la densité de cette finale, seulement 14 centimètres ont séparé la septième de la deuxième.

 

 

« Il y a toujours un peu des regrets quand on ne revient pas avec une médaille mais je reste quand même très fière de moi. C’est super d’avoir fait les minima pour les Jeux olympiques et de battre mon record. Ça prouve que je sais être présente au moment des grands championnats. J’ai été un peu dérangée dans ma préparation avec une pubalgie mais les choses se mettent en place techniquement aussi petit à petit. J’ai hâte d’être au Stade de France avec tous les supporters. »

 

 

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Après avoir réalisé 82,98 m sur son premier essai, la deuxième meilleure performance de sa carrière après son record de France (86,11 m), Teuraiterai Tupaia a mis fin à son concours en raison d’une gêne au coude droit. Une performance qui le classe tout de même à la cinquième place à l’issue du concours : « D’après les médecins, ça a l’air de n’être rien de grave. Avec mon coach, on a décidé de ne pas prendre de risques parce que l’objectif cette année, c’est Paris. Je suis assez frustré et déçu, mais je suis quand même très content de sortir ce bon premier jet dès le début d’une finale ». Jamais un Français n’avait lancé aussi loin en grands championnats (JO, Europe, Mondiaux compris). Le Tchèque Jakub Vadlejch a été le plus fort, en envoyant son javelot à 88,65 m.

 

 

Jakob Ingebrigtsen et Armand Duplantis entrent un peu plus dans la légende

Vainqueur du 5000 m samedi dernier, Jakob Ingebrigtsen a réalisé le troisième doublé 1500m-5000m de suite. Il devient ainsi le premier homme à remporter six médailles d’or aux championnats d’Europe d’athlétisme. En l’absence des deux Britanniques champions du monde 2022 et 2023, Jake Wightman et Josh Kerr, le principal adversaire du champion olympique norvégien était sans aucun doute le Français Azeddine Habz. Malheureusement pour le recordman de France du 1500 m en salle, qui a bouclé ce 1500 m en 3’33″70, le podium s’est envolé dans la dernière ligne droite : « Je me voyais sur le podium jusqu’aux derniers 50 mètres, je pense qu’à la fin j’ai payé l’accélération dans la ligne opposée, je suis assez déçu de cette septième place ». Jakob Ingebrigtsen a mené toute la deuxième partie de la course, et bat son propre record des championnats en 3’31″95. Derrière lui, le Belge Jochem Vermeulen et l’Italien Pietro Arese sont allés décrocher l’argent et le bronze en 3’33″30 et 3’33″34. Le deuxième français de cette finale, Romain Mornet, a fini onzième en 3’34″33 (record en 3’34″29), son meilleur temps de l’année.

 

 

 

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Avec trois athlètes tricolores en finale du saut à la perche aux Championnats d’Europe de Rome, on espérait une médaille pour le clan français. Ils ont dû se contenter des places d’honneur. Baptiste Thiery et Robin Emig se sont classés 9e et 11e avec des barres à 5,75 m (record personnel égalé) et à 5,65 m. Thibaut Collet, cinquième des Mondiaux de Budapest et auteur de 5,92 m cet hiver, était le prétendant le plus sérieux pour les Bleus. Le Greniblois, n’a malheureusement pas pu faire mieux que 5,82 m. Une barre qui aurait pu lui permettre de décrocher la médaille de bronze, si à l’instar du Turque Ersu Sasma, il avait passé ses premières barres à 5,50 m et 5,65 m au premier essai. Le Grec Emmanouil Karalis s’est lui classé deuxième en battant son record personnel avec 5,87 m, derrière l’imbattable Armand Duplantis. Le Suédois, recordman du monde (6,24 m), a encore une fois éclaboussé le concours de son talent, pour s’adjuger un troisième titre européen de suite. Il est ensuite allé établir un nouveau record des championnats avec une barre à 6,10 m, avant d’échouer (de peu) à trois tentatives de record du monde à 6,25 m.

 

 

La France, deuxième nation au classement des médailles

Avec 16 médailles dont 4 en or, 5 en argent et 7 en bronze, la France se classe deuxième au tableau des médailles et à la placing table, comptabilisant les finalistes, derrière l’Italie qui réalise un véritable carton plein à domicile avec 24 médailles dont 11 en or.  Les Bleus réalisent le troisième meilleur bilan de leur histoire aux Championnats d’Europe derrière Zurich (25 médailles dont 9 titres en 2014) et Barcelone (18 médailles dont 8 titres en 2010). Une prestation qui laisse présager de belles choses pour l’équipe de France aux Jeux olympiques de Paris, et pour les années à venir.

Tous les résultats des Championnats d’Europe de Rome 2024

Stadion a conçu un guide complet rien que pour vous, qui vous permettra de suivre au plus près les Championnats d’Europe de Rome 2024 (sélection tricolore, programme TV en direct, programme des épreuves, résultats et nos plus beaux clichés des Bleus). Bonne compétition en notre compagnie !

Texte : Haron Leveau
Crédits photos : Solène Decosta & Gaëlle Mobuchon / STADION

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