Championnats du monde d’athlétisme : Sasha Zhoya et Wilhem Belocian se donnent rendez-vous à Paris

22 août 2023 à 0:56

Alors qu’au moins une médaille était espérée ce soir dans le clan tricolore aux Championnats du monde d’athlétisme de Budapest, Sasha Zhoya et Wilhem Belocian ont respectivement pris la sixième et la huitième place de la finale du 110 m haies.

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Ça ne veut toujours pas sourire pour les athlètes français dans ces Mondiaux. La finale du 110 m haies aurait pu accoucher d’une belle surprise. Mais ni Sasha Zhoya (6e en 13″26, vent nul) ni Wilhem Belocian (8e en 13″32) n’ont réussi à accrocher la boîte. Pour le premier cité, auteur de son record personnel au tour précédent (13″15), tout s’est compliqué dès le coup de pistolet mais estime avoir passé un cap, qui l’aidera dans l’optique des Jeux olympiques de Paris 2024.

« Ça a été une belle finale. Je ne suis pas content du départ. Franchement, je dormais un peu dans les blocs. Je pensais trop à la bonne mise en action que j’avais faite en demi-finales et ça ne s’est pas passé exactement comme je le voulais. Je me voyais sur le podium après la demie. Je prends l’expérience et je prends note pour la suite. Il y avait limite plus de pression en demi-finale qu’en finale. J’étais relâché, c’était plus une course fun que stressante. Avant le championnat, je disais que je voulais m’améliorer par rapport à l’année dernière. J’ai clairement fait ça donc je ne peux que sourire. Il me manque peut-être encore un peu l’expérience de courir une finale. Grant (Holloway) sous les 13 secondes (12″96), c’est très fort. Mais les deux chronos qui suivent sont dans ma zone. Ça n’est pas passé cette année. J’ai 21 ans, c’est sûr que je serai un jour dans ma carrière sur le podium avec la médaille d’or. Il faut juste attendre et être patient. »

Wilhem Belocian, lui, n’en est plus là, mais il pense aussi déjà aux prochains JO. « Je suis vraiment content. Ça faisait quelques années que je n’avais pas couru de finale en plein air. J’ai kiffé et profité au maximum et j’ai vu ce qu’était une finale. Il y a une grosse pression et il ne faut pas entrer dans ce piège. Il faut être détendu et le prendre à la cool. C’est celui qui est psychologiquement le plus alerte qui gagne. Et aussi celui qui commet le moins de fautes, et j’en ai fait beaucoup aujourd’hui. Si je m’étais moins précipité, j’aurais pu grappiller des places. Comme on dit, j’ai appris et je suis reboosté à bloc pour bosser l’année prochaine. C’est un cap important. Être deux Français en finale, ça montre que l’émulation et la tradition perdurent. J’espère qu’on sera trois dans le top 8 l’an prochain à la maison à Paris, pour faire crier le stade. »

Un peu plus tôt dans la soirée, Just Kwaou-Mathey a manqué de peu de rejoindre ses deux camarades avec une troisième place en 13″31 (-0,2 m/s) en demie. « Je suis très déçu de moi et de ma performance. J’étais venu chercher mieux. En milieu de course, je n’ai pas su mettre le même rythme que d’habitude. Je mets un coup de frein. Je ne suis pas arrivé sur ces Mondiaux avec la forme que je voulais. »

Ludvy Vaillant et Wilfried Happio trop courts

À leur avantage hier en séries, les deux Tricolores n’accéderont pas à la finale du 400 m haies. En lice dans la deuxième demie aux côtés du champion du monde en titre brésilien Alison Dos Santos et son dauphin à Eugene, l’Américain Rai BenjaminLudvy Vaillant savait pertinemment qu’il devait prendre tous les risques pour espérer se frayer un chemin dans le top 8. Il n’a justement fait aucun complexe d’infériorité, bien au contraire. Lancé comme une fusée, le Martiniquais d’AC Saléen a fait plus que jeu égal en passant en tête au 200 m (passage en 22″21 contre 22″28 pour Dos Santos et 22″37 pour Benjamin) mais a payé sur la fin sa débauche d’énergie. Troisième en 48″48 derrière Rai Benjamin (47″24) et Alison Dos Santos (47″38), le Français de 28 ans a dû attendre la fin des demies pour savoir s’il serait repêché au temps. À la suite de la troisième et dernière demie, le temps de Trevor Bassitt (47″38) l’a éliminé. Pour la troisième fois lors d’un rendez-vous planétaire après Londres en 2019 et Doha en 2019, Ludvy Vaillant se voit fermer les portes de la finale.

 

 
 
 
 
 
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« Je suis forcément déçu. Je tiens les deux gros monstres jusqu’à la neuvième haie. Je suis dans le coup, dans mon rythme et ma course. C’est le gros point positif et j’en suis très fier. Et malgré mon saut sur la 10e haie, je suis sous les 48″50. Sur le dernier intervalle, je veux en remettre et je saute l’obstacle au lieu de le franchir. C’est ce qui est un peu frustrant. C’est une grosse déception de ne pas passer en finale, ce qui était largement à ma portée. Ca n’est que partie remise. »

Désillusion aussi pour le quatrième des derniers Mondiaux à Eugene en 2022 et le vice-champion d’Europe de Munich l’été dernier. Wilfried Happio s’est classé septième de sa demi-finale en 48″83, la faute à une erreur sur le huitième obstacle, à l’entrée de la dernière ligne droite, sur laquelle on le voit perdre son schéma de course. « C’est clairement une déception. J’avais les outils pour passer et faire une bonne finale. Mais parfois, le corps et l’esprit ne sont pas en osmose. Je me suis un peu emmêlé les pinceaux, en me perdant dans les intervalles. J’ai peut-être cogité. J’arrive très loin de la huitième haie et j’ajoute une foulée. Je finis pour le maillot. C’est une grosse leçon pour la suite de ma carrière et c’est une grosse déception pour moi et mon équipe ». Aucun problème pour le recordman du monde norvégien Karsten Warholm (47″09) qui participera à la finale, mercredi à 21h50.

La barre était un peu haute pour les Françaises

Sur les trois Françaises engagées en qualifications du saut à la perche, aucune n’a passé le cut. Ninon Chapelle est toutefois parfaitement rentrée dans son concours de qualifications de la perche, en passant 4,35 m puis 4,50 m à chaque fois au premier essai. De quoi mettre en confiance la recordwoman de France. Alors que onze autres perchistes réussissaient un début de concours similaire, il fallait tenter 4,60 m pour s’assurer une qualification dans les douze premières. À cette hauteur, la sociétaire de l’EA Cergy-Pontoise s’est repris à deux fois, réalisant son meilleur saut depuis la naissance de son fils Oscar en février 2021, avant de tenter sans succès une barre à 4,65 m. Une prestation pas suffisante pour se qualifier au vu du niveau relevé. Ninon Chapelle prend la quatorzième place des deux groupes de qualification cumulés.

« Il y a d’abord beaucoup de fierté à obtenir son meilleur résultat depuis très longtemps le jour où on est attendu, confie Ninon Chapelle. J’ai mis tout ce que j’avais et je n’ai absolument aucun regret, à part de ne pas sauter cinq centimètres plus haut pour passer dans le top 12. J’étais en finale l’an dernier, mais le niveau n’était pas le même. Il y a encore du boulot pour être au niveau d’après. C’est un vrai tremplin pour les Jeux. Ça me redonne une vraie légitimité à être dans ce genre de championnats avec ces filles-là. Mine de rien, ça faisait trois ans que je n’avais pas sauté à 4,60 m ou plus. C’est un gros coup de pied au cul à un an des Jeux, qui me laisse penser que j’ai toutes mes chances et que je n’ai aucun problème de légitimité à avoir. Cette petite flamme de la compète, de se transcender et se bonifier le jour J, je sais que je l’ai au fond de moi. Ça fait beaucoup de bien de se rendre compte que ce truc ne part pas, malgré des arrêts et la maternité. J’ai toujours autant les crocs quand je suis en bout de piste. »

Meilleure performeuse française de la saison (4,71 m à Paris le 9 juin), Margot Chevrier (21e) n’a pas trouvé les armes pour aller plus haut que 4,50 m. Marie-Julie Bonnin a fait peur à toute la délégation tricolore en frôlant la correctionnelle lors de sa barre d’entrée dans le concours à 4,35 m, franchie superbement à sa troisième tentative. Pour la pensionnaire du Stade Bordelais Athlétisme, l’aventure s’arrête également ici, n’étant pas parvenue à franchir la barre suivante à 4,50 m. Elle se contente de la vingt-neuvième place des qualifications.

Tous les résultats des Championnats du monde d’athlétisme, en cliquant ici.

Crédits photos : Solène Decosta / STADION

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