Championnats du monde d’athlétisme : Mélina Robert-Michon sur sa lancée

20 août 2023 à 16:02

Mélina Robert-Michon, qui dispute à 44 ans ses dixièmes Championnats du monde d’athlétisme, s’est qualifiée pour sa neuvième finale planétaire au lancer du disque, ce dimanche à Budapest. Les hurdlers Wilhem Belocian, Sasha Zhoya et Just Kwaou-Mathey, ainsi que les spécialistes du 400 m haies Ludvy Vaillant et Wilfried Happio ont passé le cap des séries. Un peu plus tôt dans la matinée, les Françaises alignées sur 20 km marche ont donné satisfaction dans l’humidité de la capitale hongroise.

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Vingt-deux ans plus tard, Mélina Robert-Michon est toujours dans le coup. Engagée dans le groupe B des qualifications du lancer du disque ce dimanche matin, la doyenne de l’équipe de France (44 ans) a tremblé jusqu’au bout mais sera bien au rendez-vous de la finale. Déjà qualifiée de justesse à Eugene l’année dernière avec un meilleur jet à 61,21 m, la discobole du Lyon Athlétisme a terminé en onzième position grâce à une bonne entame de concours et un meilleur essai mesuré à 61,82 m. Un jet qui s’est avéré suffisant pour se faire une place dans le top 12. « Je n’ai pas été tendre avec les nerfs de tout le monde. J’ai fait vivre un calvaire à mon entraîneur. J’avais pas mal d’appréhension avec le plateau qui était assez rapide et glissait quelque peu mais mon premier jet était assez correct. Je suis un peu sortie de mon concours dès le deuxième essai. L’essentiel est fait, il faut tout remettre à zéro avant la finale ». Pour sa dixième campagne planétaire, « MRM » s’est qualifiée pour une neuvième finale mondiale. La seule fois que la vice-championne olympique de Rio en 2016 a connu l’échec en qualifications, c’était en 2001 à Edmonton (Canada) pour sa première. Nul doute que la vice-championne olympique haussera son niveau lors de la finale à suivre le mardi 22 août à partir de 20h20. Ce serait une belle récompense pour Mélina Robert-Michon, 25 ans après les Championnats d’Europe de Budapest en 1998, où elle était déjà présente.

Trois sur trois pour le 110 m haies français

Habituel pourvoyeur de médailles, les haies hautes françaises brillent en effet tant sur la scène européenne qu’au niveau mondial. Les trois spécialistes hexagonaux en lice à Budapest comptent bien poursuivre la tradition. Premier à se lancer, Sasha Zhoya, malgré un départ un peu délicat, se qualifie tranquillement pour les demi-finales du 110 m haies en se classant troisième avec 13″35 (-0,3 m/s). La plus belle impression côté Français a été réalisée par Wilhem Belocian, vainqueur de sa série en 13″31 (+0,5 m/s), tout en fluidité et en relâchement. Les deux hommes seront accompagnés en demi-finale par Just Kwaou-Mathey qui a ajouté son nom à la liste du tour suivant. Cinquième de sa série avec un chrono de 13″42 (-0,9 m/s), l’athlète affilié à l’Evreux AC s’est qualifié en obtenant la deuxième des quatre places attribuées au temps. C’est la quatrième fois et la troisième fois de suite dans l’histoire des Mondiaux que trois Français rejoignent les demi-finales du 110 m haies. La première, c’était en 2015 à Pékin, la deuxième à Doha en 2019 et la troisième l’été dernier à Eugene.

Ludvy Vaillant et Wilfried Happio avec facilité

À quelques minutes d’intervalle, Ludvy Vaillant et Wilfried Happio ont rendu des copies de grande qualité. Engagés respectivement dans la première et la troisième série, les spécialistes tricolores du 400 m haies n’ont pas eu à forcer toute l’étendue de leur talent pour passer le premier tour, les quatre premiers de chaque course étant directement qualifiés. Le premier cité a fait belle impression en sortant largement en tête à l’entrée de la dernière ligne droite avant d’être juste devancé par le Brésilien Alison dos Santos (48″12) dans les tous derniers mètres. Crédité de 48″27, le Martiniquais d’AC Saléen réalise le troisième meilleur chrono de sa carrière. « Il fallait se qualifier pour la demie, le job est fait. Les choses se passent plutôt bien. Je voulais faire une course complète, car je pars du principe qu’en séries, surtout aux Mondiaux, on ne sait pas qui peut surgir de nulle part. Si je suis surpris du chrono ? Oui, quand même, car je relâche sur la fin quand je vois que je suis dans les deux premiers. Maintenant, il faut se reposer pour la suite ». Ludvy Vaillant avait notamment marqué les esprits au Meeting de Monaco le 21 juillet dernier en devenant le troisième Tricolore à descendre sous la barrière des 48 secondes, dans le temps en 47″85. 

« Je n’ai pas vomi donc ça veut dire que je n’ai pas tout donné »

Placé au couloir 4, juste derrière Karsten Warholm, Wilfried Happio, auteur d’une course avec quelques fautes techniques, ne s’est pas affolé en voyant la fusée norvégienne partir plus vite que lui. Parfaitement placé en deuxième position toute la course, le représentant du Lille Métropole Athlétisme a dans un premier temps contrôlé son effort dans la dernière ligne droite avant de remettre un coup d’accélérateur après le franchissement du dernier obstacle pour franchir la ligne d’arrivée devant le recordman du monde (48″63 contre 48″76). Sans aucun complexe. « C’était important pour moi de bien entrer dans le championnat, de montrer que j’étais là. Il ne faut pas me laisser une porte entrouverte car je vais m’y glisser. C’est bien pour la confiance (de gagner la série) et c’est bien aussi pour les doutes des adversaires, car ils se disent que je ne vais pas me laisser faire. J’ai rempli les critères pour avoir un bon couloir en demi-finales. Je me sens en forme. Je n’ai pas vomi donc ça veut dire que je n’ai pas tout donné (rires). Techniquement, je suis bien. Je sens que je peux partir encore plus vite demain. »

Tir groupé des Françaises sur 20 km marche

Alors que les mauvaises conditions météo avaient retardé le 20 km hommes la veille, les femmes partaient ce matin sous un soleil de plomb. L’occasion pour les trois Françaises en lice, novices en Championnats du monde, de se montrer à un an des Jeux olympiques à domicile. Meilleure tricolore engagée, Clémence Beretta a souffert tout le long de la course. En 22e position après le 5e kilomètre (22’13), la Vosgienne a grappillé quelques places pour se retrouver à la 18e place au 10e km (44’46). La suite de la course fut très dure pour la représentante de l’Athlétic Vosges Entente qui bloqua aux alentours des 15-16e place au 15e kilomètre (1h07’27) jusqu’à accrocher une 16e place à bout de souffle en 1h30’43. « Malgré un départ prudent, c’était assez rapide. Je pense que les 5 premiers kilomètres m’ont mis dans le rouge. Ce fut une des courses les plus dures physiquement de toute ma carrière. Je me suis battue jusqu’à la fin pour ce top 16 pourtant (qui permet d’intégrer le cercle 2 et ainsi de bénéficier des aides de l’Agence nationale du sport, ndlr). J‘avais des douleurs de partout et une envie de vomir. Je suis allée chercher cette place avec les tripes ». Clémence Beretta, qui visait les minima olympiques (fixés à 1h29’20) durant ces Mondiaux, devra se remettre de cette course et reprendre le chemin de Paris 2024.

Respectivement en or et en bronze des Europe espoirs à Espoo (Finlande), Pauline Stey (21 ans) et Camille Moutard (22 ans) ont terminé derrière la détentrice du record de France mais avec de meilleures sensations. La première nommée n’a pas à rougir d’une course débutée tranquillement (32e au 5e km en 22’43) et finit en trombe à la 19e place avec un chrono de 1h31’20. « C’était franchement très dur. Je suis fière de moi. En partant sur des bases aussi élevées, je savais que ça allait être dur à la fin et ça n’a pas menti. Depuis un mois, je vis un rêve éveillé donc je voulais vraiment finir sur une belle note ». Camille Moutard a, elle aussi, débuté sa course de manière prudente (40e sur 47 au 5e km en 23’10) avant d’augmenter la cadence plus pour finalement se hisser à la 22e place du classement. « Je suis partie très prudemment sur des allures beaucoup moins rapides que prévues. Finalement, je me suis retrouvée avec une Espagnole (Antia Chamosa) et j’avais l’habitude de marcher avec elle donc je me suis dit : « reste avec elle ». À partir du 7e kilomètre, tout allait bien et les jambes étaient là. C’était dur sur la fin, les deux derniers kilomètres étaient interminables mais je croisais souvent les filles et je ne me suis pas du tout affolée jusqu’à l’arrivée ». Après la victoire la veille d’Alvaro Martin chez les hommes, l’Espagne est encore à la fête ce matin. En accélérant très fort à 5 km du terme, Maria Perez monte sur la plus haute marche du podium en 1h26’51. L’Australienne Jemima Montag (1h27’16) et l’Italienne Antonella Palmisano (1h27’26) complètent le podium.

Amandine Brossier a manqué de jambes

Au lendemain de sa série et de sa finale sur le relais 4×400 m mixte, Amandine Brossier était de retour sur la piste pour le tour de piste individuel. La représentante de la SCO Angers Athlé avait logiquement les jambes un peu lourdes ce matin et a pris la cinquième place de sa série en 51″98, insuffisant pour être repêchée au temps. Il s’agit de sa meilleure performance de la saison. « Ce matin, c’était très difficile de remettre ça même si je ne regrette pas les choix qu’on a fait parce que pour moi le relais c’est aussi important que l’individuel. »

Enfin, avant la dernière épreuve de l’heptathlon, le 800 m à 18h00 ce dimanche, Auriana Lazraq-Khlass (12e avec 5276 points) et Léonie Cambours (15e avec 5107 points) ont l’opportunité de terminer dans le top 16. Esther Condé-Turpin (20e avec 4309 points) n’a malheureusement pas validé le moindre essai en longueur mais a prévu d’aller jusqu’au bout de l’heptathlon.

Tous les résultats des Championnats du monde d’athlétisme, en cliquant ici.

Texte : Dorian Vuillet
Crédits photos : Solène Decosta / STADION

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